L’AFPCNT va structurer la "culture du risque" au niveau national

L’AFPCNT va structurer la "culture du risque" au niveau national

20.07.2022

HSE

Cela s'appelle le projet Skarabée : l'association française pour la prévention des catastrophes naturelles et technologiques devient la structure nationale pour promouvoir la culture du risque. Elle comptera désormais 12 salariés, avec un ancrage territorial. La directrice Ghislaine Verrhiest-Leblanc nous explique ses projets.

L’AFPCNT (association française pour la prévention des catastrophes naturelles et technologiques) devient la structure nationale de promotion de la culture de la résilience, telle que prévue par le ministère dans son plan d’action sur la culture du risque d'octobre 2021. Pour mémoire, après l’accident de Lubrizol, le manque de culture de sécurité chez les Français avait été épinglé par le Sénat dans un rapport de juin 2020. Pour y répondre, le ministère de la transition écologique avait commandé au journaliste Frédéric Courant une mission sur la transparence, l’information et la participation de tous à la gestion des risques majeurs, qui a rendu ses conclusions en juin 2021 et dont le ministère s’est inspiré pour rédiger son plan d’action.

 

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Promouvoir la culture du risque au niveau national : une nouvelle mission d’ampleur pour une association qui était encore l’année dernière l’AFPCN, et qui a modifié ses statuts en janvier 2022 pour intégrer les risques technologiques. "Cette évolution procède de deux raisons, explique Ghislaine Verrhiest-Leblanc, directrice générale. D’abord, il y a une logique de fond : notamment parce qu’il existe un tronc commun entre tous les risques – naturels, nucléaires, ou industriels – et nous désirions disposer d’une vision intégrée multirisque. Ensuite, nous avons aussi souhaité répondre au défi que posait le ministère de la transition écologique – qui a répondu favorablement à la proposition que nous lui avons faite." Elle précise qu’une convention pluriannuelle d’une durée de quatre ans a été signée en juin 2022 pour un montant de 16 millions d’euros.

Ancrage territorial

L’association grossit donc, passant de deux à douze salariés. "Cinq personnes à Paris, cinq à Aix-en-Provence, un référent Antilles-Guyane et un futur référent au Havre", développe la directrice. "L’originalité de la structure réside dans son ancrage territorial, notamment dans les territoires ultramarins. C’est l’un des fondements de notre démarche", insiste Christian Kert, ancien député LR des Bouches-du-Rhône (1988-2017) et président de l’association.

Cette nouvelle structure doit aussi chapeauter l’ensemble des associations du secteur. "Amaris, l’Ormes au Havre, l’IRMa de Grenoble ou le Cypres en Paca comptent déjà parmi nos adhérents. Nous sommes également en lien avec l’Anccli (association nationale des comités et commissions locales d’information) et les SPPPI (secrétariats permanents pour la prévention des pollutions industrielles)", présente Ghislaine Verrhiest-Leblanc. La directrice explique que l’association doit "s’appuyer sur ce réseau" et "partager la connaissance".

13 octobre

Quels seront concrètement les projets de l’AFPCNT ? "Nous avons travaillé pendant neuf mois sur le projet Skarabée, qui correspond à la première phase de notre déploiement, soit la période 2022-2025", reprend la directrice. Selon elle, ce projet se structure autour de cinq axes : d’abord le développement de la culture du risque et l’objectif de faire de la journée du 13 octobre un événement majeur en France sur ce sujet – une mission pour laquelle l’association a déjà proposé un état des lieux en mars puis des recommandations en mai 2022.

Selon le plan d’actions ministériel, l’association doit également "élaborer aux côtés de l’État une stratégie de promotion de la culture de la résilience en France". Le deuxième axe repose sur le développement de la formation, tandis que le troisième s’oriente vers les territoires ultramarins, "car ils sont très exposés aux phénomènes extrêmes", précise Ghislaine Verrhiest-Leblanc. Le développement de la résilience sur les territoires et la production d’une réflexion scientifique constituent les derniers volets du projet Skarabée.

Avec les industriels

Quel sera enfin le rôle de cette association auprès des exploitants ? "Ils sont d’ores et déjà intégrés dans le projet", assure la directrice générale. Dans les recommandations publiées en mai en prévision de la journée du 13 octobre, l’AFPCNT suggère d’ailleurs des actions spécifiques à destination des industriels : utiliser des unités mobiles de sensibilisation, organiser une Clie (commission locale d’information et d'échanges) autour de la culture du risque ainsi que des conférences tournées vers les risques technologiques et enfin, faire intervenir des acteurs industriels dans les établissements scolaires.

"Plus généralement, prévoit Ghislaine Verrhiest-Leblanc, nous allons les contacter sur les territoires et nous aurons sûrement aussi un volet formation avec eux."

HSE

Hygiène, sécurité et environnement (HSE) est un domaine d’expertise ayant pour vocation le contrôle et la prévention des risques professionnels ainsi que la prise en compte des impacts sur l’environnement de l’activité humaine. L’HSE se divise donc en deux grands domaines : l’hygiène et la sécurité au travail (autrement appelées Santé, Sécurité au travail ou SST) et l’environnement. 

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Éva Thiébaud
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