Vidéo / "La CGT est prête à agir en justice contre la loi Travail"

Vidéo / "La CGT est prête à agir en justice contre la loi Travail"

04.01.2017

Représentants du personnel

La CGT n'a pas tourné la page de 2016 et de son combat contre la loi Travail : "Après un travail main dans la main avec FO et la CFE-CGC, nous sommes aujourd'hui prêts à déposer les premiers recours juridiques, tant au niveau national qu'international, pour faire obstacle à l'application de la loi El Khomri", affirme Catherine Perret, membre du bureau confédéral.

 

 

La CGT organisait hier à Montreuil sa conférence de presse de rentrée. L'occasion pour la centrale syndicale de revenir sur l'année qui vient de s'achever et de présenter son cahier revendicatif pour 2017.

Actions juridiques contre la loi Travail : les arguments sont prêts

"2016 a été marquée par la loi Travail et plusieurs mois de mobilisations syndicales contre ce texte, rappelle Philippe Martinez. Il s'agit d'une loi régressive, consécutive à un déficit de concertation et de dialogue social". À ce titre, le secrétaire général de la confédération assure que le combat contre cette réforme est loin d'être fini : "La France a été pointée du doigt tant par l'Organisation internationale du travail (OIT) que par l'ONU et des recours juridiques sont sur le point d'être lancés en ce début d'année. En 2017, nous demandons toujours l'abrogation de ce texte".

Et Catherine Perret, membre du bureau confédéral, de compléter : "Si tous les décrets d'application de la loi Travail ne sont pas encore sortis, le patronat est d'ores et déjà prêt dans certaines filières, comme la métallurgie, à négocier des reculs pour les salariés. Je pense en particulier à Renault, qui affiche pourtant des résultats en forte hausse. D'autres dénonciations de droits collectifs sont en cours, dans la filière du textile notamment sur les temps d'habillage et déshabillage. Sur le terrain juridique, nous sommes prêts avec Force ouvrière et la CFE-CGC, dès qu'un cas d'entreprise nous le permettra, à contester la constitutionnalité de la nouvelle définition du licenciement pour motif économique (voir ci-dessus notre vidéo). Nous allons également chercher à obtenir la condamnation de l'Etat auprès de l'OIT", ajoute-t-elle.

Représentants du personnel

Les représentants du personnel sont des salariés élus ou désignés chargés de représenter les salariés de l’entreprise avec des missions spécifiques selon l’instance représentative du personnel (IRP) à laquelle ils appartiennent. Il y a quatre grandes IRP : les DP, le CE, CHSCT et les délégués syndicaux.  Au 1er janvier 2020, l’ensemble des IRP (hormis les délégués syndicaux) devront fusionner au sein du CSE.

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Faire barrage au FN en vue de la présidentielle

La CGT annonce aussi vouloir faire barrage au Front national en vue de l'élection présidentielle à venir : "Nous continuerons notre combat contre la propagation des idées du FN, qui reposent sur le rejet de l'autre, affirme Philippe Martinez. Nous ne pouvons pas tolérer que notre pays ne soit plus en capacité de répondre avec dignité à la question de l'immigration. Et davantage de voix doivent s'élever contre ceux qui opposent la misère sociale dans notre pays et la question des migrants". À l'encontre de François Fillon, candidat Les Républicains à la présidentielle, le secrétaire général de la CGT se veut aussi critique : "Toucher à la sécurité sociale, c'est remettre en cause notre modèle social. Et les attaques contre les fonctionnaires sont scandaleuses, s'insurge-t-il. La priorité des actifs et des retraités reste la lutte contre le chômage et pour le pouvoir d'achat. La CGT refuse que les politiques successives menées depuis plusieurs années forcent les citoyens à choisir entre le pire et le moins pire. En cette rentrée nous continuons de revendiquer la politique du meilleur, nous en avons les moyens. Il est aussi urgent de remettre la question industrielle au cœur des débats dans notre pays. La France ne peut pas se passer d'industrie. Cela signifie qu'il faut développer une stratégie industrielle sur le long terme, ce qui devrait être le rôle d'un Etat stratège que l'on appelle de nos vœux".

"Une deuxième place en 2017 n'aurait pas pour effet de revoir nos revendications à la baisse"

Mais avant ce changement à la tête de l'Etat, la CGT devra elle-même se confronter au vote des 4,5 millions de salariés de très petites entreprises : "Ce scrutin, qui a débuté le 30 décembre, présente un enjeu de taille pour toutes les organisations syndicales, reconnaît Philippe Martinez. Nous comptons bien rester le premier syndicat dans les TPE et lors de nos déplacements sur le terrain, l'accueil est très bon. Pour favoriser une participation en hausse, nous avons par ailleurs demandé au ministère du Travail de repousser la fin du dépouillement au 3 février pour pouvoir comptabiliser les votes par correspondance qui arriveraient en retard".

Reste que la CFDT, déjà au coude à coude avec la CGT en 2012, pourrait bien de ravir en mars 2017 la place de syndicat le plus représentatif au niveau national. "C'est pourquoi il est primordial que les salariés de TPE se mobilisent, réagit Philippe Martinez. Mais nous avons conscience de nos faiblesses, en particulier de notre déficit d'implantation en entreprise qui nous prive de 400 000 électeurs potentiels par rapport à la CFDT. En dépit d'une stratégie d'implantation dans une démarche militante, nous ne sommes pas parvenu ces quatre dernières années à résorber cet important différentiel. Il faut aussi souligner que certains employeurs encouragent l'implantation de la CFDT tandis que nous rencontrons des difficultés à créer des sections. Enfin, on ne peut pas nier que ce qui s'est passé entre le 50e et le 51e congrès a perturbé nos militants et freiné la mise en oeuvre de la motion d'orientation, souligne Philippe Martinez à l'attention de son prédécesseur. Si jamais nous devions nous contenter d'une deuxième place en mars 2017, il n'est en tout cas pas question de revoir nos revendications à la baisse".

Julien François
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