Réforme des retraites : les entreprises interpellées sur l'emploi des seniors

Réforme des retraites : les entreprises interpellées sur l'emploi des seniors

13.12.2019

Gestion du personnel

Le Premier ministre a dévoilé mardi les grandes lignes de la réforme des retraites. Passage de trimestres aux points, âge pivot fixé à 64 ans, entrée dans le nouveau régime pour les personnes nées à compter de 1975. Mais derrière cette réforme, se profile un sujet qui a partie liée, l'employabilité des seniors. Le gouvernement a mis quelques mesures sur la table.

Qui dit réforme des retraites, dit employabilité des seniors et la question s'adresse directement aux services RH des entreprises. Dans son discours, mardi au Conseil économique, social et environnemental (Cese), le Premier ministre a mis ce sujet sur la table. Les DRH doivent d'ores et déjà s'y pencher et réfléchir à la manière dont les nouvelles mesures pourraient s'intégrer dans leurs politiques à l'égard des salariés seniors.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
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Améliorer l'emploi des seniors 

Il semble en effet difficile d'envisager de décider d'un âge pivot à 64 ans, à partir duquel s'articulera un bonus-malus (quand bien même l'âge légal de départ reste à 62 ans), sans améliorer le taux d'emploi des seniors. C'est à ce complexe chantier récurrent que va devoir s'atteler le gouvernement. Car si l'emploi des seniors a progressé, il reste encore du chemin à faire. Une étude récente révélait ainsi que le taux de seniors au chômage avait doublé en neuf ans. Autant dire que les conclusions de la mission menée par Olvier Mériaux, Sophie Bellon et Jean-Manuel Soussan sont très attendues. C'est ce qu'a souligné mardi le Premier ministre. "Je souhaite que s’engage rapidement, sur la base du rapport Bellon qui me sera remis en janvier, la construction avec les partenaires sociaux d’une stratégie ambitieuse pour améliorer l’emploi des seniors et aménager les fins de carrière. Je mettrai la pression sur les entreprises sur ce sujet. En particulier, je suis favorable à l’idée de déplafonner les droits liés à la pénibilité, pour qu’on puisse les utiliser sans limite, soit pour se former, soit pour effectuer la fin de sa carrière à temps partiel". 

Au-delà, le gouvernement proposera aux partenaires sociaux "d’élaborer une stratégie pour améliorer l’emploi des travailleurs expérimentés autour notamment des axes stratégiques suivants : mettre les enjeux du vieillissement au cœur des politiques de prévention et de santé au travail des entreprises ; prévenir les risques d’obsolescence des compétences en seconde partie de carrière et favoriser la transmission des savoirs ; renforcer les capacités de choix individuels ; aménager les parcours et soutenir les transitions professionnelles des travailleurs expérimentés ; accélérer la transformation culturelle des organisations pour faire évoluer les représentations", complète le dossier de presse du gouvernement.

Le gouvernement a également annoncé son intention de modifier le régime de la retraite progressive. "Le départ en retraite progressive qui permet de travailler à temps partiel avec une compensation par la retraite de la perte de revenus, sera élargi et simplifié : elle sera ouverte à l’ensemble des salariés, y compris les cadres au forfait ; les modalités d’accès seront rendues plus faciles pour le salarié (définition du temps partiel plus souple) ; l’employeur qui en refusera l’accès devra démontrer que la réduction du temps de travail est impossible, compte tenu de l’activité économique de l’entreprise", est-il ainsi précisé dans le dossier de presse. L'ANDRH avait récemment alerté sur la nécessité d'une telle réforme. 

Assouplir le cumul emploi-retraite

C'est aussi l'accès au cumul emploi-retraite qui sera amélioré. Afin d'inciter davantage les nouveaux retraités à y avoir recours, le gouvernement a annoncé qu'il sera possible d'acquérir de nouveaux droits à la retraite même après avoir liquidé sa retraite pour ceux qui opteront pour le cumul emploi-retraite. Une annonce qui confirme la déclaration du Premier ministre fin novembre.

Enfin, si le gouvernement ne semble pas vouloir rouvrir le chantier de la pénibilité, malgré les appels du pied de la CFDT, il est prêt à quelques assouplissements du régime actuel. "Nous adapterons les seuils sur la reconnaissance de la pénibilité liée au travail de nuit, en lien avec la réalité de leur rythme de travail effectif. Cela permettra à près d’un quart des aides-soignantes à l’hôpital de partir plus tôt", a déclaré Edouard Philippe mardi au Cese. Une modification qui concernera l'ensemble des salariés. Mais pas question de réintroduire les quatre facteurs de pénibilité évincés du compte professionnel de prévention par les ordonnances du 22 septembre 2017. 

Par ailleurs, précise le dossier de presse, "Davantage de points seront accordés pour tous ceux qui exercent longtemps des métiers pénibles (il n’y aura plus de limite à l’acquisition de points pour faire du temps partiel ou de la formation) : + 60 % de droits pour des salariés faisant toute leur carrière avec une exposition à un critère, + 320 % de droits pour les carrières complètes de salariés exposés à plusieurs critères.

Florence Mehrez
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