Placement financier

04.10.2018

Placement financier

Par Editions Législatives

Qu’est-ce qu’un placement financier ?

Placement financier définition

Un placement financier s’assimile à un investissement dont la finalité est de rémunérer les liquidités dont dispose l’entreprise. Il existe de nombreux placements financiers possibles à savoir notamment :

  • dépôt à terme ;
  • obligations ;
  • SICAV ;
  • FCP (fond commun de placement) ;
  • actions cotées ;
  • SCPI (société civile de placement immobilier) ;
  • contrats de capitalisation...

Les placements financiers figurent à l’actif du bilan de la société et constituent, en partie, le patrimoine de l’entreprise. Ainsi, gérer les actifs financiers de l’entreprise s’assimile à une forme de gestion de patrimoine.

Pourquoi recourir au placement financier ?

L’entreprise peut disposer de liquidités (ou disponibilités) temporairement inutiles. En effet, lorsque les différents ratios financiers de l'entreprise sont au vert (bonne capacité d’autofinancement, besoin en fond de roulement négatif, fond de roulement positif…), les disponibilités de l’entreprise peuvent permettre de générer des produits supplémentaires (intérêts, produits de participations etc.…) au moyen de placements financiers.
La gestion d’une entreprise consiste notamment à gérer les actifs de la société et à adapter les stratégies d’investissement en fonction des rentabilités espérées, du risque et des rentabilisées moyennes des actifs sans risques (obligations d’Etat,..). A ces fins, une méthode de calcul nommée MEDAF (Modèle d’évaluation des actifs financiers) est couramment utilisée en finance :

R=rf+beta x (rm-rf) où :

  • rm est le taux de rentabilité espérée du placement ;
  • rf est le taux d’intérêt sans risque ;
  • beta est un coefficient mesurant le risque systémique de l’actif (il sera proche de 0 pour les obligations de l’Etat Allemands, sans risques, et tendra vers 1 pour les actifs les plus risqués).

Or, en tant que productrice de valeur ajoutée au moyen du facteur travail et capital, l’entreprise réalise des investissements dans sa propre activité. Une fois ces investissements réalisés, l'efficacité marginale du capital investi dans l’activité peut, par exemple, s’avérer plus risqué, pour une rentabilité et durée similaire que le placement financier envisagé.
Dans ce cas de figure, une gestion rationnelle des actifs de l’entreprise consisterait donc à s’orienter vers des placements financiers plutôt que d’investir dans l’activité de la société.

Placement financier

Lorsque l’entreprise dispose d’un surplus de trésorerie, une bonne gestion d’entreprise consiste à valoriser cet actif disponible en effectuant des placements financiers adéquats. Il existe un grand nombre de placements financiers accessibles aux entreprises. L’entreprise va donc recourir à une gestion de son patrimoine comprenant celle de ses actifs financiers et se constituer un portefeuille.

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Comment assurer une bonne gestion de portefeuille d’actifs ?

L’ensemble des placements financiers de l’entreprise constituent un portefeuille d’actifs. Le fait de raisonner au niveau du portefeuille global plutôt que par actif permet de diversifier le risque et de faire correspondre la rentabilité espérée avec l’aversion au risque de l’entreprise. En outre, le choix du placement doit prendre en compte la fiscalité du patrimoine applicable au travers une bonne gestion patrimoniale des actifs.

Faire correspondre la situation de l’entreprise avec le risque encouru

Les entreprises sont soumises à des réalités financières différentes. L’entreprise doit faire correspondre son placement financier à sa réalité financière et à sa capacité de faire face au risque (aversion au risque). Toutefois, il n’y a pas de rentabilité sans risque, il faut donc trouver le bon arbitrage. En cela, le portefeuille d’actifs est un excellent outil.
Les placements financiers présentent plusieurs risques, notamment :

  • la volatilité intrinsèque de l’actif (sa rentabilité peut fortement varier à la hausse comme à la baisse voire engendrer une moins-value) ou le risque de marché ;
  • la liquidité de l’actif (est-il possible de convertir facilement le placement financier en liquidités ?) ;
  • le risque de contrepartie à savoir le fait que la partie (la banque ou l’assureur par exemple) avec qui le contrat de placement a été conclu ne tienne pas ses engagements ; sur le marché secondaire l’AMF (autorité des marchés financiers) veille à limiter drastiquement ce risque.

Plus le portefeuille d’actifs de l’entreprise sera varié plus en principe le risque encouru sera limité (les pertes de certains actifs pourront être compensées par les gains des autres actifs). Bien entendu, tout dépend des actifs constituant le portefeuille et, notamment, leur degré de corrélation. En effet, certains actifs tels que les actions peuvent avoir des fluctuations en terme de prix plus ou moins corrélés du fait de leur similarité (même secteur d’activité, dépendance vis à vis des mêmes matières premières…). Une bonne gestion d’un portefeuille d’actifs consiste à analyser le degré de corrélation des actifs le composant pour s’assurer que le risque est bien dilué

Faire correspondre la durée du placement au besoin de liquidité de l’entreprise

Outre la rentabilité, l’entreprise doit aussi analyser ses risques en matière de liquidité. En effet, certains placements sont peu liquides par nature tels que des actions de start-up, certaines actions d’Euronext Growth (marché boursiers des PME européennes), les parts de SCPI (du fait de l’absence de contrepartie immédiate en cas de revente). D’autres placements sont illiquides par l’effet de clauses contractuelles, c’est le cas des dépôts à terme ou des contrats de capitalisation où les sommes investies sont bloquées pendant une certaine durée.

