La recette de l'Anact pour élaborer un baromètre de la QVT sur mesure

La recette de l'Anact pour élaborer un baromètre de la QVT sur mesure

22.05.2019

HSE

Un baromètre de la qualité de vie au travail permet de mesurer la perception que les salariés ont de tel ou tel aspect de la vie de l'entreprise. L'Anact insiste : assurer la confidentialité des réponses est essentiel pour faciliter l'expression collective.

"On ne fait pas un baromètre pour se faire plaisir. Il doit déclencher une dynamique", pose Yves Badoual, chargé de mission à l'Aract IDF. Le 21 mai 2019, sur le salon Préventica qui se déroule à Paris, il a présenté la méthodologie que le réseau Anact recommande pour élaborer un baromètre de qualité de vie au travail. Ce questionnaire transmis à l'ensemble des salariés a pour objectif de mesurer leur perception sur tel ou tel aspect de la vie ou de la politique de la société.

Il ne s'agit donc pas de collecter des statistiques, de réaliser une étude, mais de reccueillir une perception, même si des éléments factuels peuvent bien sûr en ressortir. Le questionnaire QVT peut être un premier outil de diagnostic, ou bien être utile pour réaliser une veille sociale, suivre une tendance dans la durée. Il peut aussi être mobilisé pour évaluer l'impact d'une expérimentation d'organisation, comme le télétravail par exemple, sur la santé, la production... 

 

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Baromètre spécifique

Les baromètres standards tels que le WOCCQ, le GPTW, le COPSOQ permettent de comparer les entreprises. Par contre, ils sont engagés par la direction et ne correspondent pas forcément aux particularités de l'entreprise qui l'utilisera. L'Anact a développé le GPS (gestion des pesrpectives sociales), porté de manière paritaire, qui est modifiable à la marge mais reste assez cadré aussi.

Le réseau tente plutôt de développer la construction d'un baromètre spécifique à chaque entreprise. Dans ce cas, le questionnaire est construit par un comité de pilotage de quatre à 12 personnes issues de la direction, des instances représentatives du personnel, de l'encadrement ou des collaborateurs. L'équipe, appuyée par un chargé de mission de l'Aract, qui commercialise certaines de ses prestations, informe les salariés de la démarche, contribue à l'élaboration du questionnaire, analyse les résultats et fait ensuite des propositions de pistes d'action.

Confidentialité

Egalité des chances, santé au travail, relations de travail, employabilité... le champ de la qualité de vie au travail est large. Yves Badoual conseille de définir les enjeux prioritaires. Le baromètre doit par contre réussir à exprimer les principales composantes de la QVT : le sentiment de bien être, les conditions dans lesquelles les salariés exercent leur travail et les capacités qu'ils ont à s'exprimer et à agir sur le contenu, et une dimension plus opérationnelle.

L'Anact met à disposition une base de données de questions. "Il m'arrive de ne pas respecter la qualité ou le délai imposé : oui ou non" : certaines se rapportent aux facteurs organisationnels et de management. Elles touchent la sécurité, les rythmes ou la qualité du travail, par exemple. Elles doivent être majoritaires. D'autres concernent les états de stimulation ou de stress, comme par exemple "Je suis facilement erritable au travail : oui ou non". L'Anact propose parfois de partir d'un questionnaire élaboré par une autre entreprise du même type, puis de le modifier ensuite. 

La plupart des questions sont fermées à choix multiples. Yves Badoual déconseille les réponses en échelles, "elles se condensent autour de la moyenne, cela fait plaisir mais ce n'est pas différenciant". Une ou deux question ouverte permet de reccueillir des éléments factuels. La partie du questionnaire relative au profil peut vite décridibiliser la garantie de confidentialité. "Il faut arbitrer entre la finesse de l'analyse et le respect de la confidentialité en ne retenant que les critères le plus pertinents", explique le chargé de mission de l'Aract IDF, qui recommande d'en choisir au maximum deux dans le cas d'une entreprise de moins de 100 salariés. 

Taux de retour

Le baromètre, s'il est bien construit et bien amené, doit faciliter l'expression collective des salariés. Pour cela, en plus d'assurer la confidentialité, sur laquelle insiste beaucoup Yves Badoual, il doit faire l'objet d'un engagement fort de la direction et des représentants du personnel, et enregistrer un taux de retour d'au moins 60 %. 

Les résultats peuvent ensuite faire plusieurs centaines de pages. L'Aract réalise alors une "préanalyse". Des allers-retours entre le chargé de mission et le comité de pilotage permettent d'effectuer une analyse plus approfondie, de rédiger une synthèse à communiquer aux salariés, accompagnée de pistes d'actions. À la direction, à ce moment, de prouver "sa volonté de changer les choses". Rien de pire que d'être interrogé pour rien. 

 

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HSE

Hygiène, sécurité et environnement (HSE) est un domaine d’expertise ayant pour vocation le contrôle et la prévention des risques professionnels ainsi que la prise en compte des impacts sur l’environnement de l’activité humaine. L’HSE se divise donc en deux grands domaines : l’hygiène et la sécurité au travail (autrement appelées Santé, Sécurité au travail ou SST) et l’environnement. 

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Pauline Chambost
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