Benoît Lachamp, directeur général de la jeune Ecole supérieure des métiers du droit, défend la nécessité pour les étudiants d’apprendre le droit autrement.
A l'Ecole supérieure des métiers du droit (ESMD), on cherche à former de futurs juristes d'entreprise aguérris à une pratique du droit au service du business de l'entreprise. Explications de Benoît Lachamp.
Gestion d'entreprise
La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...
L’ESMD a ouvert ses portes en septembre dernier : de quels constats êtes-vous partis concernant les étudiants et les entreprises ?
Notre projet d’école a mûri pendant plus de 2 ans, et nous sommes partis d’un double constat. D’un côté, la filière universitaire du droit attire chaque année de très nombreux bacheliers, dont certains par défaut ou parce que « le droit mène à tout ». Résultat : des taux d’échec importants à la fin de la 1ère année, tandis que certains étudiants réellement motivés n’ont pas accès au premier cycle de droit, du fait de la sélection sur Parcoursup. Côté entreprises, les professionnels déplorent un manque de connaissances pratiques des étudiants sur le droit en entreprise, sur son rôle central et stratégique. Le juriste d’entreprise doit posséder des connaissances en gestion, en marketing, sur l’activité de sa société en général, afin de mettre en œuvre des solutions de droit. A titre d’exemple, la mise en place d’une politique de RGPD ne peut pas se faire sans la compréhension de l’environnement de l’entreprise. Connaître la réglementation ne suffit pas. D’où notre idée de proposer un parcours concret, dès la sortie du Baccalauréat, qui mène nos étudiants vers la fonction d’assistant, de juriste, de DPO, de contract manager, de chargé de mission RSE, entre autres. Ce sont tous des métiers en plein essor.
Quelles sont vos formations et comment garantissez-vous leur sérieux ?
Nous nous adressons aux jeunes désireux de faire du droit autrement, avec un socle de savoirs en droit et une méthodologie délivrés par des enseignants universitaires, ainsi qu’un savoir d’entreprise dispensé par des professionnels tels que des avocats, juristes ou DPO. Notre comité pédagogique est présidé par Jacques Soppelsa, président honoraire de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et cofondateur du programme Erasmus. Nous nous adressons tout d’abord aux bacheliers, qui peuvent briguer un titre RNCP de niveau 5 « assistant juridique », qui les conduira à maîtriser les outils numériques et bureautiques ainsi qu’à posséder les connaissances en droit, procédures et réglementation, afin d’intégrer les équipes juridiques. Ce Bac + 2 peut s’effectuer en alternance, ce qui est le cas pour environ 20% de notre promotion actuelle qui compte une quinzaine d’étudiants. A l’obtention du titre, ces derniers peuvent soit travailler, soit briguer notre Bachelor de droit des affaires. Puis, nous proposons deux mastères : « droit et conformité » d’une part, et « juriste d’entreprise » d’autre part, ouverts y compris aux détenteurs d’une licence universitaire, lesquels ont parfois bien du mal à pouvoir s’inscrire en M1 à l’Université. Nos deux mastères (qui totalisent une quinzaine d’étudiants) sont suivis en alternance par plus de la moitié d’entre eux, et leur contenu est ouvert sur les problématiques actuelles, telles que la blockchain et son impact, les legal tech, le contract management, etc. Nos étudiants passent notamment une certification de juriste codeur.
Quelles tâches les entreprises accueillantes confient-elles à vos étudiants ?
Les étudiants en alternance se partagent entre une quinzaine d’heures de cours à l’école par semaine, et leur poste en entreprise. Ceux qui n’ont pas d’alternance ne sont pas en reste : ils bénéficient d’ateliers pratiques et font des études de cas sur ce qu’ils ont vu en cours. En M1, nos étudiants en alternance se voient confier des activités de veille juridique et de rédaction d’actes avec plus ou moins de responsabilités selon leur niveau d’études, leur expérience et les entreprises qu’ils ont intégrées. Les types de documents sont variés : contrat de prestation de service, NDA, constitution de sociétés commerciales, augmentation de capital, modification de statuts, dépôts de marques… Certains ont des activités plus spécifiques liées à leur poste, notamment dans les équipes de DPO : gestion des demandes de suppression de données, mise en place de process internes et contrôles, création d’outils de formation sur le RGPD, organisation du comité DPO, etc. Enfin, certains étudiants ont des activités liées spécifiquement à leur entreprise : chez Pathé Film, un alternant travaille ainsi à l’analyse des clauses de contrats de distribution, de production et de cession de droits d’auteurs. Nos étudiants acquièrent des savoir-faire pratiques, en complément de leurs connaissances en droit.
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