Le développement des énergies renouvelables progresse en Europe, tant au niveau de leur part dans la consommation totale que du nombre de nouveaux projets, mais à un rythme jugé trop lent pour atteindre les objectifs fixés à 2030.
Dans son 21e bilan annuel, EurObserv’ER analyse la situation des énergies renouvelables en Europe, en prenant en compte les évolutions de la production et de la puissance des énergies renouvelables ainsi que la situation de l’exportation et de l'importation mondiales des énergies et des technologies. Cette analyse permet de cerner le progrès accompli vers la réalisation des objectifs d’indépendance énergétique et de décarbonatation de l’Union européenne.
L’année 2021 a été une particulièrement importante pour les énergies renouvelables. C’est la première année au cours de laquelle les dispositions spécifiques de calcul de la directive sur les énergies renouvelables dite RED II ont été prises en compte, ce qui fait que cette année devient la référence pour se projeter vers les objectifs d'énergies renouvelables.
Les résultats de l'année 2021 ne sont pas directement comparables à ceux des années antérieures, qui prenaient en compte la première directive des énergies renouvelables, dite RED I. Le changement de base juridique entre les deux versions des directives crée une rupture entre les données. Cette rupture peut notamment être expliquée par l'introduction des nouveaux critères de durabilité de biocombustibles solides et gazeux, qui ont rendu une part de la production de biomasse inéligible pour le calcul des objectifs de production. Cette exclusion fait que la production des énergies renouvelables se réduit par rapport à 2020.
Ce recul doit être interprété dans son contexte, le législateur cherchant à rendre la croissance des énergies renouvelables le plus durable possible, et avec une meilleure efficacité en termes de réduction des gaz à effet de serre.
Une transformation radicale des bouquets énergétiques des États membres de l’Union est à l’œuvre depuis deux décennies.
La part de consommation des énergies renouvelables a largement dépassé le cap fixé dans le paquet climat énergie de 2008, avec une consommation brute de 37,5 % dans l’électricité, et de 22,9 % pour la chaleur et le froid. Au total, la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique de l’Union est de 21,8 %, ce qu’est encore loin de l’objectif de 42,5 % défini dans l’accord provisoire de révision de la directive des énergies renouvelables, RED III.
Remarque : la part dans la consommation totale énergétique des énergies renouvelables en France a été de 25 % en 2021, ce qui la place en seizième position par rapport aux 28 autres États membres. L’Autriche, la Suède et le Danemark prennent les trois premières places. |
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L’éolien se place comme la première énergie produite, avec un total de 386,5 TWh, suivi par l’hydraulique (348,5 TWh) et la biomasse (173,4 TWh). En quatrième position se trouve le photovoltaïque, avec une production totale de 163,8 TWh, c’est la filière dont la production a le plus augmenté en 2021, lui permettant de sortir de la marginalité dans laquelle elle se trouvait.
Les progrès réalisés par l’Union en matière de production et de consommation d’énergie renouvelable ont permis de remplacer 192 millions de tonnes d’équivalent de pétrole, ce qui constitue une avancée dans la réalisation de l’ambition de l’UE de parvenir à la neutralité de carbone d’ici à 2050.
Malgré la baisse de consommation finale des énergies renouvelables en 2021, la production d’énergie renouvelable a continué à dépasser les 100 TWh, démontrant le dynamisme de ces filières.
Remarque : de plus, cette baisse peut être expliquée par un grand nombre des facteurs, dont notamment un hiver long et très froid où les ménages ont plus consommé. |
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L’Europe montre ainsi qu’elle a une force de proposition et de coordination dans le domaine de l’énergie, grâce aux efforts des États membres, qui ont été relancés par la crise énergétique, conséquence, entre autres facteurs, de la guerre en Ukraine.
La principale force des énergies renouvelables réside dans leur diversité et leur complémentarité, ce qui permet de compenser les baisses de production de certaines filières. C'est le cas de l’éolien, cette année, dont les niveaux de production ont diminué en raison d’un manque de vent. Mais cette perte de production a été compensée par des augmentations dans le photovoltaïque ou encore dans production de la géothermie.
Cette complémentarité se démontre également au niveau de la production dans les différents États membres. Des compensations se sont produites entre les différents pays, en raison des différents niveaux de production.
Remarque : ceci est notamment le cas dans le secteur de l’hydroélectricité, où la Suède a eu une importante augmentation de son niveau de production, alors qu'en Autriche, il a diminué de presque 8 %. |
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L’industrie de production, de stockage et de transport des énergies renouvelables est en constant développement sur le territoire de l’Union.
Un grand nombre des projets se sont développés en 2021, notamment dans le photovoltaïque et le solaire thermique et beaucoup d'autres sont en préparation, comme la production d’énergie éolienne en mer, ou encore des projets transfrontaliers telles que le projet CEO pour la création d’une chaîne de valeur de l’hydrogène vert.
Parmi les nouvelles capacités de raccordement installées en 2021, 97 % correspondent à des filières d'énergies renouvelables, et 3 % proviennent de centrales à gaz ou à charbon, ce qui montre l'importance de cette industrie pour les pouvoirs publics et le secteur privé.
Les capacités de stockage ont également augmenté, avec une capacité actuelle de plus de 44 GW dans l'ensemble du territoire européen.
Un grand nombre d’investissements, dont le montant est supérieur à 28 millions d’euros, ont été réalisés pour la R&D par le secteur public et privé. Cet intérêt dans le développement des technologies montre leur engagement à développer et améliorer la filière.
Le secteur des énergies renouvelables est une source d'emploi importante, avec une croissance totale des emplois de 12 % en 2021, la France étant le troisième employeur européen, avec un total de 167 800 salariés sur son territoire. La France a aussi la troisième position en matière de chiffres d'affaires, qui s'est élevé à 24,8 milliards d'euros en 2021.
Malgré le dynamisme de l’industrie, son rythme de développement est jugé comme étant beaucoup trop lent pour atteindre les objectifs fixés par l’Union. Le rythme de déploiement de ces technologies doit s’accélérer pour atteindre l’objectif de 42,5 %.
Des problèmes se présentent également au niveau du commerce mondial. La Chine reste l’État qui réalise le plus d'exportations mondiales des technologies, sa part de marché est de 33 %, face au 23 % de l’UE. Elle est le principal partenaire de l’Europe, qui importe un grand nombre de ses technologies, notamment dans le photovoltaïque.
Un des défis qui se présente est donc de développer la chaîne de valeur de production des énergies renouvelables, dans sa totalité, en Europe. Cela permettrait aux États de gagner l'autonomie qu'ils désirent, et rééquilibrer la balance commerciale, qui est actuellement négative.
Il ne reste plus que huit ans aux États membres pour atteindre, collectivement et solidairement, leur objectif 2030. De plus, de nouveaux efforts seront engagés au niveau de l’Union Européenne, avec la troisième révision de la directive des énergies renouvelables qui arrive, un accord provisoire ayant été conclu le 30 mars 2030.
HSE
Hygiène, sécurité et environnement (HSE) est un domaine d’expertise ayant pour vocation le contrôle et la prévention des risques professionnels ainsi que la prise en compte des impacts sur l’environnement de l’activité humaine. L’HSE se divise donc en deux grands domaines : l’hygiène et la sécurité au travail (autrement appelées Santé, Sécurité au travail ou SST) et l’environnement.
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