"Le profil le plus recherché ? Un RH, expert en relations sociales et parlant l’anglais"

"Le profil le plus recherché ? Un RH, expert en relations sociales et parlant l’anglais"

22.06.2016

Gestion du personnel

Le congrès de l’ANDRH, qui s’est déroulé à Reims, le 16 et 17 juin, s’est intéressé à l’employabilité des professionnels RH. Retour sur les nouvelles attentes des entreprises avec Séverine Blum, manager au sein du pôle Ressources humaines et juridique du cabinet Hays.

Quelles sont les tendances de l’emploi dans la fonction RH ?

Deux constantes dominent. Les entreprises recherchent des profils de DRH ou de directeur des relations sociales, d’environ 10 ans d’expérience, aguerris aux relations sociales et parlant couramment l’anglais. 25% de nos missions concernent ce type de poste. Par ailleurs, elles recrutent des spécialistes de l’accompagnement du changement, RRH ou responsables de développement RH, qui ont travaillé dans un environnement européen ou international. C’est le critère le plus déterminant, bien avant le secteur d’activité ou la fonction exercée. Leur mission est ici de coacher les collaborateurs dans un nouveau contexte culturel. Typiquement, il s’agira pour eux d’accompagner les salariés d’une entreprise familiale franco-française, rachetée par une entreprise allemande. Ces postes n’existaient pas il y a 5/6 ans. Ils représentent aujourd’hui 10% de nos recrutements.

Enfin, les entreprises s’entourent de responsables RH, qui, en parallèle de leur tâches quotidiennes, sont chargés de mener à bien des projets ad hoc au niveau du groupe, rassemblant les RRH des autres filiales. L’objectif est ici d’harmoniser la politique ressources humaines, au niveau mondial, en élaborant, par exemple, une politique de rémunération commune ou en lançant un système de détection des talents similaire à toutes les entités.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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Quelles sont les compétences à mettre en avant?

L’anglais est souvent leur bête noire. Or, cette langue est incontournable. Car de plus en plus le RH français est rattaché au DRH Europe d’un groupe ou au DRH d’une zone géographique spécifique (Europe-Asie-Moyen-Orient, par exemple). Aussi, les candidats ne doivent-ils pas hésiter à mentionner en en-tête de leur CV, la mention "DRH anglais courant" ou "DRH dans un environnement international" pour que le mot-clé saute aux yeux.

La jeune génération a, d’ailleurs, compris l’importance de l'anglais : elle n’hésite pas à faire des stages ou des VIE (volontariat international en entreprise) à l’étranger, au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Un plus qui fait effectivement la différence sur un CV.

De même, les relations sociales sont un atout.

Par ailleurs, les entreprises apprécient la double compétence finances/RH. Certes, elles n’attendent pas d’un professionnel RH les mêmes savoir-faire qu’un directeur financier. Mais une expérience de contrôle en gestion sociale est valorisée. A noter également l’importance des réseaux sociaux. Certains candidats sous-estiment encore l’intérêt de Linkedin. A tort, malheureusement. Car c’est par ce media que les entreprises valorisent leur marque-employeur pour cibler les générations Y et Z. C’est aussi une façon pour le candidat de montrer qu'il a intégré cet enjeu de communication.

Quels sont les secteurs d’activité qui recrutent ?

Les secteurs de la pharmacie et de l’immobilier se portent bien. Tout comme le secteur des SSII. Fait nouveau : l’industrie reprend également ses recrutements depuis un an et demi.

Quels sont les secteurs attractifs et à l’inverse les "dark markets" ?

Certains candidats rechignent à aller vers le secteur des boissons alcoolisées, du tabac et de la pharmacie en raison de leurs pratiques jugées peu responsables (tests sur les animaux, par exemple, pour les médicaments…) ou à contre-courant des politiques publiques de santé.  A l’inverse, le secteur du luxe est le plus convoité. Même si il n’y a pas pléthore de postes. Et que les missions ne sont pas toujours les plus intéressantes, se cantonnant, le plus souvent à l’étranger, au recrutement et à la fidélisation des salariés.

Comment se déroule une procédure de recrutement pour un RH ?

Les procédures s’échelonnent en général sur deux mois. Mais il peut parfois s’agir d’un véritable parcours du combattant. En moyenne, le candidat doit effectuer 5 à 6 entretiens. Un DRH, par exemple, rencontrera, le DRH groupe ou le DRH de la zone géographique concernée, le directeur général, le président de l’entreprise. Mais aussi des associés et souvent des actionnaires. Dans les PME d’environ 500 salariés, il pourra également s'entretenir avec le Daf.

Un cas exceptionnel à citer : un de nos candidats qui postulait dans une entreprise de nouvelles technologies américaine a tout de même rencontré 18 personnes avant d’être d’embauché. Du jamais vu !

Quelles sont les pratiques en termes de rémunération ?

La rémunération variable est une tendance forte pour les professionnels RH confirmés. Elle représente en moyenne 10% de la rémunération. Cette partie variable est à la fois indexée sur des objectifs individuels mais aussi collectifs, au niveau de l’équipe. Avec à la clef, des critères tenant compte, par exemple, du nombre d’accords sociaux, du nombre de contentieux évités aux prud’hommes, de confirmation des recrutements au-delà de la période d’essai…

A noter également : les salaires sont de plus en plus souvent revalorisés à l’issue de la période d’essai. La marge de manœuvre n’est pas énorme mais elle peut permettre de relever le fixe de 5 000 euros supplémentaire par an. Il s’agit désormais d’un élément de négociation lors d'un entretien de recrutement.

Anne Bariet
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