Diplômes : pour l'Anas, le "débat sur la non-rétroactivité est un mauvais procès"

Diplômes : pour l'Anas, le "débat sur la non-rétroactivité est un mauvais procès"

04.04.2017

Action sociale

Décidément, l'annonce de Ségolène Neuville sur la non-rétroactivité pour le passage de diplômes de niveau III au niveau II a suscité des réactions. Certaines organisations ont exprimé leur colère. Mais pas l'Anas (assistants sociaux) qui y voit un faux débat et demande de développer les passerelles pour les professionnels. Explications de sa présidente Anne-Brigitte Cosson.

A moins d'un mois du premier tour de la présidentielle, le petit monde du travail social est en effervescence. La promesse faite lors de la présentation du plan d'action pour le travail social d'une revalorisation de la grille des salaires via le passage des diplômes de niveau III (DEASS, DEES, DEETS, DEEJE, DECESF) au niveau II va se mettre en oeuvre, a, en effet, annoncé Ségolène Neuville lors d'un déplacement le 21 mars à l'IRTS Parmentier. Mais ce qui a mis le feu aux poudres a été l'annonce par la secrétaire du caractère non rétroactif de cette mesure. En clair, seuls ceux qui auront un diplôme de nouvelle génération pourront en bénéficier. 

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Cette annonce a fait réagir vivement différentes organisations comme l'Organisation nationale des éducateurs spécialisés (Ones) et la CFDT santé-sociaux (lire notre article). L'association nationale des assistants de service social (Anas) n'est pas sur cette position outrée. Dans un communiqué très développé, elle explique sa position très mesurée. Et demande à chacun de cerner les vrais enjeux pour améliorer la situation des travailleurs sociaux. La présidente de l'Anas, Anne-Brigitte Cosson, s'explique sur cette prise de position.

Loi santé du 26 janvier 2016

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tsa :  Vous écrivez que ce "débat sur la non rétroactivité de la reconnaissance au niveau II est un mauvais procès". Que voulez-vous dire exactement ?

Anne-Brigitte Cosson : Il faut être sérieux ! Depuis le début, il n'a jamais été question de rétroactivité de cette mesure. Il est tout de même difficile de croire à des promesses qui n'ont pas été faites. Lors de la présentation du plan sur le travail social, les deux dossiers du passage de niveau III à niveau II et de la réarchitecture des diplômes étaient liées. Mais à aucun moment, je n'ai entendu parler d'une quelconque rétroactivité de cette mesure.

Oui, mais cette annonce a suscité beaucoup de déceptions...

A.-B. C : J'ai bien conscience que beaucoup de travailleurs sociaux avaient fondé de grands espoirs dans une meilleure reconnaissance de leurs métiers. Mais cette rétroactivité ne repose sur aucun élément rationnel. Sans doute y-a-t-il eu un manque d'informations de la part de l'administration.

Alors que proposez-vous pour endiguer la déception qui monte ?

A.-B. C : Il faut absolument faciliter les passerelles pour que les travailleurs sociaux puissent assez facilement obtenir les acquis qui leur manquent pour postuler au niveau II. Cela suppose, par exemple, l'apprentissage d'une langue étrangère et une meilleure connaissance des outils informatiques.

Mais cela n'existe-t-il pas déjà sur le terrain ?

Si bien sûr, mais il faut diversifier et faciliter toutes les possibilités offertes aux professionnels d'avoir ces acquis, ce qui doit leur permettre d'être reconnus au niveau II. C'est une demande que nous allons adresser, sans doute avec d'autres organisations, aux pouvoirs publics, une fois qu'un nouveau gouvernement aura été nommé. 

Par rapport au passage en catégorie A de fonctionnaires actuellement de niveau B, ne craignez-vous pas que les départements ne puissent pas prendre en charge cette nouvelle dépense ?

A.-B. C :  J'observe et regrette que les départements sont souvent absents des réunions auxquelles ils sont conviés, par exemple dans le groupe de travail sur la réarchitecture des diplômes. La politique de la chaise vide n'est jamais une bonne solution, ne serait-ce que pour exprimer ses désaccords. Pour le reste, je compte sur les organisations syndicales pour négocier pied à pied avec les départements pour que la revalorisation salariale ait lieu réellement.

Noël Bouttier
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