Primaire : les acteurs de la formation professionnelle s'accrochent à la réforme

Primaire : les acteurs de la formation professionnelle s'accrochent à la réforme

23.11.2016

Gestion du personnel

Alors que les deux candidats en lice à la primaire de la droite et du centre comptent réformer le système de la formation professionnelle, les acteurs s’inquiètent : la loi du 5 mars 2014 commence à produire ses premiers effets. Le point de vue d’Agefos-PME et du Copanef.

La formation professionnelle n'est pas absente des programmes des candidats à la primaire de la droite et du centre. Alors que deux prétendants restent en lice pour le second tour de dimanche prochain, les acteurs de la formation s’inquiètent d’un éventuel démantèlement du système. François Fillon s’est engagé à le réformer en profondeur pour orienter les chômeurs vers des filières porteuses. Alain Juppé a promis de faire évoluer le compte personnel de formation.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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Or, les acteurs défendent mordicus la loi du 5 mars 2014. "Entre le moment où une réforme est envisagée et son appropriation, il faut compter au moins trois ans, avance Joël Ruiz, directeur général de l’Agefos-PME. A fortiori, lorsqu’il s’agit d’une réforme structurelle". En outre, deux autres années sont nécessaires pour évaluer la pertinence des dispositifs. "Car il faut pouvoir comparer les années 2016 et 2017 pour dresser un bilan". La première collecte post-réforme, qui prévoit une contribution de 1% pour les entreprises (calculée sur les rémunérations versées en 2015), contre 1,6% précédemment, a eu lieu en mars dernier. Les données, tirées notamment du  "Jaune budgétaire formation professionnelle" document annexé au projet de loi de finances, ne seront pas disponibles avant… 2020. D’où des propositions prématurées.

La notoriété s'accroît

D’autant que l’Opca interprofessionnel note des avancées significatives. "La notoriété de la réforme de la formation professionnelle s’accroît", observe-t-il. Même si "la maîtrise réelle de ses dispositions reste encore faible au sein des plus petites entreprises". Ainsi, si 58% des dirigeants et RH des PME ont connaissance de la loi de 2014, la proportion tombe à 53% pour les TPE, selon le baromètre 2017, présenté hier. De même, le compte personnel de formation semble aujourd’hui faire partie du paysage de la formation. 57% des dirigeants et RH pensent qu���au moins un de leurs collaborateurs aura recours à ce dispositif. Et 85% des salariés estiment que l’obligation de réaliser un entretien professionnel tous les deux ans est une bonne initiative. Preuve que le sujet gagne du terrain dans les entreprises. Il faut donc laisser du temps au système pour le stabiliser. Et tout particulièrement pour "amorcer la  transition numérique qui se profile dans les entreprises".

Efficacité du quadripartisme

De son côté, le Copanef (comité interprofessionnel pour l’emploi et la formation) chargé de piloter la mise en place de la réforme et créé dans la foulée de la loi, défend  son modèle reposant sur la quadripartisme (Etat, partenaires sociaux et régions). Son nouveau président, Christian Lajoux, mandaté par le Medef, se félicite d’avoir "créé les conditions d’un paritarisme pragmatique". "Le risque c’est que l’Etat reprenne la main alors qu’il a donné une délégation", indique ainsi l’ancien président de Sanofi en France et du syndicat des entreprises du médicament (Leem). Le Copanef n’exclut pas d’ailleurs de préparer un argumentaire à l’intention de l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle afin de démontrer noir sur blanc son efficacité. Parmi ses missions, l’amélioration du système d’information, via la création d’une base de données unique et mutualisée entre Opca et Opacif ; la valorisation du dispositif CléA, la certification visant l’acquisition du "socle de connaissances et de compétences professionnelles" ou encore la qualité de l’offre. Le Copanef a également été chargé d’élaborer la liste nationale des formations éligibles au compte personnel de formation.

L’Agefos-PME pourrait également préparer une note explicative aux candidats. "On critique beaucoup les Opca, poursuit Joël Ruiz. Mais il y a un effort de pédagogie à faire". "C’est tout naturellement vers nous que se tournent les entreprises quand leur activité évolue, pour faire évoluer les compétences de leurs salariés, pour recruter de nouveaux profils et pour rester compétitif", renchérit Philippe Rosay vice-président de l’Opca, mandaté par la CGPME.

Aussi les acteurs mettent-ils en garde contre une nouvelle réforme en 2017 qui risquerait d'être bien plus déstabilisante que celle en cours.

Anne Bariet
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