L’équipe juridique de la foncière Immochan a remporté le prix du public et le prix du jury des meilleures innovations en management des directions juridiques* pour la création de jeux de formation. Les explications d’Ulrich Lepoutre, directeur juridique de cette société.
Apprendre, par le jeu, à commercialiser un centre commercial en respectant le droit ou à réaliser une joint-venture. C'est ce que la direction juridique d'Immochan propose aux opérationnels de son entreprise. Présentation en images.
Gestion d'entreprise
La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...
Présentez-nous votre société et son service juridique….
Immochan, filiale d’Auchan Holding, est un promoteur, investisseur et gestionnaire de centres commerciaux. Nous sommes présents dans douze pays et nous gérons 400 sites. En France, le siège d’Immochan rassemble 250 collaborateurs et le service juridique compte une quinzaine de personnes. Notre particularité, en tant que juristes, est d’être au cœur des affaires, car dans l’immobilier, le droit est une composante stratégique. Nous travaillons en mode projet avec les opérationnels sur les nombreux aspects du métier, depuis les travaux jusqu’à la commercialisation des centres commerciaux en passant par les relations avec les enseignes clientes. Notre rôle consiste également à former les collaborateurs des autres services et nous avons pour cela un catalogue complet, adapté au niveau de connaissances de chacun. Nous abordons des thèmes tels que le droit de la construction, de la copropriété, de l’environnement, l’urbanisme, les baux, les contrats, etc.
Quels besoins avez-vous constatés en matière de formation ?
Le droit est une matière complexe, qui ne plaît pas à tout le monde. Il faut donc la rendre attractive, vivante, et marquer les esprits. En tant que juristes, nous sommes nous-mêmes consommateurs de formation et nous avons un regard critique. Nous savons qu’une session de présentation sous Power Point peut être rébarbative et pire : les participants peuvent oublier ce qu’ils ont appris sitôt la porte de la salle de réunion refermée. Nous avons donc cherché de nouvelles pistes pour renforcer l’attrait et l’impact de la formation. Notre rencontre avec la start-up lilloise Kelje, spécialiste des jeux d’entreprise, nous a confortés dans l’idée de développer des jeux de société destinés à former les collaborateurs, dans un esprit novateur et efficace.
En quoi consistent ces jeux ?
Le travail en commun avec Kelje a abouti, en un an environ, à deux jeux de société : Bail and Go et Partenariats. Le premier consiste à commercialiser un centre commercial en respectant le droit qui s’applique mais également la stratégie de l’entreprise. Le second consiste à mener à bien des opérations de joint-venture, matérialisées par des planètes aux noms évocateurs, tels que Consolidium ou Accordium. Chaque opération dûment montée permet de passer à la conquête de la planète suivante. Les deux jeux sont ponctués d’imprévus : le tirage d’une carte « malchance » peut, par exemple, obliger le joueur à résoudre un problème impromptu. Ou encore : un joueur peut être amené à expliquer la différence, en droit des sociétés, entre une SAS et une SNC….en anglais ! Chaque partie rassemble 12 joueurs, qui jouent par équipes de trois. Nous organisons nous-mêmes les équipes, afin d’équilibrer les forces et le vainqueur est donc un groupe de trois personnes.
Combien de temps durent les parties ?
La temporalité est différente. Le jeu Bail and Go vient clore une journée de formation organisée de façon dynamique et interactive. La matinée est consacrée à l’apprentissage, lui-même émaillé de références au jeu qui aura lieu dans l’après-midi. Ainsi, les participants peuvent, dès le matin, cumuler des points, appelés « baux boosters » dans le cas du jeu Bail and Go, qui leur permettront de progresser plus facilement au moment de jouer. Le jeu Partenariats débute, pour sa part, le matin et permet à lui seul l’apprentissage. Au besoin, des apports théoriques peuvent ponctuer la journée. Il s’agit vraiment d’une formation par le jeu et non d’un jeu qui permet accessoirement la formation.
Quel est l’impact de ces jeux ?
Tout d’abord, il s’agit d’un formidable projet pour l’équipe juridique, qui s’est mobilisée et a travaillé d’arrache-pied pour concevoir les contenus et le concept de A à Z. Il s’agit vraiment d’un projet fédérateur, où nous avons bénéficié de l’ingénierie et du savoir-faire complémentaire de Kelje. Ensuite, un engouement est né en interne autour de la formation, qui fait que nous n’avons plus besoin de solliciter les opérationnels : ils s’inscrivent spontanément et les deux sessions annuelles font carton plein. Enfin, un « buzz » est né autour du jeu, qui nous a amenés à être sollicités par des cabinets d’avocats, des organismes de formation et d’autres entreprises, qui aimeraient bénéficier du concept. Finalement, tout cela contribue à mettre en lumière le droit dans l’entreprise et à le faire bénéficier d’un marketing valorisant, comme n’importe quel outil au service de l’efficacité.
*prix délivrés le 30 juin par Legi Team
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