Bientôt un "superviseur central" européen pour améliorer la lutte contre le blanchiment d'argent ?
13.11.2019

Danske Bank, Deutsche Bank, Swedbank ou encore Nordea : toutes ces banques, mises en cause dans des affaires de blanchiment d’argent impliquant leurs filiales, ont bien malgré elles mis en évidence les carences du cadre juridique européen de lutte contre le blanchiment d’argent.
Remarque : plusieurs facteurs peuvent expliquer la vulnérabilité de l'Union européenne (UE) au blanchiment d'argent, parmi lesquels la porosité des frontières aux mouvements de capitaux, le manque d'harmonisation dans l'application des directives anti-blanchiment - certains États les appliquant moins strictement que d'autres -, mais aussi les écarts de moyens entre pays membres.
De ces affaires, a émergé l’idée d’une autorité européenne de lutte contre le blanchiment d’argent qui viendrait pallier les lacunes de certains systèmes financiers et superviser les activités transfrontalières. Dans un communiqué commun, l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie, la Lettonie et les Pays-Bas se sont ainsi prononcés en faveur de la création d’une autorité européenne de surveillance du blanchiment de capitaux. La Banque Centrale Européenne (BCE) avait déjà plaidé en faveur d'une telle autorité centrale.
Pour ces six États membres, la création de cette instance européenne serait notamment justifiée par les « échecs répétés » des organismes de tutelle nationaux en matière de détection et de lutte contre le blanchiment d’argent.
Si les pays signataires devaient être entendus, il resterait encore à déterminer à qui serait confiée cette mission : ils recommandent la création d’une instance ad hoc, mais l’Autorité Bancaire Européenne (ABE), qui a vu ses pouvoirs de surveillance renforcés dans le domaine de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, pourrait tenir ce rôle, à condition qu’elle dispose de davantage de moyens.