Contamination des denrées alimentaires par des huiles minérales : les emballages en cause
02.06.2017
Environnement
Compte tenu du caractère génotoxique et mutagène de certains hydrocarbures aromatiques d'huile minérale, l'Anses préconise de réduire leur transmission par les encres ou les adhésifs des emballages alimentaires en papier et carton, en particulier ceux constitués de fibres recyclées.
L’Anses a été saisie par la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes pour la réalisation d’une expertise relative aux risques dus à la migration des huiles minérales dans les denrées alimentaires à partir des emballages.
En effet, les encres ou les adhésifs des emballages alimentaires en papier et carton contiennent des huiles minérales (MOH) qui sont des mélanges complexes issus du pétrole brut constitués d’hydrocarbures saturés d’huile minérale (MOSH) et d’hydrocarbures aromatiques d’huile minérale (MOAH). En 2012, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a considéré l’exposition aux MOSH comme préoccupante et l’exposition aux MOAH comme particulièrement préoccupante.
Avant de proposer des recommandations d’ordre toxicologique, une meilleure connaissance de la composition des mélanges est nécessaire. L’Anses recommande, en premier lieu, la validation d’une méthode analytique et la réalisation d’études de toxicité supplémentaires menées sur des mélanges représentatifs de MOSH auxquels le consommateur est exposé.
La priorité est donnée à la réduction de la contamination des denrées alimentaires par certains MOAH en raison de leur caractère génotoxique et mutagène.
Dans l’attente, l’Anses propose de limiter l’exposition du consommateur aux MOH, et plus particulièrement aux MOAH, en utilisant des encres d’impression, colles, additifs et auxiliaires technologiques exempts de MOAH dans le procédé de fabrication des emballages en papiers et cartons.
Une plus forte contamination des emballages en papiers et cartons constitués de fibres recyclées ayant été constatée, elle recommande de limiter la teneur en MOAH dans les fibres recyclées. Dans ce cadre, l’agence propose d’utiliser des encres d’impression, colles, additifs et auxiliaires technologiques exempts de MOAH dans le domaine de l’impression (magazines, journaux et autres papiers graphiques), les journaux et autres supports imprimés entrant dans la filière du recyclage. Elle préconise encore de conduire des études permettant d’identifier, au cours du procédé de recyclage, les étapes (tri, fabrication de la pâte à papier, etc.) conduisant à l’introduction de MOH dans les emballages en papiers et cartons recyclés. Ceci permettra d’identifier les leviers technologiques permettant de réduire la contamination des fibres recyclées (tri plus efficace, réduction des contaminations croisées, amélioration du procédé de désencrage etc.).
Enfin, l’Anses conseille l’application de divers revêtements devant agir comme des barrières (PET, acrylate, polyamide etc.) permettant ainsi de limiter la migration des MOH de l’emballage vers les aliments. L’efficacité d’autres barrières, notamment à base d’amidon, est également en cours d’étude.
Environnement
La mise en place d’une stratégie environnementale cohérente s’impose de plus en plus aux entreprises du fait de la complexité de la législation pour la protection de l’environnement et de la multiplicité des réformes. En effet, de nombreuses lois et réglementations ont récemment impacté les activités économiques (autorisation environnementale, concernant notamment les ICPE, loi de transition énergétique, loi biodiversité)
