L’entretien annuel, un moment privilégié

L’entretien annuel, un moment privilégié

25.11.2016

Gestion d'entreprise

Tant pour le directeur juridique que le collaborateur, l’entretien annuel doit se préparer. Il est l’occasion d’avoir un échange constructif.

Il reste encore quelques semaines pour procéder à l’entretien annuel 2016. Tous les services des grands groupes sont concernés. Les directions juridiques n’échappent pas à la règle ! « L’entretien annuel d’évaluation est un moment clé de l’année », souligne Jacques-Olivier Boudin, administrateur du Cercle Montesquieu et directeur juridique du groupe Pomona. Une position partagée par Pascale Neyret, administrateur du Cercle Montesquieu et directeur juridique de Gecina : « c’est un moment important et assez privilégié ». Le plus souvent, la direction des ressources humaines d’un grand groupe a rédigé un guide sur l’entretien annuel : un outil pratique pour les managers. Elle a également défini un ou plusieurs supports types à compléter et à lui renvoyer après que l’entretien ait eu lieu. « Nous avons des formulaires à remplir avec des appréciations à donner », confirme Pascale Neyret. Mais l’entretien annuel ne se résume pas à ce formalisme… bien au contraire !

 C’est un moment de réel échange qui ne doit être que la confirmation des autres échanges informels de l’année

Pour les collaborateurs, il ne doit surtout pas être vécu comme un moment couperet. « A l’occasion de l’entretien annuel, je leur demande toujours un feedback. C’est un moment de réel échange qui ne doit être, en principe, que la confirmation des autres échanges informels que nous devons avoir régulièrement durant l’année », insiste-t-elle. Autrement dit, il ne s’agit pas d’y vider son sac. Lorsqu’il existe des problèmes individuels et/ou collectifs au sein du service, il est recommandé de les régler le plus tôt possible et non d’attendre l’entretien annuel. Ce dernier a plutôt vocation à constituer un moment constructif et de recul afin de faire le point sur l’activité écoulée et de se projeter sur l’avenir. « Je demande au juriste collaborateur de s’y préparer aussi. C’est bien différent de l’entre deux portes », explique Jacques-Olivier Boudin.

Bien préparer l’entretien

Pour réussir l’entretien, le directeur juridique a intérêt à le préparer. Comment ? Il est utile, par exemple, de faire le point sur les activités du service et du salarié collaborateur ainsi que de rappeler leurs utilités, souligner les succès, rappeler les enjeux, fixer les priorités, définir les améliorations à apporter et les évolutions à effectuer afin de coller au mieux avec les objectifs du groupe, mais aussi de réfléchir aux nouveaux besoins du service, être ouvert à des formations et des évolutions de carrière pour le développement personnel du salarié… Rien ne réussira toutefois si un climat de confiance n'est pas créé afin que le directeur juridique et le collaborateur puissent se parler ouvertement. « C’est interactif ! Un entretien est réussi lorsque la personne s’est bien exprimée et livrée », insiste Jacques-Olivier Boudin. Par exemple, le collaborateur peut y exprimer le souhait de changer de métier. Le directeur juridique a alors l’occasion de l’aider à construire son projet. L’entretien est également un moment enrichissant et utile pour le responsable. Pour preuve, un collaborateur juriste décide de partir s’installer en famille à l’étranger. Le premier réflexe du directeur juridique est de le remplacer poste pour poste. Mais, lors de son entretien annuel, un collaborateur exprime le souhait d’évoluer en reprenant une partie de l’activité du salarié partie. Pour tenir compte de ce nouvel élément, le directeur juridique a revu sa position en recrutant un juriste junior spécialisé sur une nouvelle compétence dont avait besoin son service : les nouvelles technologies.

Définir des objectifs qualitatifs

Au cours de l’entretien annuel, le directeur juridique va évaluer, sur l’année écoulée, l’activité du collaborateur sur des critères de performance en matière de contentieux ou de gain de temps dans la rédaction d’actes juridiques. Par exemple, combien de temps lui faut-il pour rédiger la version finale d’un appel d’offre avec efficacité ? Il est toutefois essentiel d’intégrer dans l’évaluation des critères qualitatifs.

En dehors des spécificités juridiques, je développe les "soft skills" de mes collaborateurs

Le plus souvent, le juriste a encore du mal à sortir de son métier de spécialiste. Il lui est pourtant demandé de plus en plus de développer d’autres compétences. Le directeur juridique a un rôle primordial pour encourager cette évolution et ainsi l’employabilité de son équipe. « En dehors des spécificités juridiques, je développe les "soft skills" de mes collaborateurs. Dans cette optique, nous faisons le point des besoins de formation lors de l’entretien annuel d��évaluation », explique Pascale Neyret. Le juriste est ainsi initié au marketing, à la communication, à la posture à adopter, à la prise de parole en public, etc. Il s’ouvre et acquiert une dimension management dans ses relations avec les professionnels du droit (avocats, notaires, etc.) sans oublier son sens de l’esprit d’équipe.

D’autant que l’actualité juridique lui demande d’être de plus en plus en contact avec les autres services d’un grand groupe. Avec la réforme du droit des contrats (voir notre dossier), la future loi Sapin II (voir notre dossier) et le nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles (voir notre article), qui entre en vigueur en mai 2018, des plans de conformité vont devoir être mis en place dans les entreprises. Des points qui devraient être de nouveau abordés lors de l’entretien annuel 2017…

Frédéric Hastings

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