Les RHVS, solution alternative aux nuitées hôtelières

28.02.2017

Droit public

En élargissant l'accueil au sein des résidences hôtelières à vocation sociale (RHVS) à de nouvelles catégories de publics en difficultés, la loi "Égalité et citoyenneté" poursuit comme objectif la résorption des nuitées hôtelières.

Un nouvel outil s'ajoute à la panoplie de mesures développées pour réduire les nuitées hôtelières : les résidences hôtelières à vocation sociale (RHVS), qui vont pouvoir accueillir un public plus diversifié. La loi "Égalité et citoyenneté" du 27 janvier élargit en effet les catégories de personnes auxquelles l'accueil aux RHVS est ouvert. A savoir, notamment, les personnes éprouvant des difficultés particulières à se loger et ayant besoin d'un accompagnement social ou médico-social sur site, les personnes sans abri ou en détresse, ainsi que les demandeurs d'asile. Cette ouverture des RHVS à un public plus varié doit permettre la résorption des nuitées hôtelières, solution "peu satisfaisante pour les personnes concernées et extrêment coûteuse pour les finances publiques", souligne le rapporteur du projet de loi pour le Sénat. Qui se rallie à la mise en place de cette solution d'hébergement alternative (Rapp. n° 827, Sénat, 14 sept. 2016).

Droit public

Le droit public se définit comme la branche du droit s'intéressant au fonctionnement et à l’organisation de l’Etat (droit constitutionnel notamment), de l’administration (droit administratif), des personnes morales de droit public mais aussi, aux rapports entretenus entre ces derniers et les personnes privées.

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En contrepartie de l'engagement de l'exploitant de la RHVS à réserver la plus grande partie de ses logements à ces publics en difficulté - qui entraîne l'obligation d'assurer un accompagnement social des personnes accueillies -, il pourra bénéficier de diverses aides de l'État et exonérations fiscales.

Les conditions d'application de ces dispositions doivent encore être fixées par décret.

Élargissement des personnes pouvant être accueillies
Personnes nécessitant un accompagnement social ou médico-social sur site

La RHVS est un établissement commercial d'hébergement constitué d'un ensemble homogène de logements meublés, offerts en location pour une occupation à la journée, à la semaine ou au mois à une clientèle qui peut éventuellement l'occuper à titre de résidence principale (CCH, art. L. 631-11). L'exploitant est tenu de réserver au moins 30 % des logements de la résidence aux personnes ou familles éprouvant des difficultés particulières à se loger en raison notamment de l'inadaptation de leurs ressources ou de leurs conditions d'existence (CCH, art. L. 301-1, II). Auparavant, pour pouvoir être accueillies, ces personnes ou familles ne devaient nécessiter aucun accompagnement social ou médico-social sur site. Cette condition, issue de la loi de mobilisation pour le logement du 25 mars 2009, était justifiée par le fait que les RHVS n'étaient pas prévues ou organisées pour offrir un tel accompagnement (Amendement n° 674, 26 janv. 2009).

Cette règle réservant l'accès des RHVS aux personnes ne nécessitant aucun accompagnement social ou médico-social sur site est désormais supprimée. Élargissant ainsi la liste des personnes pouvant être potentiellement accueillies.

Publics particulièrement fragiles

Par ailleurs, la loi "Égalité et citoyenneté" ouvre la possibilité à l'exploitant de la RHVS de s'engager à réserver plus de 80 % des logements de la résidence à un public élargi :

Dans cette hypothèse, il est tenu :

  • d'une part, d'assurer un accompagnement social (à préciser dans la demande d'agrément) ;
  • et, d'autre part, de mettre à disposition des personnes accueillies soit une restauration sur place, soit une ou plusieurs cuisines.
Remarque : ce dernier point fait suite à la suppression de la condition jusqu'alors imposée aux RHVS d'être des logements "autonomes équipés" (d'un coin cuisine par exemple). Il s'agit là, explique le rapporteur du projet de loi pour le Sénat, "de faciliter la création de RHVS en cas de transformation ou d'aménagement de locaux ou d'immeubles, notamment lorsqu'il s'agit d'hôtels".
Contrepartie pour l'exploitant
L'avantage, pour l'exploitant d'une RHVS, de s'engager à réserver 80 % des logements à ces publics, est que la résidence est alors considérée comme relevant d'un service d'intérêt général au sens de l'article L. 411-2 du code de la construction et de l'habitation. Ce qui lui permet ainsi de bénéficier, explique le rapporteur du projet de loi, "d'exonérations fiscales et d'aides spécifiques de l'État pour compenser la charge de service public". Ainsi que du taux réduit de TVA à 5,5 % applicable aux prestations d'hébergement et d'accompagnement social dont le fait générateur intervient à compter du 1er mars (CGI, art. 278-0 bis, C).
Virginie Fleury, Dictionnaire Permanent Action sociale
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