Fortes tensions sur le marché de l'emploi cadre

Fortes tensions sur le marché de l'emploi cadre

15.02.2018

Gestion du personnel

Selon le dernier panel dévoilé ce matin par l’Apec, les prévisions de recrutements se situent au plus haut niveau. Cette année, 255 210 embauches de cadres sont ainsi attendues. Et 266 740 dans deux ans. Reste à pallier la pénurie de certaines compétences.

Muriel Penicaud doit se rendre ce matin à l’agence de l’Apec de la Défense pour commenter la tendance du marché des cadres et leurs  perspectives de recrutement pour l’année 2018. Et sans nul doute, elle devrait applaudir les bons chiffres. Selon le panel Apec, dévoilé aujourd’hui, entre 248 000 et 271 000 recrutements sont attendus en 2018, soit une augmentation de plus de 13%, par rapport à 2017. "Tous les indicateurs économiques sont au vert, se félicite Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec. Les recrutements de cadres devraient être au plus haut niveau cette année". A ce rythme, l’Apec table sur 266 740 embauches de cadres en 2019 et 276 330 en 2020. Des niveaux jusqu’ici inégalés.

Nouveaux profils et mobilité

Cette embellie du marché de l’emploi des cadres est portée par la croissance soutenue et par la reconstitution des marges des entreprises qui les poussent à investir de nouveau. Preuve d’"une confiance solide de la part des recruteurs en la pérennité de la croissance". La recherche de nouveaux profils et la mobilité des cadres expliquent également cette tendance. "59% des 11 000 entreprises sondées déclarent avoir l’intention d’embaucher au moins un cadre dans le trimestre", confirme Jean-Marie Marx. Elles n’étaient que 55 % dans ce cas au deuxième trimestre 2016.

L’impact du papy-boom, en revanche, ne joue qu’à la marge (environ 1% des embauches).

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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L’informatique, la fonction qui monte

Qui en profite ? Tous les secteurs sont concernés, y compris l’industrie (+12% des recrutements) et la construction (entre 12 400 et 13 200 embauches). Côté fonction, l’informatique, études-R&D et le commercial concentreraient 57% des recrutements. La hausse la plus marquée restant toutefois l’informatique qui atteindrait 20% de croissance. Avec �� la fois la recherche de nouveaux métiers (data scientist, data analyst, expert en cybersécurité) mais aussi des profils plus classiques tels que chef de projets informatiques, développeur…

Des seniors plus reconnus

Reste que cette euphorie a aussi son revers : la pénurie de compétences. Déjà, "les tensions sont fortes, alerte Jean-Marie Marx. Plusieurs entreprises peinent à trouver les compétences nécessaires pour développer leur marché". Si "jusqu’ici une offre générait 30 candidatures, certaines n’en recueille qu’une ou deux".  Or, avec un taux de chômage de 3,5% les viviers de candidatures s’épuisent. Le risque étant "qu’un manque de compétences bride la croissance". Un frein effectivement pénalisant.

Ces tensions obligent les recruteurs à revoir leurs critères de recrutement. Car si les cadres de un à dix ans d’expérience sont toujours les plus prisés, les juniors et seniors, traditionnellement parents pauvres du march�� de l’emploi, pourraient tirer leurs épingles du jeu. Notamment dans les TPE/PME. D’ores et déjà, les profils expérimentés (plus de 20 ans d’expérience) ont représenté 13 700 des embauches en 2017, contre 11 600 en 2016 (+7%). Les débutants pourraient, de leur côté, se voir offrir entre 47 500 et 53 000 postes.

Les leviers de l’attractivité

Les entreprises devraient également jouer sur d’autres leviers pour recruter. "A commencer par l’anticipation de leurs besoins par la formation interne et l’alternance". Car les métiers de demain ne seront pas systématiquement de nouveaux métiers mais nécessiteront "une transformation des compétences". Ainsi, "en plus de son expertise métier, le cadre doit aujourd’hui acquérir une vision transversale des métiers de l’entreprise et être doté d’un mixte de compétences", assure l’Apec. Un manager doit, lui, se former au management par projet, dans un esprit plus collaboratif.

Les entreprises devront également se montrer attractives. Avec à la clef, une attention particulière portée à la conciliation des vies professionnelle et personnelle et à la qualité de vie au travail. Des petits "plus" qui peuvent faire la différence au moment de l’embauche. A charge pour les DRH de décliner une politique RH innovante.

En revanche pour l’heure, aucune inflation salariale n’a été constatée. Le salaire médian étant toujours de 48 000 euros bruts annuels.

Anne Bariet
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