La Poste et l’ADMR s’associent pour l’accès au numérique des seniors

La Poste et l’ADMR s’associent pour l’accès au numérique des seniors

10.11.2017

Action sociale

Grâce au don par La Poste de tablettes numériques, l’ADMR s’engage dans l’ouverture d’ateliers destinés à lutter contre l’isolement social et numérique des personnes âgées. L’occasion aussi pour les associations du réseau de consolider leur rôle d’acteurs du territoire. Les deux partenaires se disent prêts à aller encore plus loin dans la mise en place de réponses conjointes.

C’est un partenariat gagnant-gagnant qui vient de démarrer entre le groupe La Poste et l’union nationale des ADMR, avec la livraison à quatre fédérations départementales ADMR (Ardèche, Lot, Mayenne et Rhône) d’un premier lot d’une trentaine de tablettes numériques Ardoiz. Conçue spécifiquement pour La Poste en fonction des besoins des seniors, Ardoiz dispose d’une ergonomie simplifiée qui permet à un néophyte de facilement communiquer avec ses proches, s’informer, se divertir, et organiser son quotidien. Selon une convention signée en novembre 2016 pour le développement des actions de lutte contre la fracture numérique des personnes âgées, l’opérateur public s’est engagé à fournir à l’ADMR dix de ces tablettes pour 1 000 vendues en bureaux de poste. Ce premier lot sera suivi, en janvier 2018, d’une nouvelle livraison sur la base des ventes réalisées en fin d’année 2017.

Un nouvel outil fédérateur

« Le groupe La Poste et l’ADMR partagent des mêmes valeurs autour de la proximité et du lien social », se félicite Elisabeth Racine, responsable Partenariats à l’union nationale ADMR. Les tablettes fournies vont accompagner le développement des ateliers numériques au sein du réseau ADMR, déjà entrepris par certaines fédérations départementales. « L’activité digitale permet de se situer dans une logique d’ouverture sur le monde. C’est un nouvel outil d’animation que les associations utilisent pour mobiliser les personnes, les faire se rencontrer dans un espace collectif et leur faire partager quelque chose d’un peu différent qu’un simple accompagnement individuel », explique Elisabeth Racine. Organisés en interne, les ateliers peuvent se dérouler sur plus d’une dizaine de séances de deux heures chacune, en fonction du projet des fédérations. « Ils constituent un véritable temps fort associatif et permettent aux associations de consolider leur ancrage dans la vie sociale locale. »

Derrière, la lutte contre l’isolement

A la fédération du Rhône, l’une des plus avancées du réseau ADMR, la quinzaine de tablettes réceptionnée est venue consolider une pratique des ateliers num��riques expérimentée depuis un an grâce au soutien de la Carsat Rhône-Alpes. Un recul qui permet à Christophe Dressy, directeur de la fédération ADMR du Rhône, de mesurer l’éloignement critique du public très âgé vis-à-vis du numérique. « Les participants des ateliers ont entre 70 et 95 ans. L’idée est de les amener à abandonner progressivement leurs peurs, à utiliser l’outil informatique, aller chercher une information, trouver de l’actualité, ouvrir une boite mail pour communiquer ou envoyer des photos, jusqu’à l’utilisation de Skype pour les plus agiles », témoigne-t-il. Derrière ces ateliers, c’est aussi la lutte contre l’isolement qui est visée, « un isolement devenu à la fois social et numérique », souligne le directeur. « Nous sommes dans un milieu rural, avec des personnes qui souvent se retrouvent dans ces groupes après s’être connues dans la jeunesse. On les voit échanger leur adresse mail après avoir appris à la créer… »

Pour l’heure, des bénévoles assurent une maintenance technique chez les bénéficiaires qui se dotent d’une tablette une fois le cycle de formation terminé, mais la fédération Rhonaise évoque déjà la formation d’auxiliaires de vie pour assurer un relais plus poussé.

Un partenariat promis à élargissement

Du côté de La Poste, on souligne l’importance du partenariat avec l’ADMR. Engagé dans une stratégie de diversification de ses services, l’opérateur public met les bouchées doubles pour développer Ardoiz, avec près de 1 800 bureaux de poste proposant des démonstrations de la tablette, des postiers formés à sa mise en service à domicile et un numéro Vert pour répondre aux questions des utilisateurs. « L’ADMR a les mêmes objectifs que nous sur la réduction de la fracture numérique. Nous aidons les associations, qui, en retour, nous permettent de faire connaître notre solution auprès des personnes âgées non connectées », explique Sophie Taupin, directrice du développement des offres numériques au groupe La Poste.

Outre l’entente autour de la lutte contre l’isolement et le décrochage numérique des seniors, les relations entre les deux partenaires devraient rapidement s’élargir. « L’objectif pour La Poste est de participer au développement des territoires et des services aux populations. Avec ses missions de service public et son réseau à la fois physique et humain de bureaux de poste et de facteurs, le groupe ambitionne de se positionner comme un partenaire de premier plan pour les acteurs de l’économie sociale et solidaire », indique Sophie Taupin. Qualifiée par La Poste d’« alliance dynamique », la convention passée avec l’union nationale ADMR prévoit également la construction de réponses de proximité, via notamment la co-animation de certains relais postaux en milieu rural, le partage de véhicules, l’accueil au sein d’associations des salariés de La Poste en recherche de mobilité, ou encore la détection par les facteurs des besoins d’aides à domicile des personnes âgées avant passage de relais aux professionnels.

Des conventions d’application seront signées au niveau local en fonction des besoins qui se présenteront, indiquent les deux acteurs, qui prévoient déjà des réponses communes à des appels à projet sur la résorption de la fracture numérique.

 

Ardoiz, tablette publique pour usage privé

Lancée le 6 octobre 2016 par la start-up nantaise Tikeasy, filiale de La Poste, la tablette Ardoiz a d’abord fait l’objet d’une expérimentation en Loire-Atlantique et en Vendée afin de roder ses fonctionnalités. Son interface simplifiée permet d’accéder à un bouquet de services, tels que des contenus de divertissement mis à jour quotidiennement, un espace famille pour partager photos, vidéos et documents, ainsi qu’une assistance téléphonique gratuite. Elle est vendue 229 €. Son paramétrage est assuré par un facteur qui se rend au domicile de l’utilisateur.

 

Retrouvez nos précédents articles sur "le travail social à l'heure du numérique" :

Tous les articles de cette série sont rassemblés ici (lien à retrouver sur le site de tsa, dans la colonne de droite, rubrique "Dossiers").

Action sociale

L'action sociale permet le maintien d'une cohésion sociale grâce à des dispositifs législatifs et règlementaires.

Découvrir tous les contenus liés

Loi santé du 26 janvier 2016

Morceaux choisis d'un texte aux multiples facettes

Je télécharge gratuitement
Michel Paquet
Vous aimerez aussi

Nos engagements