La procédure du lancement d'alerte au ministère de la transition écologique

11.09.2019

Un nouvel arrêté fixe la procédure de recueil des signalements applicable aux fonctionnaires, agents contractuels de droit public ou de droit privé affectés dans les directions d'administration centrale et les services déconcentrés du ministère de la transition écologique et solidaire et du ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales.

L'arrêté du 12 août 2019, publié seulement au JO du 5 septembre dernier, fixe la procédure commune de recueil des signalements mise en place au sein du ministère de la transition écologique et solidaire et du ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales.

Applicabilité de la procédure

Sont concernés :

  • les fonctionnaires titulaires et stagiaires ;
  • les agents contractuels de droit public ou de droit privé affectés dans les directions d'administration centrale et les services déconcentrés des ces deux ministères ;
  • les agents affectés dans les directions départementales interministérielles et gérés par ces deux ministères ;
  • les établissements publics placés sous la tutelle de ces mêmes ministères si une décision en ce sens est prise par les organes compétents de ces établissements.
Remarque : sont exclus les agents affectés à la direction générale de l'aviation civile.
La fonction de référent alerte

Le référent alerte est le collège référent déontologue instauré par l'arrêté du 28 décembre 2017.

Remarque : rappelons que la composition et les attributions de ce collège sont fixées par un arrêté du chef de service. Ce collège peut comprendre des personnalités qualifiées extérieures à l'administration concernée ou à la fonction publique. Il adopte un règlement intérieur précisant son organisation et son fonctionnement ;
Publicité de la procédure
La procédure de recueil des signalements d'alerte doit être diffusée par publication sur les sites intranet des ministères et des établissements publics ou par tout autre moyen propre à permettre sa connaissance et sa compréhension par l'ensemble des membres de leur personnel.
Cette information rappelle notamment le caractère facultatif du signalement d'alerte, ses garanties de confidentialité, les conditions de recevabilité du signalement ainsi que les coordonnées du collège référent déontologue. Elle indique également que l'utilisation abusive du dispositif peut exposer son auteur à des sanctions disciplinaires et peut engager sa responsabilité civile (C. civ., art. 1240), ainsi que sa responsabilité pénale (C. pén., art. 226-10) en cas de dénonciation calomnieuse.
Doivent ainsi être précisées les sanctions encourues.
Procédure
Si le signalement est adressé au supérieur hiérarchique direct ou indirect :
  • le supérieur hiérarchique transmet le signalement, sans délai et dans des conditions qui garantissent sa confidentialité, au référent alerte, sauf opposition expresse et préalable de l'auteur du signalement ;
  • le supérieur hiérarchique informe l'auteur du signalement de cette transmission.
Remarque : le référent alerte devient alors le seul destinataire du signalement.
Si le signalement est adressé directement au référent alerte

Le signalement est alors transmis par courrier postal et sous double enveloppe, sans passer par le service du courrier interne :

  • la première enveloppe, dite enveloppe extérieure, doit porter la mention "CONFIDENTIEL" ;
  • la deuxième enveloppe, dite enveloppe intérieure, porte la mention : "Signalement d'une alerte au titre de la loi du 9 décembre 2016" et la date de transmission du signalement par l'agent.

Pour les échanges ultérieurs, figure seulement sur l'enveloppe intérieure le numéro du dossier attribué par le secrétariat du collège.

Remarque : la double enveloppe porte l'adresse suivante : "ministère de la transition écologique et solidaire, secrétariat général, direction des ressources humaines, bureau de l'appui juridique, secrétariat du référent déontologue, Arche Sud, 92055 La Défense Cedex".
Recevabilité du signalement
Eléments obligatoires

Le signalement doit être daté, signé et comporter les éléments suivants :

  • l'identité de l'auteur du signalement, ses fonctions, son statut, son service d'affectation, les coordonnées postales, téléphoniques et courriels personnels et professionnels ;
  • le cas échéant, l'identité et les fonctions de la ou des personnes faisant l'objet du signalement ;
  • l'exposé détaillé des faits, dommages éventuels et circonstances dans lesquelles l'auteur a eu personnellement connaissance des faits à l'occasion de l'exercice de ses fonctions.
  • le cas échéant, l'identité et les fonctions des victimes ou témoins des faits, avec leur consentement ;
  • toute information ou tout document sur quelque support que ce soit susceptible d'étayer le signalement.
Remarque : rappelons que les faits rapportés doivent être constitués d'un crime ou d'un délit, d'une violation grave et manifeste d'un engagement international régulièrement ratifié ou approuvé par la France, d'un acte unilatéral d'une organisation internationale pris sur le fondement d'un tel engagement, de la loi ou du règlement, ou d'une menace ou d'un préjudice graves pour l'intérêt général  (L. n°2016-1691, 9 déc. 2016, art. 6, al. 1er).
Le référent alerte peut désigner des agents chargés de la vérification de la recevabilité du signalement. Il est procédé à un examen du signalement et des pièces fournies à son appui et il peut être demandé des informations ou documents complémentaires nécessaires à cet examen de recevabilité.
Accusé réception
Le secrétariat du collège référent déontologue accuse réception sans délai, par un courrier, du signalement et informe son auteur de la date de réception du signalement, du délai raisonnable prévisible nécessaire à l'examen de la recevabilité de son signalement et des garanties de confidentialité.
Remarque : ce délai tient compte des informations ou documents fournis lors de l'envoi du signalement. Ce délai peut être prolongé si des éléments complémentaires sont demandés à l'auteur du signalement pour l'examen de recevabilité.
Irrecevabilité du signalement
En cas d'irrecevabilité du signalement, une réponse motivée est signée par le président ou le vice-président et est adressée à son auteur par le secrétariat du référent alerte. Elle conduit à la clôture du dossier de l'alerte.
Par ailleurs, si le signalement ne nécessite pas la mise en œuvre de mesures destinées à mettre fin à la situation constatée, l'auteur du signalement et, le cas échéant, l'agent mis en cause si les faits avaient été portés à sa connaissance, sont informés qu'aucune suite n'y sera donnée et que la procédure d'alerte est clôturée.
Enfin, si aucune suite n'est donnée au signalement, les informations concernant le signalement, ainsi que celles concernant les personnes visées par ce dernier, doivent être détruites ou archivées, après anonymisation, dans un délai maximal de 2 mois à compter de la clôture du dossier.
Remarque : dans ce cas, l'accusé de réception émis par le référent alerte précise les conditions de conservation ou de destruction du signalement.
Confidentialité

Tout destinataire du signalement, le secrétariat du référent alerte et toute personne chargée de l'examen du signalement sont tenus à l'obligation de confidentialité, de la réception à la clôture du dossier, sous réserve des nécessités d'une information judiciaire ou d'une enquête préliminaire.
S'il est nécessaire de communiquer avec des tiers, notamment pour effectuer des vérifications ou solliciter une expertise, toutes les mesures appropriées sont prises pour restreindre l'accès aux informations aux seules personnes qui doivent en connaître.

 

 

 

Stefano Danna, Solution Compliance et éthique des affaires

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