60 000 contrats conclus grâce à l'aide à l'embauche des jeunes

60 000 contrats conclus grâce à l'aide à l'embauche des jeunes

16.05.2021

Gestion du personnel

Selon la Dares et le Conseil d'analyse économique, l'aide à l'embauche des jeunes mise en place depuis août 2020 a permis une hausse d'environ 7% des recrutements des moins de 26 ans. Toutefois, l'aide est sans effet sur le taux d'emploi global des jeunes, notamment en raison d'un déplacement des emplois au détriment du nombre d'intérimaires et de travailleurs non salariés.

Mercredi 12 mai, la Dares et le Conseil d'analyse économique (CAE) ont rendu public les premières évaluations de l'aide à l'embauche des jeunes. Lancée le 1er août 2020, cette prime de 4 000 euros versée pour l'embauche en CDI ou CDD d'au moins trois mois d'un jeune de moins de 26 ans depuis le 1er août 2020 a pour but de soutenir l'emploi de cette tranche d'âge, particulièrement touchée par les conséquences économiques de la crise sanitaire. 

Neuf mois après le lancement du dispositif, les effets sont-ils au rendez-vous ? Lors d'une conférence de presse à deux voix, la Dares et le CAE ont détaillé les chiffres relatifs à l'embauche des jeunes. Des résultats à envisager avec précaution, avertissent les analystes, tant cette évaluation arrive tôt après le lancement de l'aide.

+ 8% d'embauche chez les moins de 26 ans

A situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle : si les dispositifs ne sont habituellement évalués que plusieurs mois - voire années - après la fin de leur mise en oeuvre, la crise actuelle appelle des réponses plus rapides. "Ces premiers résultats arrivent quelques mois seulement après le début du dispositif en août, insiste Selma Mahfouz, directrice de la Dares. Cela signifie que ces toutes premières évaluations devront être affinées dans les mois qui viennent."

Reste que ces premiers retours semblent montrer des résultats positifs, selon le Conseil d'analyse économique (CAE). "Pour les CDD, une fois isolés les effets de l'aide à l'embauche des jeunes, on observe une augmentation statistiquement significative : en moyenne 7,9% supplémentaires d'embauche sur les publics visés par l'aide, c'est-à-dire les moins de 26 ans embauchés en CDD de plus de trois mois entre août 2020 et février 2021."

Ce résultat est un peu moins impressionnant lorsque sont rassemblés les impacts sur les CDD et les CDI : +6%. En revanche, l'effet est plus significatif lorsqu'on observe seulement les secteurs les plus touchés par la crise, c'est-à-dire les arts et spectacles ainsi que l'hôtellerie-cafés-restauration, qui présentent une hausse de 9,5%. 

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

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Moins d'intérimaires et de travailleurs non salariés

De son côté, la Dares s'est éloignée un peu, pour étudier les effets de l'aide sur l'emploi global des jeunes français. L'aide a-t-elle profité, de façon indirecte, à l'emploi de tous les jeunes, même non-visés par la prime ? Pas vraiment, constate-t-on à la lecture des résultats.

Les 240 000 aides versées aux entreprises auraient bien permis une hausse de 7% de l'emploi en CDI ou CDD des jeunes de 22 à 25 ans, indique la Dares. Elle estime cet effet à 60 000 emplois de plus que si l'aide n'avait pas été mise en place. Cette hausse est particulièrement portée par l'emploi en CDI : neuf emplois sur dix créés du fait de l'aide à l'embauche sont à durée indéterminée. Un effet cohérent avec les chiffres du CAE.

Toutefois, le dispositif aurait été sans effet sur l'emploi global des jeunes de cette tranche d'âge. "On s'attendait à ce que les emplois créés du fait de l'aide se substituent aux contrats de moins de trois mois, mais ce n'a pas été le cas, explique la directrice de la Dares Selma Mahfouz. Les embauches ont plutôt eu un effet négatif sur le nombre d'emplois en intérim et en tant que travailleurs non salariés." Le déplacement de l'emploi de ces jeunes vers les CDD longs et CDI aurait donc permis, dans une certaine mesure, la sécurisation de leurs emplois.

Vers une extension aux plus de 26 ans ?

Ces premières évaluations devront être confirmées. La Dares comme le CAE poursuivent leurs analyses, alors que le dispositif doit s'achever le 31 mai 2021. Le ministère du travail a confirmé le 12 mai la suppression de cette aide à la fin du mois, en n'excluant pas la possibilité de réflexions autour d'un autre format d'aide. "Plusieurs pistes sont envisageables, propose le président délégué du CAE, Philippe Martin. L'étendre au-delà de 26 ans, avec un montant moindre, par exemple 2 000 euros, tout en maintenant l'aide à 4 000 euros pour les moins de 26 ans. La réserver aux secteurs les plus touchés comme ceux de l'hôtellerie-cafés-restauration et de la culture afin de pallier la baisse de productivité des salariés liées aux restrictions sanitaires. Ou enfin l'éteindre, afin d'éviter les effets d'aubaine."

Le CAE proposera à l'automne prochain les résultats de nouvelles analyses du marché travail qui pourraient revenir sur la question de l'efficacité de l'aide à l'embauche des jeunes. La Dares de son côté, attend de pouvoir étudier à froid les effets sur les embauches une fois le dispositif clôturé. En attendant, les entreprises ont jusqu'à la fin du mois pour embaucher un jeune de moins de 26 ans et bénéficier de cette prime.

Laurie Mahé Desportes
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