Climat : rapport du GIEC sur un réchauffement planétaire de 1,5 °C

08.10.2018

Environnement

Selon le groupe d'experts intergouvernemental, limiter le réchauffement planétaire à 1,5° C nécessiterait des transitions rapides et de grande envergure dans les domaines de l'aménagement du territoire, de l'énergie, de l'industrie, du bâtiment, du transport et de l'urbanisme. Un défi qui présenterait un certain nombre d'avantages.

Le Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C a été approuvé le 6 octobre dernier par le GIEC à Incheon, en République de Corée. Son élaboration a été demandée par les Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) lors de l’adoption de l’Accord de Paris en 2015.
 
Le résumé à l’intention des décideurs présente les principales conclusions du rapport spécial, qui repose sur l’évaluation de la littérature scientifique, technique et socio-économique disponible sur le réchauffement planétaire de 1,5 ° C et sur la comparaison du réchauffement planétaire de 1,5° C et 2° C au-dessus des niveaux pré-industriels.
Un petit demi-degré qui ferait une très grande différence
On estime actuellement que les activités humaines ont provoqué un réchauffement de la planète d'environ 1° C supérieur aux niveaux préindustriels, avec une fourchette probable de 0,8° C à 1,2° C. Le réchauffement planétaire devrait atteindre 1,5° C entre 2030 et 2052 s'il continue à augmenter au rythme actuel.
 
Selon le rapport, les modèles climatiques prévoient des différences significatives dans les caractéristiques climatiques régionales entre le réchauffement actuel et le réchauffement planétaire de 1,5° C et entre 1,5° C et 2° C. Ces différences incluent des augmentations de : température moyenne dans la plupart des régions continentales et océaniques, températures extrêmes dans la plupart des régions habitées, fortes précipitations dans plusieurs régions et probabilité de sécheresse et de déficit de précipitations dans certaines régions.
 
D'ici 2100, le niveau de la mer à l’échelle de la planète serait, si le réchauffement était limité à 1,5º C, inférieur de 10 cm à celui qui risquerait d’être enregistré s'il était limité à 2° C. Or une augmentation plus lente du niveau de la mer offre de meilleures possibilités d’adaptation des systèmes humains et écologiques des petites îles, des zones côtières basses et des deltas.
 
En limitant le réchauffement climatique à 1,5° C par rapport à 2° C, les impacts seraient en outre réduits sur les écosystèmes terrestres, d'eau douce et côtiers et de conserver davantage de services rendus à l'homme.
 
Par ailleurs, limiter le réchauffement climatique à 1,5° C par rapport à 2° C devrait réduire les augmentations de la température de l’océan ainsi que l’augmentation correspondante de l'acidité des océans et la diminution de leur taux d’oxygène. Ainsi, la limitation du réchauffement climatique à 1,5 ° C réduirait les risques pour la biodiversité marine, les pêcheries et les écosystèmes, ainsi que leurs fonctions et services pour l'homme.
 
Le rapport n'oublie toutefois pas de mentionner que les risques liés au climat pour la santé, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, l'approvisionnement en eau, la sécurité humaine et la croissance économique devraient augmenter avec le réchauffement planétaire de 1,5° C (et augmenter davantage avec 2° C).
A bon(s) décideur(s), salut!
Les auteurs du rapport ont également étudié les solutions susceptibles d’être mises en œuvre pour limiter le réchauffement à 1,5 ºC, les modalités de leur mise en œuvre et leurs conséquences éventuelles.
 
Selon eux, la limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C nécessiterait des transitions rapides et de grande envergure dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, du transport et de l’urbanisme. Limiter les risques liés au réchauffement planétaire de 1,5 ° C dans un contexte du développement durable et d'éradication de la pauvreté impliquerait de véritables transitions rendues possibles par une augmentation des investissements dans l'adaptation et l'atténuation, les instruments politiques, l'accélération de l'innovation technologique et des changements de comportement.
 
En tout état de cause, ce nouveau rapport permettra d'alimenter la COP 24 qui se tiendra à Katowice en Pologne en décembre, lors de laquelle les gouvernements feront le point sur l’accord de Paris.
 
Et déjà, au niveau national et à relativement court-terme, diverses grandes échéances apparaissent comme autant d'opportunités d'insuffler une nouvelle dynamique : projets de lois de finances, projet de loi d'orientation des mobilités, nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie...

Environnement

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