Métiers juridiques : le recrutement s’accélère

Métiers juridiques : le recrutement s’accélère

27.11.2017

Gestion d'entreprise

L’année se termine sur une note optimiste pour le secteur du juridique, si l’on en croit les résultats de l’étude menée par le cabinet de recrutement Robert Walters sur les offres d’emploi.

Les professions juridiques se trouvent bousculées, tant par les évolutions réglementaires que par l’arrivée sur le marché de legal tech, envers lesquelles certains juristes nourrissent quelques appréhensions. Pourtant, le volume d’offres d’emploi pour les professions juridiques a connu une progression de 11 % sur les trois premiers trimestres de 2017, par rapport à la même période en 2016, selon la 16ème édition du Baromètre européen de l’Emploi du cabinet Robert Walters (il dresse une comparaison du volume d’offres d’emploi par rapport à l’année 2016). Une hausse qui s’explique justement par l’évolution des missions attendues de la part des directions juridiques.

Les contraintes réglementaires portent la profession

Parmi les principaux moteurs du recrutement dans le secteur juridique figurent les changements contractuels et règlementaires. Une évolution qui se ressent au sein de tous les secteurs d’activité, confirme Constance Philippon, manager de la division Juridique, Fiscale et Conformité chez Robert Walters. En revanche, le profil des juristes recherchés peut varier en fonction des secteurs. « Certains sont historiquement plus matures sur les questions de compliance, comme par exemple la banque ou la pharmacie. Les entreprises recrutent alors des profils très spécialisés. En revanche, des secteurs tels que la distribution, les services ou l’industrie, sont encore dans une phase de structuration et n’ont donc pas besoin du même degré de spécialisation ».

Les compétences valorisées par les entreprises varient également en fonction des contraintes réglementaires auxquelles elles font face. « Pour ce qui touche à la finance d’entreprise, la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, la chaîne contractuelle, notamment à l’international, les candidats issus du droit pénal ou du contentieux sont privilégiés, ainsi que ceux qui ont une expérience solide dans la gestion de projet internationaux », explique Constance Philippon.

Si les profils seniors sont appréciés, il existe toutefois des opportunités pour les juniors. Constance Philippon souligne néamoins que seules les directions juridiques structurées se portent vers ce type de candidat, car elles disposent des équipes nécessaires pour ensuite les faire monter en compétence.

Autre volet réglementaire qui joue sur les recrutements, les exigences du nouveau règlement sur la protection des données personnelles (RGPD) (voir notre dossier). Une tendance qui devrait se poursuivre avec l’entrée en application du texte l’année prochaine.

Une spécialisation recherchée

Les recrutements s’envolent également sur un secteur particulier celui de l’immobilier. Les compétences recherchées sont très précises, puisque les recruteurs se tournent vers les candidats ayant une formation spécifique en droit de l’immobilier. En matière de compétences, la polyvalence des candidats est appréciée. « Les créations de postes sont nombreuses, notamment au sein d’entreprises dont l’immobilier n’est pas toujours le cœur de métier. Les juristes sont alors appelés à maîtriser toutes les étapes des projets, de la construction à la revente, en passant par les baux et le contentieux », détaille Constance Philippon.

Ce dynamisme de l’immobilier concerne principalement l’Ile-de-France, avec un bond de 34 % du nombre d’offres d’emploi. Une tendance qui s’explique notamment par le nombre de projets d’envergure à venir, comme le Grand Paris et les Jeux Olympiques 2024.

Un métier à valeur ajoutée

 Alors que l’année 2017 aura été celle de la montée en puissance de nombreuses legal tech, la question de leur impact sur le marché de l’emploi dans le secteur juridique semblait légitime. La réponse de Constance Philippon est sans appel : « Pour l’instant, nous n’observons aucune répercussion négative sur l’emploi, bien au contraire. Les legal tech constituent un appui pour les juristes et ne sont pas vouées à les remplacer, d’autant que leurs tâches sont très opérationnelles. De plus, les legal tech vont contribuer à produire de la donnée, qu’il faudra alors traiter et exploiter ».

L’experte estime d’ailleurs que la recrudescence des offres d’emploi dans le secteur du juridique devrait se poursuivre en 2018, portée par les évolutions du contexte réglementaire en France, et plus largement dans le monde.

 

 

Ingrid Labuzan

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