Le virage RH de Christophe Sirugue

La mise en place du télétravail pourrait être son premier fait d’armes. Mais d’autres projets se bousculent : l’élaboration du plan de formation, la révision des politiques de rémunération, l’évaluation de la charge de travail des 30 salariés, majoritairement des cadres en forfait jours… A 51 ans, Christophe Sirugue débute une carrière de DRH, au sein de l’agence de communication Tilder, l’un des leaders européens du secteur, avec un "vrai bonheur" et "une réelle envie". Il compte, en effet, faire de la politique RH un marqueur fort de l’agence.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

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- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
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Déjà, il imprime sa marque. Très actif sur Twitter, il a publié une offre d’emploi pour l’agence, pour recruter des "profils atypiques". Comprenez des candidats qui sortent des sentiers battus afin "de dénicher des talents dotés d’une expérience entrepreneuriale, numérique et issus de la diversité".

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Au quotidien, il ne lésine pas sur le temps passé : il reçoit les salariés, un par un, pour connaître leurs attentes et leurs souhaits d’évolution professionnelle. Avec, à la clef, le souhait de développer "une relation de proximité".

Christophe Sirugue a été intronisé au poste de DRH, début juin, en plus de la charge de directeur général adjoint. Il avait été recruté par Tilder quatre mois auparavant comme directeur associé.

Autant dire un vrai saut dans l’inconnu. Car l’ancien secrétaire d’Etat en charge de l’Industrie, de l’innovation et du numérique, sous le quinquennat Hollande, ex député de Saône-et-Loire, qui fut rapporteur de la loi El Khomri et auteur de nombreux rapports parlementaires, notamment sur la pénibilité et la réforme du RSA, a fait toute sa carrière comme élu politique : maire, député, président du conseil général de Saône-et-Loire, vice-président à l’Assemblée nationale et secrétaire d’Etat à l’industrie, de l’innovation et du numérique … Il avait 20 ans quand il adhère au Parti socialiste.

Battu aux législatives de 2017, il décide alors de tourner la page. Mais alors qu’il se rêvait prof d’histoire-géo lorsqu’il était adolescent, il n’a jamais décroché son Capes, ni aucun parchemin universitaire. "En une journée, on passe de député à rien, indique-t-il. C’est d’une extrême violence. Est-ce qu’il existe un autre métier que vous devez quitter sans préavis ?"

Même déconvenue du côté de Pôle emploi. "La, on vous dit : « mon Dieu qu’est-ce que l’on va faire de vous ? » Un choc".

Il a pourtant, à son actif, une solide connaissance des sujets sociaux. Il a été confronté à des dossiers brûlants : Alstom Belfort, la vente des chantiers STX de Saint-Nazaire, Whirpool, Les boues rouges de l’usine Alteo de Gardanne… Et a acquis une fine connaissance des dispositions législatives, des relations sociales, de la pénibilité ou encore des minima sociaux.

Las. Ces compétences ne sont pas reconnues. "Aucune valorisation des acquis n’existe pour les politiques en dépit des responsabilités que vous avez exercées, regrette-t-il. On a pourtant dirigé des exécutifs, on a été législateur". D’où la nécessité de créer des passerelles ente le monde politique et le secteur privé, par le biais de la VAE, à l’instar de celles préconisées pour les élus du personnel. "La problématique de la reconversion à vocation à être amélioré", insiste-t-il. D’une part, parce que "les allers et retours entre les mondes professionnel et politique sont nécessaires ; les parcours politiques de 35 ans, c’est fini, les gens n’en veulent plus". D’autre part, "pour susciter des vocations au sein des jeunes générations".

Il confie avoir saisi cette opportunité "sans hésiter". Car en sus des RH, sa mission au sein de Tilder consiste à développer une offre en matière de conseil en dialogue social, en gestion de crise et en mise en œuvre des nouvelles dispositions sociales du code du travail. "Et franchement l’accueil a été très bon", reconnaît Christophe Sirugue, qualifié par ses proches de "gros bosseur". A la fois de la part de ses nouveaux collègues mais aussi des dirigeants qu’il conseille… Ses premiers dossiers se sont portés sur le RGPD, la RSE et la transparence économique. Tout l’enjeu étant de "transformer cette contrainte en une composante importante de leur stratégie".

Il n’est toutefois pas totalement déconnecté de son ancienne vie. "Je suis venu avec mes engagements et mes convictions". Début juin, l'agence a organisé une séance d’information/formation sur la transparence économique et les lois Sapin en présence de …Michel Sapin. Et Christophe Sirugue participera dans quelques jours à un colloque sur le capitalisme socialement responsable, organisé par la Fondation Jean Jaurès. Des sujets qui lui tiennent à cœur. Et un moyen de créer les passerelles qui font actuellement défaut entre les deux univers.