Les visites de suivi des salariés du privé par les services de santé au travail sont devenues moins fréquentes. Le constat est valable pour tous les salariés, qu'ils travaillent dans une TPE, soient exposés à plusieurs contraintes physiques ou aient eu un accident du travail récent.
"Dans un contexte de diminution du nombre de médecins du travail, les visites de suivi des salariés du privé par les services de santé au travail sont devenues moins fréquentes" : voilà le constat posé par la Dares dans une étude parue le 7 décembre 2021.
Tous les salariés sont globalement concernés par la diminution de la fréquence des visites. Y compris, donc, ceux exposés aux contraintes physiques.
39 % des salariés eux déclarent, en 2019, avoir eu une visite avec un médecin du travail ou un infirmier au cours des 12 derniers mois, contre 70 % en 2005 et 51 % en 2013. La proportion de salariés signalant une visite de suivi au cours des deux dernières années est également en baisse : 87 % en 2005 et 78 % en 2019.
Ce sont les ouvriers qui sont les plus nombreux à avoir bénéficié d’une visite par un médecin du travail ou un infirmier au cours des deux dernières années (78 %). 63 % des employés, 73 % des cadres et 74 % des professions intermédiaires en ont bénéficié.
Toutes les catégories socioprofessionnelles de salariés, toutefois, sont concernées par l’espacement des visites entre 2005 et 2019 avec, pour chacune d’entre elles, un recul de l’ordre de 15 points de la proportion de personnes bénéficiant d’un suivi durant les deux dernières années. La durée entre deux visites s'allonge : en 2019, 28 % des salariés du privé n’avaient pas eu de visite de suivi depuis 2 ans ou plus, contre 13 % en 2005.
Dans les TPE, les salariés voient moins fréquemment le service de médecine du travail. En 2019, 67 % des salariés des établissements de moins de 10 salariés déclarent avoir eu une visite dans les deux dernières années, contre 77 % de ceux travaillant dans des établissements de plus de 50 salariés.
HSE
Hygiène, sécurité et environnement (HSE) est un domaine d’expertise ayant pour vocation le contrôle et la prévention des risques professionnels ainsi que la prise en compte des impacts sur l’environnement de l’activité humaine. L’HSE se divise donc en deux grands domaines : l’hygiène et la sécurité au travail (autrement appelées Santé, Sécurité au travail ou SST) et l’environnement.
Les salariés exposés aux contraintes physiques n'échappent pas vraiment à la baisse de la fréquence des visites. En 2019, environ 70 % des salariés du privé exposés à au moins trois contraintes physiques dans leur travail ont bénéficié d’un suivi du service de santé au travail au cours des deux dernières années. C'est similaire à la proportion observée sur l’ensemble des salariés. Et entre 2005 et 2019, la fréquence des visites médicales a pratiquement autant reculé pour les salariés exposés à au moins trois contraintes physiques (-13 points sur la proportion de salariés ayant bénéficié d’une visite depuis moins de 2 ans) que pour l’ensemble des salariés (-16 points).
Les salariés travaillant régulièrement de nuit (entre minuit et cinq heures du matin) font exception : ils sont neuf sur dix à avoir effectué une visite au cours des 24 derniers mois. Ils sont également moins concernés par le recul de la fréquence des visites : - 4 points sur la période 2005-2019.
Les salariés qui ont eu un ou plusieurs accidents du travail au cours des 12 derniers mois bénéficient d'un suivi plus régulier que l’ensemble des salariés. 80 % ont vu un médecin du travail au cours des 2 dernières années. La moyenne pour l'ensemble des salariés s'établit à 72 %.
Les salariés en mauvaise santé sont également suivis plus souvent, sauf ceux qui présentent un risque élevé de dépression : ils ne bénéficient pas, en 2019, d’un suivi médical plus fréquent que les autres salariés (environ 71 %).
Néanmoins, avec une baisse de 13 points entre 2005 et 2019 (contre 16 points pour l’ensemble des salariés), "les salariés ayant connu un accident du travail pendant l’année précédant l’enquête ne sont pas moins concernés par la raréfaction des visites de suivi", conclut l'enquête.
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