Crise sanitaire : plus d'un tiers des salariés estiment que leur employeur ne les a pas assez informés sur les risques psychosociaux

En ce moment, 44 % des salariés présentent une "détresse psychologique", 27 % modérée et 18 % élevée, d'après un sondage réalisé pour Empreinte humaine publié le 20 avril 2020. "La détresse psychologique modérée est l’antichambre de la détresse élevée. Il faut absolument surveiller l’évolution de ces taux", alerte Jean-Pierre Brun, cofondateur du cabinet de conseil. La notion recouvre nervosité, déséspoir, agitation ou encore sentiment d'être inutile. Les femmes sont davantage concernées, sans doute à cause d'une charge mentale plus élevée, imagine le cabinet. Les managers sont aussi plus exposés. Le sondage se fonde sur les réponses d'un échantillon d'environ 2 000 salariés représentatifs ; 32 % sont en télétravail, un quart travaillent toujours dans les locaux de l'entreprise et les autres sont en chômage partiel ou total. 

Pourtant, d'après les résultats, 67 % des salariés se sentent "soutenus" par la direction de l'entreprise. 70 % estiment l'être par leur supérieur hiérarchique direct, 59 % par la direction des ressources humaines, tout comme les organisations représentatives du personnel. Le médecin du travail est moins plébiscité : près de 60 % des interrogés ne se sentent pas "soutenus" par le professionnel de santé. Une grande majorités des salariés estiment que les mesures mises en place par l'entreprise "concernant l'épidémie de coronavirus" sont claires et que les informations nécessaires pour gérer l'épidémie sont bien transmises. 72 % estiment même que leur entreprise "fait son maximum" pour aider les salariés dans cette période. 

D'après le sondage, les salariés sont nettement plus partagés quand les questions portent plus précisément sur la prise en compte des risques psychosociaux. Seuls 31 % des sondés estiment que la direction de leur entreprise démontre sa préoccupation pour la prévention du stress par son implication et son engagement. La même proportion de salariés déclarent que la direction considère que la santé psychologique du personnel est aussi importante que la productivité. 31 % estiment aussi qu'il y a un bon niveau de communication et d'information en ce qui concerne les enjeux liés à la santé psychologique. Leurs homologues insatisfaits sont plus nombreux (37 %). Empreinte humaine résume la situation : "les efforts des entreprises sont salués par les salariés mais les entreprises n’en font pas assez en matière de sécurité psychologique".  

Seuls 13 % des interrogés rapportent la mise en place par l'entreprise d'un dispositif de soutien psychologique pour l'ensemble des salariés, mais seuls 9 % des interrogés estiment qu'un tel dispositif est une prioritaire à mettre en oeuvre. Le maintien des emplois et des salaires semble davantage prioritaire pour une grande majorité des salariés.

Le sondage éclaire aussi sur les mesures de prévention du risque de contamination mises en place dans les locaux. Seulement 64 % des personnes qui exercent toujours leur activité dans les locaux de l'entreprise rapportent qu'une obligation d'une distance permanente d'un mètre entre salariés a été mise en place. Beaucoup ont du gel hydroalcoolique et des gants à disposition mais 9 % des sondés déclarent que leur entreprise n'a mis en place aucune mesure sanitaire dans les locaux. 

HSE

Hygiène, sécurité et environnement (HSE) est un domaine d’expertise ayant pour vocation le contrôle et la prévention des risques professionnels ainsi que la prise en compte des impacts sur l’environnement de l’activité humaine. L’HSE se divise donc en deux grands domaines : l’hygiène et la sécurité au travail (autrement appelées Santé, Sécurité au travail ou SST) et l’environnement. 

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