Geoffroy Roux de Bézieux, nouveau président du Medef

Geoffroy Roux de Bézieux, nouveau président du Medef

04.07.2018

Gestion du personnel

Geoffroy Roux de Bézieux a été élu président du Medef avec 55,8% des suffrages exprimés, hier, lors de l’assemblée générale d’élection. Parmi ses priorités, la transformation numérique des entreprises et l’évolution du paritarisme sans tutelle de l’Etat.

C’est fait. Geoffroy Roux de Bézieux est devenu hier le nouveau patron des patrons français, succédant à Pierre Gattaz, aux commandes depuis 2013. Le président du Medef a été élu avec 55,8% des voix à l’Assemblée générale pour un mandat de cinq ans non renouvelable. Les fédérations des services aux particuliers, des assurances, des industries alimentaires et du bâtiment lui ont apporté son soutien.

Elu à 284 voix contre 224

Geoffroy Roux de Bézieux, 56 ans, président fondateur du fonds d’investissement Notus Technologies, vice-président délégué et trésorier du Medef chargé de l’économie, a obtenu 284 voix, contre 224 pour son unique adversaire Alexandre Saubot, dirigeant du groupe industriel Haulotte et ancien négociateur social du Medef. Il y a eu un seul vote blanc, parmi les 509 votants venus à la Maison de la Mutualité, à Paris, de toute la France et des différentes fédérations du mouvement. Au total, 555 électeurs étaient appelés à s’exprimer.

Patrick Martin, président du Medef Auvergne-Rhône-Alpes, un moment lui-même candidat à la présidence, devient vice-président délégué et trésorier de l’organisation patronale. Alexandre Saubot a été désigné invité permanent au sein du conseil exécutif. Dix nouvelles personnalités qualifiées rejoignent, par ailleurs, le conseil exécutif, dont la moitié sont des femmes dont Anne Notarianni, présidente de Sodexo France et Christine Bertrand, présidente du Medef Meurthe-et-Moselle.  

Geoffroy Roux de Bézieux, surnommé "GRB", n’était pas à sa première tentative. Dès 2010, il s’était porté candidat à la présidence du Medef, avant d’y renoncer et de laisser la voie à Laurence Parisot. Il avait ensuite postulé en 2013 avant de rallier Pierre Gattaz.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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"Laboratoire d'idées"

Diplômé de l’Essec, il souhaite incarner un "Medef de propositions", c’est-à-dire devenir un "laboratoire d’idées", en opposition au "Medef de combat" porté par Pierre Gattaz. Il veut porter "la voix des entrepreneurs" en "emmenant (...) toutes les cordées territoriales, toutes les tailles d’entreprise".

Selon son programme, l’une de ses priorités est d’accompagner la transformation numérique des entreprises tricolores, en augmentant "les efforts sur le développement des salariés". Durant sa campagne, il s’est engagé à créer un observatoire prospectif des emplois et des compétences qui permettra de mettre en place des transitions entre filières afin de faciliter la reconversion des secteurs en restructuration vers ceux qui emploieront demain. En outre, il veut identifier et proposer des formations en anticipation des évolutions technologiques, et promouvoir et valoriser l’apprentissage en évaluant l’impact des réformes en cours.

Par ailleurs, il se dit favorable à la poursuite du combat portant sur "la compétitivité des entreprises à la fois sur le coût du travail et les impôts de production".

Fin des "négociations-alibi"

Autre  projet : la "transformation du paritarisme" pour "obtenir une véritable autonomie de décision et de gestion". Soulignant que de "nombreux observateurs se réjouissaient d’une prétendue fin des corps intermédiaires", il a déclaré que "l’Etat n’a pas le monopole de l’intérêt général".

"Il faut en finir avec les négociations-alibi où l’ombre tutélaire de l’Etat plane sur les partenaires sociaux". Il a ainsi précisé, en marge de l’assemblée générale, que le "Medef prendra la décision de participer ou non aux négociations", en fonction des marges de manoeuvre allouées aux organisations patronales et syndicales, en se référant à la reprise en main par l’Etat de l’assurance-chômage. Lors de sa campagne, il s’était engagé à n’accepter la responsabilité gestionnaire d’instances paritaires que si le Medef avait la responsabilité pleine et entière de la gestion, sans interférence de l’Etat.

Sur la possibilité d’un éventuel sommet social, réclamé par Laurent Berger, numéro un de la CFDT, lors du congrès de la confédération, en juin, il a répondu "ne pas être un grand fan de ce type de sommet", ajoutant "préférer que les partenaires sociaux se retrouvent ensemble pour tenter de tirer un diagnostic commun". Dans son programme, il se disait favorable à une "concertation totalement autonome vis-à-vis de l’Etat et du gouvernement". Reste à savoir quel sera l'avenir des négociations interprofessionnelles. Geoffroy Roux de Bézieux ne s’est pas prononcé sur la poursuite de la négociation nationale interprofessionnelle portant sur le statut encadrement, au point mort depuis mars dernier.

Réputé très libéral en économie, il n’est pas considéré comme un spécialiste des questions sociales. Interviewé le 29 juin sur RTL, il n’a d’ailleurs pas su donner le montant exact du smic net mensuel. Il a répondu qu’il s’élevait à "1 280 euros, quelque chose comme ça" alors qu’il s’établit à 1 173,62 euros net mensuel (en appliquant le minimum des charges salariales). Pas de doute, les organisations syndicales répondront présentes pour parfaire sa connaissance des dossiers sociaux.

Anne Bariet
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