Les mesures sanitaires et les conditions de travail, premières préoccupations des élus du personnel selon une enquête Syndex

Les mesures sanitaires et les conditions de travail, premières préoccupations des élus du personnel selon une enquête Syndex

15.06.2020

Une enquête du cabinet Syndex sur les préoccupations des élus pendant la crise épidémique a récolté plus de 2 000 réponses. Il en ressort que les élus du personnel se soucient avant tout des mesures sanitaires et des conditions de travail. L'organisation du travail arrive en 3e position pour bon nombre d'entre eux. La crise épidémique a également créé de fortes inquiétudes sur l'avenir économique des entreprises. Revue de détail.

Le cabinet d'expertise Syndex, spécialiste de l'accompagnement des représentants du personnel et des CSE, publie les résultats d'une enquête relative aux préoccupations des élus pendant la crise du Covid-19. Réalisée du 5 au 29 mai 2020, elle a recueilli les réponses de plus de 2 000 participants. Les répondants présentent majoritairement un profil d'ouvriers et employés (41 %), élus de CSE (50 %) dans des entreprises employant entre 50 et 300 salariés (38 %). Selon Olivier Laviolette, membre du comité de direction de Syndex, "les élus interrogés proviennent de notre base client, cette étude n'a donc pas de vocation scientifique. Son objet est de mesurer leurs préoccupations et leurs impératifs. Le taux de réponse montre qu'ils avaient besoin de s'exprimer". L'organisation et les conditions de travail apparaissent comme les soucis premiers des élus. Mais la crise a également engendré une forte inquiétude économique. 
Les élus du personnel très préoccupés par les mesures sanitaires et les conditions de travail
 Pour 1 624 élus, les mesures sanitaires constituent le sujet prioritaire. Suivent ensuite les questions de conditions de travail (1 437) et l'organisation du travail (1 357). Ainsi, 60 % des répondants pensent que leurs conditions de travail ont été modifiées. On note quand même un score non négligeable des sujets de congés et de temps de travail (842), souci sans doute lié à la conclusion de nombreux accords collectifs sur les RTT et les congés permettant à l'entreprise d'aménager la reprise du travail.
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Un besoin urgent de suivre les mesures de protection des salariés
Face à ces préoccupations sanitaires, 1 383 élus interrogés par Syndex ont exprimé un besoin urgent de suivre les mesures de protection des salariés adoptées par la direction des entreprises. Apparaissent ensuite la nécessité d'analyser les conséquences de l'activité partielle et de la crise sur l'organisation et les conditions de travail (pour 981 élus), et celle de bénéficier d'un appui lors des négociations à venir sur l'organisation et le temps de travail (pour 831 élus). Enfin, les élus avancent le besoin d'une évaluation économique de l'activité partielle (805 élus). La crise épidémique a en effet généré chez les représentants du personnel une forte inquiétude sur l'avenir économique. 
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L'inquiétude économique concerne 74 % des élus du personnel
74 % des instances de représentation du personnel interrogées pensent que leur entreprise sera touchée par les conséquences économiques de la crise du Coronavirus. Pour 60 % d'entre eux, les projets d'investissement  ou de recherche & développement peuvent être remis en cause. Le manque de visibilité sur l'avenir économique de l'entreprise inquiète 50 % des répondants et 25 % anticipent une baisse des emplois. Olivier Laviolette, membre du comité de direction de Syndex, précise avoir été surpris que les résultats de l'enquête ne montrent pas d'avantage chez les élus une anticipation de la détérioration de l'emploi. "Seulement un quart des répondants craignent des suppressions d'emplois, mais il faut remettre ce chiffre dans le contexte du sondage qui a eu lieu début mai, une période où l'activité partielle était très répandue. A ce moment-là, il est logique que le souci des élus se soit surtout porté sur la protection sanitaire des salariés".
L'inquiétude sur le contexte économique d'ensemble touche une écrasante majorité des répondants (1 330). Viennent ensuite la situation du secteur d'activité de l'entreprise (907 élus) et la remise en cause de certains éléments du contrat de travail (848). Les perspectives d'emploi apparaissent en 4e position, suivie par la pérennité de l'entreprise.  Les élus ont pour priorité de pouvoir apprécier leurs marges de manœuvre, puis de construire les propositions alternatives à proposer à la direction. Selon Olivier Laviolette, ces alternatives varient selon les consultations : "Pour une consultation sur les problématiques économiques et financières de l'entreprise, ces alternatives concernent l'arbitrage, le partage de la valeur ajoutée, les conditions de sous-traitance, le versement des dividendes, ou encore des préconisations d'investissement matériel ou immatériel. Les élus connaissent bien leur entreprise, ce qui leur permet de présenter une forte capacité d'orientation". 
Les effets du télétravail : une hausse des cadences

Selon l'étude, près de 80 % des répondants ne pratiquaient pas le télétravail avant le confinement. La modification des conditions de travail s'exprime en majorité par une hausse de la cadence de travail (pour 492 élus), qui devance l'apparition de tâches nouvelles (282 élus), et la réalisation de tâches supplémentaires (pour 163 élus). Ainsi, la hausse de la cadence de travail concerne 38 % des répondants. En revanche, près de 60 % des personnes interrogées par Syndex trouvent que leurs horaires de travail n'ont pas été modifiés. Pour mémoire, l'enquête UGICT-CGT avait montré au contraire une hausse de la charge de travail pour 40 % des cadres. 

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Marie-Aude Grimont

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