Coronavirus : l'Afnor élabore un référentiel pour les masques barrières

Coronavirus : l'Afnor élabore un référentiel pour les masques barrières

31.03.2020

HSE

L'Afnor publie un référentiel pour la fabrication et l'utilisation de masques barrières à destination des personnes non porteuses du virus. Ce ne sont pas des équipements de protection individuelle à proprement parler mais ils peuvent être utiles pour les déplacements domicile-travail, par exemple.

Face à la pénurie de masques chirurgicaux et FFP2 pour faire face à l'épidémie de coronavirus, des particuliers confectionnent eux-mêmes des masques. Pour mettre de l'ordre, l'Afnor a élaboré en urgence un référentiel qui liste les exigences minimales de fabrication et d'usage à satisfaire. 150 "experts" ont participé à sa rédaction. Le document, gratuit, est disponible depuis le 27 mars 2020.

Le modèle de masque décrit est appelé masque barrière. Il vise à protéger la population saine, en complément des gestes barrières (se laver les mains régulièrement etc.) et de la distanciation, indispensables. Il répond à un niveau d’exigence plus faible que les masques chirurgicaux et FFP2. Ces derniers sont distribués en priorité aux personnels de santé et populations exposées. Le masque barrière peut, par exemple, être utile pour une personne quittant son domicile pour se rendre sur son lieu de travail, indique l'Afnor. 

Attention, ce masque ne remplace pas les EPI (équipements de protection individuelle) dont manquent depuis plusieurs semaines des entreprises du BTP ou de l'agroalimentaire qui poursuivent leur activité. L'OPPBTP indique ainsi que si les EPI respiratoires spécifiques sont indisponibles, il faut privilégier le modèle supérieur.

Le document de l'agence de normalisation peut être utilisé par une entreprise qui veut équiper ses salariés de tels masques. En s'y référant, elle sait quelles exigences minimum sont nécessaires et quel niveau de protection est associé aux masques qu'elle commande. 

Essais avant utilisation

Le masque barrière couvre le nez, la bouche et le menton. Il est une monocouche ou un composite multicouche. Le référentiel liste les matériaux utilisables. Les matériaux utilisés doivent pouvoir résister aux manipulations et à l'usure, le masque barrière étant conçu pour être réutilisable après lavage et séchage (deux opérations que l'Afnor détaille également). Le masque possède un jeu de brides pour l'ajuster sur la tête.

Le référentiel liste des exigences minimales en matière de capacité de filtration ou encore de resistance respiratoire. Il décrit les tests à réaliser avant utilisation. L'Afnor fournit également des patrons à échelle pour deux types de masques barrières : un bec de canard et un à plis. L'agence précise pour chacun d'eux le mode opératoire à suivre pour le fabriquer. 

HSE

Hygiène, sécurité et environnement (HSE) est un domaine d’expertise ayant pour vocation le contrôle et la prévention des risques professionnels ainsi que la prise en compte des impacts sur l’environnement de l’activité humaine. L’HSE se divise donc en deux grands domaines : l’hygiène et la sécurité au travail (autrement appelées Santé, Sécurité au travail ou SST) et l’environnement. 

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Ne pas toucher

Le masque barrière doit être correctement utilisé, sinon, sa performance est détériorée. Il est recommandé de le porter sur une peau nue (sans barbe, donc). Il faut se laver les mains avant de le manipuler. Le document détaille les gestes à suivre pour correctement l'installer sur son visage et le retirer. Une fois qu'il est ajusté, il ne faut plus le toucher. Chaque fois qu'il le touche, son utilisateur doit se laver les mains.

En plus des employeurs, le référentiel est bien sûr exploitable pour la production en série par des entreprises textiles ou de la plasturgie ou pour la production artisanale des particuliers. 

Normes gratuites

Il y a une dizaine de jours, le CEN (Comité européen de normalisation) et le Cenelec (Comité européen de normalisation électrotechnique) ont rendu gratuitement accessibles 11 normes européennes portant sur des dispositifs médicaux et des EPI, comme les masques à usage médical, les lunettes ou les vêtements de protection. 

Au niveau européen toujours, la Commission a adopté des normes harmonisées relatives aux dispositifs médicaux (dont les masques à usage médical) pour permettre aux fabricants de les mettre sur le marché plus rapidement. 

Par ailleurs, toujours dans l'objectif de faire face à la pénurie de masque, le gouvernement a allégé le contrôle de la conformité des masques importés et autorisé l'utilisation sous certaines conditons de masques FFP2 périmés depuis moins de deux ans

Pauline Chambost
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