Le bisphénol A de plus en plus remplacé par le bisphénol S dans les papiers thermiques

24.05.2018

Environnement

Les résultats d'une étude de marché menée par l'Agence européenne des produits chimiques montrent que le volume de bisphénol S utilisé comme révélateur dans les papiers thermiques fabriqués dans l'Union européenne a doublé entre 2016 et 2017. Une substance pourtant également non anodine au regard des risques pour la santé...

L’ECHA vient de publier un second rapport relatif à une étude de marché concernant l’utilisation du bisphénol A et ses alternatives dans les papiers thermiques. Le premier rapport publié en 2016 concernait les années 2014 à 2016, ce dernier rapport prend également en compte les données pour l’année 2017. Si le rapport de cette étude de marché se concentre sur le bisphénol A (BPA) et le bisphénol S (BPS), les résultats doivent être relativisés par l’utilisation d’autres révélateurs pour papiers thermiques.

Environnement

La mise en place d’une stratégie environnementale cohérente s’impose de plus en plus aux entreprises du fait de la complexité de la législation pour la protection de l’environnement et de la multiplicité des réformes. En effet, de nombreuses lois et réglementations ont récemment impacté les activités économiques (autorisation environnementale, concernant notamment les ICPE, loi de transition énergétique, loi biodiversité)

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Nette augmentation de l’utilisation du BPS

Les fabricants de papiers thermiques de l'Union Européenne (UE) ont commencé à remplacer le BPA par le BPS, selon une enquête menée par l'ECHA pour la Commission européenne en collaboration avec l’association européenne du papier thermique.

 

La quantité de BPS utilisée comme révélateur dans le papier thermique sur le marché de l'UE a presque doublé (+ 98%) entre 2016 et 2017. Reflétant l'augmentation globale de l'utilisation de papier thermique dans l'UE en 2017, l'utilisation de BPA a également augmenté au cours de la même période, alors qu’elle avait baissé entre 2014 et 2016.

 

La part de marché des papiers thermiques à base de BPS devrait continuer à augmenter dans les années à venir, et en particulier après le 2 janvier 2020, lorsque le BPA ne pourra plus être utilisé dans le papier thermique dans l'UE suite à un règlement de la Commission du 12 décembre 2016 restreignant la mise sur le marché des papiers thermiques contenant cette substance (voir notre actualité « REACH : la mise sur le marché de papier thermique contenant du bisphénol A désormais soumise à restriction »).

 

Si le BPS est dans le viseur de la Commission européenne, d’autres révélateurs ont également été étudiés, et ne sont pas négligeables car représentant 24% de ceux utilisés sur le marché de l’UE en 2017, contre 66% pour le BPA et 9 % pour le BPS.

 
Le BPS bientôt également sur la sellette ?

La substitution du BPA par le BPS est inquiétante étant donné que le Comité d'évaluation des risques (CER) de l'ECHA, dans son avis sur le BPA, avait indiqué que le BPS « est soupçonné d'avoir plusieurs des mêmes effets nocifs sur la santé que le BPA ».

 

Ainsi pour éviter que les effets indésirables du BPA soient remplacés par ceux du BPS, la Commission Européenne avait demandé à l’ECHA de lancer une enquête en 2017, cette étude aura pour objectif de vérifier l’importance de l’usage du bisphénol S comme révélateur thermique dans les papiers thermiques et de recueillir des informations auprès des fabricants de papiers thermiques, sur d’éventuels remplacements déjà effectifs du bisphénol A par du bisphénol S.

 

Le rapport de cette étude de marché sera utilisé par la Commission européenne pour déterminer si une proposition de restriction du BPS au titre du règlement REACH est nécessaire.

 

L'ECHA effectuera une autre enquête sur le sujet début 2019.

 

 

Anne-Laure Tulpain, Code permanent Environnement et nuisances

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