Obligation de légalisation : le Conseil constitutionnel saisi d'une QPC

07.12.2021

Droit public

Pour le Conseil d'État, le fait que les dispositions de la loi de programmation 2018-2022 et de réforme de la justice relatives à la légalisation des actes puissent porter atteinte au droit à un recours juridictionnel effectif soulève une question présentant un caractère sérieux.

Par une décision du 3 décembre 2021, le Conseil d’État accepte de renvoyer au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par plusieurs associations à l’appui de leurs recours contre le décret du 10 novembre 2020 relatif à la légalisation des actes publics établis par une autorité étrangère (D. n° 2020-1370, 10 nov. 2020 : JO, 13 nov.).

Droit public

Le droit public se définit comme la branche du droit s'intéressant au fonctionnement et à l’organisation de l’Etat (droit constitutionnel notamment), de l’administration (droit administratif), des personnes morales de droit public mais aussi, aux rapports entretenus entre ces derniers et les personnes privées.

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Pour les associations requérantes, il ressort en effet du II de l'article 16 de la loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme de la justice que n’est prévue « aucune dérogation, en cas d'urgence, à l'obligation de légalisation, ni de voie de recours contre les décisions de refus de légalisation ».

Remarque : les dispositions en cause prévoient notamment que, « sauf engagement international contraire, tout acte public établi par une autorité étrangère et destiné à être produit en France doit être légalisé pour y produire effet ».

En définitive, le Conseil d’État renvoie la QPC en considérant :

  • que les dispositions « n'ont pas été déclarées conformes à la Constitution dans les motifs et le dispositif d'une décision du Conseil constitutionnel » ;

  • que le moyen tiré de ce qu'elles « portent atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution, notamment au droit à un recours juridictionnel effectif garanti par l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, soulève une question présentant un caractère sérieux ».

Remarque : aux termes de l'article 23-10 de l'ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel, le Conseil statue dans un délai de trois mois à compter de sa saisine.

Arnaud AUBARET, Dictionnaire permanent droit des étrangers
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