Action du centre d'information sur la prévention des difficultés d'entreprises
12.07.2021
Gestion d'entreprise

Le CIP s'attend à être très sollicité par les dirigeants en difficultés cet autonome.
Le centre d’information sur la prévention (CIP) des difficultés des entreprises agit en faveur des entrepreneurs dans la tourmente et vient de créer une entité francilienne. Les explications de Jean-Paul Morim, vice-président du CIP Ile-de-France et président du CIP 77.
Gestion d'entreprise
La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...
Qu’est ce qui a motivé la création du CIP Ile-de-France et comment fonctionnez-vous ?
Les CIP des différents départements de notre région ont estimé qu’il était utile de mutualiser leurs expériences et d’unir leurs forces dans une entité régionale, plus apte à les représenter et à nouer des partenariats pour augmenter l’efficacité et la visibilité de notre réseau. Le premier CIP est né en 1995, à l’initiative de l’Ordre des experts-comptables de Paris-IDF, et nous en comptons actuellement 65 sur le territoire. Concrètement, un CIP a vocation à accueillir et à aider de manière gratuite tout chef d’entreprise qui le sollicite, en lui garantissant confidentialité et anonymat. L’entrepreneur prend rendez-vous avec le CIP de son département, dans le cadre des Entretiens du jeudi. Il s’agit d’une rencontre d’une durée de 30 minutes à une heure, où sont réunis un expert-comptable ou un commissaire aux comptes, un avocat et un ancien juge au tribunal de commerce, tous bénévoles. Le but de l’entretien est de détecter les difficultés de l’entrepreneur et de l’orienter vers la solution la plus adaptée. Au sein du CIP 77 dont je suis président, nous organisons deux Entretiens du jeudi par mois, tandis que d’autres départements franciliens peuvent avoir un rythme plus soutenu.
Votre action ressemble à celle d’un tribunal de commerce…
Nous intervenons en amont du tribunal. Nous nous limitons à un diagnostic et à une orientation de l’interlocuteur vers une solution à ses problèmes, qui peut d’ailleurs consister à s’adresser au tribunal, mais nous ne mettons en place aucune procédure, contrairement à la juridiction. Pour un chef d’entreprise, pousser la porte d’un tribunal de commerce peut s’avérer anxiogène. S’il s’adresse au CIP, il sait qu’il ne sera pas jugé, que son image sera préservée, et qu’il bénéficiera de l’appui d’experts.
Quelles difficultés décelez-vous généralement et quels leviers préconisez-vous ?
Les difficultés peuvent être d’ordre financier, comme un problème ponctuel de trésorerie, ou alors d’ordre structurel ou conjoncturel. Après concertation, nous proposons des solutions au dirigeant, comme de s’adresser par exemple à un administrateur judiciaire pour un mandat ad hoc, après lui avoir expliqué de quoi il retourne et avoir démystifié la démarche. Quand l’entreprise présente une insuffisance d’actifs et un passif trop important, une procédure judiciaire devra être envisagée, et là aussi, nous expliquons la démarche. L’analyse et le diagnostic portent donc sur la gestion de l’entreprise, les leviers sont ceux du droit et il nous arrive également, lorsque l’on sent une détresse chez le dirigeant, de l’orienter vers le réseau associatif Apesa (aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë). Car certains chefs d’entreprise sont dos au mur et seuls face à leurs difficultés, il est alors important de les prendre en charge pour éviter un drame humain, en plus du drame économique.
Que constatez-vous de la situation actuelle des entreprises ?
Actuellement, le niveau d’aide de l’État est encore fort, c’est pourquoi nous n’avons pas senti de vague de défaillances. En 2020, les chiffres indiquent d’ailleurs un recul des dépôts de bilan de l’ordre de 40 %. Cette année, il y a plusieurs scénarios possibles selon le profil des entreprises : premièrement, celles qui auraient dû ouvrir une procédure collective avant la crise, et à qui l’on a maintenu la tête hors de l’eau uniquement grâce aux aides, soit FSE soit chômage partiel, et qui ont certainement déjà consommé leur PGE. Je pense que dès l’automne, nous accueillerons ce type d’entreprises dans nos CIP. Seconde catégorie : les entreprises viables avant la pandémie et qui ont depuis, cumulé un passif. En sortie de crise, elles auront du mal à rembourser les aides et il leur faudra des solutions d’étalement des dettes et un accompagnement pour le retour à la croissance. Nous nous attendons à être sollicités également par ces entreprises-là, particulièrement dans les secteurs très exposés tels que le CHR, l’événementiel, etc. Depuis le début de la crise sanitaire, près d’un millier d’entreprises franciliennes ont fait appel aux CIP de notre région, essentiellement des TPE de 0 à 10 salariés et qui n’ont pas toujours d’expert-comptable. Nous recherchons actuellement des experts-comptables bénévoles, connaisseurs des procédures collectives, pour renforcer nos capacités à l’automne.
Nos engagements
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