"L'accord sur la formation professionnelle manque d’ambition"

"L'accord sur la formation professionnelle manque d’ambition"

23.02.2018

Gestion du personnel

Un CEP doté de moyens, un CPF qui devient le droit individuel unique à la formation et l’apprentissage qui pourrait passer aux mains des branches, c’est en substance ce que l’on peut retenir d’essentiel de cet accord. Disons-le franchement, c'est un peu court ! On est bien loin des annonces tonitruantes de l’été 2017 qui nous laissaient augurer "l’Urssafisation" de la formation, une simplification du système de formation et des moyens fortement accrus pour l’alternance.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

Quels sont, selon vous, les points clés du projet d’accord  interprofessionnel soumis à signature ? Concrètement, qu’est-ce que cela peut réellement changer ?

Un CEP doté de moyens, un CPF qui devient le droit individuel unique à la formation et l’apprentissage qui pourrait passer aux mains des branches, c’est en substance ce que l’on peut retenir d’essentiel de cet accord. Disons-le franchement, c'est un peu court ! On est bien loin des annonces tonitruantes de l’été 2017 qui nous laissaient augurer "l’Urssafisation" de la formation, une simplification du système de formation et des moyens fortement accrus pour l’alternance.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

Découvrir tous les contenus liés

Au final, rien ne change sur le montant des versements : 1,68% pour 1,68%. Et pour la simplification, il faudra repasser : trois types différents de CPF, des enveloppes financières à l’intérieur de chaque versement, la fin des listes CPF après la refonte des certifications…

Quels sont ses points faibles ou les points passés sous silence ?

Il n’y a pas un point faible particulier. C’est l’ensemble qui manque d’ambition. On a l’impression que tout change pour que rien ne change. A ce titre, il est assez amusant de constater que le plan de formation s’appellera demain plan d’adaptation et de développement des compétences, que le CIF disparaît pour renaître immédiatement en miniature à travers le congé pour transition professionnelle. Ça sent le restylage comme disent les constructeurs automobile. Pas la révolution copernicienne qu’on nous promettait (personnellement, nous n’y avons jamais cru, ni nous ne l’avons souhaité d’ailleurs !).

Finalement, est-ce un accord innovant ?

Non, on a du mal à voir ce qui est réellement innovant pour la partie formation professionnelle. Pour la partie apprentissage, le constat n’est pas le même. Le transfert de la gouvernance vers les branches n’est pas sans intérêt et pourrait à moyen terme conduire à des évolutions importantes. Mais attention ! L’accord n’a pas beaucoup de valeur dans ce domaine. Il s’agit davantage de préconisations que de décisions de mises en œuvre. Tout se jouera dans la concertation quadripartite et dans les amendements à l’Assemblée Nationale et au Sénat.

Par rapport au document d’orientation du gouvernement, pensez-vous que ce projet d’accord répond aux attentes ?

Le document d’orientation ne disait pas grand-chose au final. Il posait davantage de questions qu’il ne fixait une feuille de route ambitieuse. Nous nous sommes amusés à relire le document d’orientation après avoir lu le projet d’accord. Sur une quinzaine de points clés, trois seulement ne semblent pas réellement alignés. Il s’agit de la monétisation du CPF, de la mutualisation asymétrique de la formation des financements (versements des grandes entreprises vers les petites) et d’une obligation d’être "cofraqué" pour pouvoir être un reconnu comme label qualité. Tout ceci n’est pas essentiel. Le gouvernement pourra reprendre à son compte cet accord, à moins que face aux premières réactions, il se dise qu’il aurait intérêt à prendre ses distances.

La ministre du travail, Muriel Pénicaud, inerviewée sur CNews, ne semblait pas se satisfaire totalement de cet accord. Qu'en pensez-vous?
Effectivement, elle entrevoit une avancée sur le CPF (qui reste à démontrer) mais regrette qu’il n’y ait pas eu de big bang sur le système. Elle ne cache pas avoir des attentes fortes sur la simplification de la gestion. Elle prendra position mardi. Attendons d’ici là. Peut-être fera-t-elle des annonces sur la labellisation des organismes de formation ou encore sur l’appli mon compteformation.gouv.fr. Je ne pense pas qu’elle ira jusqu’à remettre en cause le paritarisme de gestion. Si elle avait voulu le faire, elle n’aurait jamais demandé une négociation.

Les entreprises peuvent déroger à la contribution du CPF via un accord d'entreprise ou de branche, en abondant le compte personnel de formation de leurs salariés. Pensez-vous que cette mesure va susciter un intérêt pour les entreprises ?

C’était déjà possible avec la loi de 2014. Et on a pu constater que très peu d’accords ont été signés. Dans ce domaine, le diable se cache dans les détails. Il faut que les entreprises y trouvent leur compte. Cette fois-ci, il y aura un peu plus de 0,3% de la masse salariale en jeu. Ce n’est pas anodin. Mais encore faut-il avoir des projets ambitieux de développement des compétences pour s’y engager. Si c’est pour faire du Bulats, du Tosa ou du Toiec...

Vous aimerez aussi