Connaitre la fiscalité applicable aux produits de placement financier

La réalisation de placements financiers implique de la gestion fiscale pour analyser les impacts fiscaux en matière d’impôt sur les sociétés (ou sur le revenu) des opérations financières envisagées, les axes d’optimisation et les déclarations spécifiques en découlant. En effet, certains produits de placements répondent à certaines règles fiscales dérogatoires.


Quels sont les différents types de placement financier pour les entreprises ?

Remarque : Il existe un grand nombre de placement possible, la partie ci-présente ne saurait-être exhaustive.

Le dépôt à terme : placement à court et moyen terme

Les dépôts à terme (DAT) diffèrent des dépôts à vue (compte courant par exemple) en ce que les sommes placées sont bloquées pour une durée déterminée sur un compte bancaire. En principe, les conditions de rémunérations sont connues dès la souscription et la durée du placement peut être négociée.
La plupart des comptes à terme sont conçus sur une longue durée mais avec une possibilité de récupérer le placement moyennant un préavis de 32 ou 92 jours.
En tant que placement sans risque, la rémunération d’un dépôt à terme reste relativement faible avec un taux d’intérêt variant en fonction de la durée d’engagement du contrat.
A noter que le risque du marché est nulle mais le risque de liquidité est présent (la durée du préavis peut être handicapante).

Les contrats de capitalisation : placement à moyen et long terme

Contrairement aux dépôts à terme, les contrats de capitalisations s’assimilent à des contrats d’assurance-vie. Ils sont souscrits auprès d’une compagnie d’assurance.
Le contrat de capitalisation donne à son souscripteur l’accès à deux compartiments :

  • un fond en euros où le capital est garanti (absence de risque du marché) ;
  • un fond non garanti en capital constitué notamment d’OPC, actions, obligations, SCPI (plus risqué mais potentiellement plus rémunérateur)…

Cette vaste gamme de placements financiers permet de constituer un portefeuille d’actifs équilibrés en adéquation avec l’aversion au risque de l’entreprise.
Les contrats de capitalisation offrent une rémunération supérieure au dépôt à terme mais imposent au souscripteur de bloquer les sommes pendant une durée plus longue. Le souscripteur peut liquider le compte avant le terme en contrepartie du paiement de pénalités. Il s’agit d’un placement financier à moyen-long terme.

Les actions et obligations : un placement flexible

Les actions et obligations sont des valeurs mobilières générant des revenus mobiliers réguliers (dividendes ou intérêts). La multiplicité des sources possibles d’acquisition de ces valeurs mobilières peuvent à la fois être constitutive d’un placement à très court-terme comme à long-terme, hyper liquide (ex actions CAC40 ou très peu liquide (ex : Euronext Growth anciennement Alternext).
Néanmoins, les actions sont réputées pour leur risque élevé en matière de volatilité faisant de ce placement financier un placement à risque. En effet, le cours des actions cotées fluctuent en permanence en fonction de l’offre et de la demande. En cas de revente, cette fluctuation (ou volatilité) se traduit soit par une plus-value (revente à un prix supérieur) soit par une moins-value (revente à un prix inférieur).
A contrario, les obligations sont des valeurs mobilières s’assimilant à un placement à revenu mobilier fixe où les intérêts sont en principe versés annuellement alors que le remboursement du capital intervient au terme du contrat. Les obligations sont donc a priori illiquides par nature s'inscrivant dans une logique de placement financier à long-terme. Mais, il existe un marché obligataire secondaire où leurs détenteurs peuvent les vendre et réaliser une plus-value ou une moins-value en fonction de l’offre et de la demande.

Les SCPI : un placement à long terme

La SCPI est une société de placement collectif dont l’objet est l'acquisition, la valorisation et la gestion d’un patrimoine immobilier. En souscrivant à des parts de SCPI, l’entreprise devient actionnaire de la société et bénéficie d’un droit sur les bénéfices de cette dernière (dividendes notamment).
Ainsi, la performance du placement financier va dépendre de la performance de la SCPI, de sa capacité à amortir rapidement ses acquisitions immobilières avec ses revenus fonciers pour offrir des taux de rentabilités conséquents.
Du fait des actifs sous-jacents composant la SCPI (biens immobiliers) et l’éventuel manque de liquidité des parts sociales (la cession se fait en principe au gré et gré), la souscription de parts de SCPI s’inscrit sur une démarche de placement financier à long-terme.


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