Formation : innover avec les personnes accompagnées

Formation : innover avec les personnes accompagnées

29.06.2017

Action sociale

Les initiatives présentées lors de l’atelier "Varia" ce 28 juin, dans le cadre de la conférence organisée par l’Unaforis et l’EASSW, mettent en avant l’apport de l’intégration des personnes accompagnées à la construction du contenu de formation en travail social avec pour thèmes majeurs la pluridisciplinarité, la désinstitutionnalisation et la médiation expressive.

Comment passer de l’expérience à l’expertise ? C’est l’aventure dans laquelle s’est lancé le collectif SOIF de connaissances, créé, en 2014, à l’initiative de la Fédération des acteurs de la solidarité (ex-Fnars) Rhône Alpes, de l’Institut de formation en travail social (IFTS) d’Échirolles, de l’Ecole Santé Social du Sud Est (ESSSE) et de l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore). L’objectif du collectif est le rapprochement entre la recherche, la formation et les professionnels de terrain dans le domaine de l’action sociale. « La démarche s’inscrit dans le mouvement actuel visant à renforcer la participation des personnes accompagnées dans les formations en travail social, à valoriser le pouvoir d’agir », précise Louis Bourgois, doctorant et chargé de mission au sein du collectif, « notamment en s’appuyant sur leur expérience pour construire un nouveau contenu de formation ».

Co-construction et co-animation

Un groupe rassemblant professionnels, chercheurs, formateurs professionnels et une dizaine de personnes ayant ou ayant eu une expérience d’accompagnement au sein d’une structure a travaillé pendant près de deux ans sur le contenu d’un module de formation (d’une durée de 3 jours) intitulé « Précarité, non recours aux droits et participation », proposé depuis 2016, après avoir fait l’objet de séances tests, dans des écoles en travail social. De la même façon que le module a été co-construit avec des personnes accompagnées, il est co-animé par un groupe pluridisciplinaire. Il vise à donner une place centrale aux notions de non-recours et de participation au sein des formations initiales et continues des acteurs concernés. Au total à ce jour, environ 150 étudiants ou professionnels ont suivi cette formation. « Les personnes accompagnées mobilisées sont rémunérées à la fois pour leur travail d’élaboration du module et en tant que co-formateurs au sein de l’équipe », souligne Louis Bourgois. Par ailleurs, les personnes accompagnées ont elles-mêmes choisi le terme les désignant, celui de « personnes ressources ». « Contrairement à ce que l’on aurait pu craindre, du fait des conditions de vie difficiles des personnes, il y a eu peu de turn-over au sein du groupe », commente le chargé de mission. Bien entendu, dans cette aventure, tout n’a pas été simple. « Il faut à la fois que chacun trouve sa place, s’autorise à dire et à proposer, ose évoquer des sujets tabous et s’approprie la parole de tous », explique Louis Bourgois. Cette expérience fait actuellement l’objet d’une recherche menée par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) dont les résultats sont attendus pour courant 2018.

Handicap : l’expertise des familles

S’exprimant sur un autre champ, celui du handicap, Dominique Leboiteux, trésorier adjoint de la Fédération d’associations et de collectifs de parents d’enfants handicapés (Fnaseph), demande à ce qu’on « n’oppose pas expérience des familles et expérience des professionnels, mais plutôt à ce qu’on « les place en complémentarité » afin de soutenir le projet de vie de la personne handicapée. Un idéal que l’on devrait, selon son souhait, traduire dans les termes employés, ainsi, ne plus parler de « prise en charge » mais de « projet d’accompagnement ». Pour faire entendre la parole des familles et des personnes directement concernées, Dominique Leboiteux mise sur des dispositifs récemment lancés, dont la démarche « Une réponse accompagnée pour tous », nouveau cadre réglementaire qui vise à renforcer la coordination des pouvoirs publics, et avec le public, et la mesure de « L’emploi accompagné », activée dans le cadre de la loi Travail de août 2016, conçue pour favoriser l’accès et le maintien dans l’emploi.

 

Se former avec Clown en route

Edith Montmoulinet, formatrice en travail social, spécialisée en médiations artistiques, fait intervenir auprès de ses élèves l'association Clown en route qui rassemble des personnes en situation de handicap formées à l'improvisation. « Etudiants et clowns se retrouvent, tous un nez rouge sur le visage. On oublie le « qui est qui ? » et les personnes en situation de handicap transmettent leur expérience. Tous sont, ensemble, dans le moment présent », raconte Edith Montmoulinet. « Ces séances sont très riches, elles font bouger les lignes et marquent fortement les étudiants », ajoute-t-elle.

www.clownenroute.47.free.fr

 

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Sophie Le Gall
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