L'ONG Business & Human Rights Resource Centre (BHRRC) a lancé un outil en ligne qui permet de suivre et de recenser les plaintes en matière d'atteintes aux droits humains dans le secteur de l'industrie minière.
Les risques d'atteintes aux droits humains générés par l'exploitation minière
Le BHRRC, qui œuvre en faveur d'un meilleur respect des droits de l’homme par les entreprises, a mis en place un
outil destiné à prévenir les possibles abus au sein des chaînes d'approvisionnement dans le secteur de l’industrie minière. Il définit :
- les zones géographiques les plus susceptibles de porter atteinte aux droits humains,
- les principaux risques liés à l’exploitation minière,
- et les politiques mises en place par les entreprises en matière de protection des droits de l’homme.
Selon l’ONG, les cinq plus grandes sociétés minières qui exploitent le lithium, le cobalt et d’autres minéraux utilisés notamment dans la fabrication de batteries de véhicules électriques ou de panneaux solaires, engrangent de nombreux risques d’atteintes aux droits humains, et ce malgré la présence d'une politique de protection des droits de l'homme au sein des entreprises. L'ONG estime que de telles politiques sont soit insuffisantes, soit appliquées de manière incorrecte dans les chaînes d'approvisionnement.
Remarque : le lithium, le cuivre, le cobalt, le manganèse, le nickel et le zinc figurent parmi les six principaux minéraux entraînant des violations des droits humains, notamment des atteintes à l’environnement, au droit à la santé, ou encore à l’accès à l’eau.
Prévenir les risques liés aux chaînes d'approvisionnement
La demande pour ces produits, essentiels à l’industrie des énergies renouvelables, est vouée à croître dans les prochaines années ; c’est donc pour mieux prévenir ces risques d’atteintes que le BHRRC a lancé son outil en ligne, afin que le développement du secteur de l’énergie renouvelable s’accompagne parallèlement de bonnes pratiques au sein des chaînes d’approvisionnement.
Remarque : le Transition Minerals Tracker est destiné aux investisseurs, aux entreprises et à la société civile ; il se base uniquement sur les
rapports d’ONG ou de dossiers de presse et ne comprend pas les documents originaux.
L'absence de contrôles dans certains pays, qui peuvent parfois pâtir d'une législation très peu protectrice en matière de droit du travail ou de l'absence d'État de droit, devrait encourager les compagnies minières à être plus vigilantes sur le respect des droits humains. L'ONG espère que la surveillance des investisseurs permise par cet outil contribue à un meilleur respect des droits de l'homme par les entreprises.
Élise Le Berre, Solution Compliance et éthique des affaires