Année record pour l'agriculture biologique en 2018

14.06.2019

Environnement

L'Agence bio a publié son rapport concernant les chiffres du secteur bio pour l'année 2018 en comparaison à l'année 2017. Le rapport distingue les chiffres de la production biologique et du marché du bio en France.

Le rapport de l'Agence bio, intitulé « Un ancrage dans les territoires et une croissance soutenue », vise à présenter les chiffres 2018 du secteur bio. Cette structure publie chaque année depuis 2005 les chiffres clés du secteur et les compare aux résultats de l'année précédente. Une des missions de l'Agence bio, créée en 2001, est de communiquer et d'informer le grand public et les professionnels sur l'agriculture biologique. C'est l'objet du présent rapport qui est divisé en trois parties : la production biologique française, le marché bio et les actualités.

Environnement

La mise en place d’une stratégie environnementale cohérente s’impose de plus en plus aux entreprises du fait de la complexité de la législation pour la protection de l’environnement et de la multiplicité des réformes. En effet, de nombreuses lois et réglementations ont récemment impacté les activités économiques (autorisation environnementale, concernant notamment les ICPE, loi de transition énergétique, loi biodiversité)

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L'information qui a été mise le plus en avant est celle des très bons chiffres de l'année 2018, à savoir 14 600 fermes qui sont engagées dans l'agriculture biologique, soit 9,5 % des exploitations, ainsi que 2 millions d'hectares de terres agricoles, soit 7,5 % de la surface agricole française. L'autre information importante est celle de l'attachement des Français au bio qui se traduit par une augmentation des ventes de produits bio pour atteindre 9,7 milliards d'euro (Md €), soit environ 5 % des achats alimentaires des Français. 

Augmentation de la production biologique 

Aujourd'hui, le marché français s'approvisionne à 69 % en France. Cela est rendu possible par les cultures diversifiées qui se convertissent au bio. En effet, ces dernières années sont marquées par une expansion du nombre de conversion des grandes cultures et des vignes, qui ont encore connu entre 2017 et 2018 une augmentation de 20 %. En dix ans, « les surfaces bio dédiées aux fruits et aux grandes cultures ont quadruplé, les surfaces fourragères et les surfaces de légumes ont triplé ». En ce qui concerne les vergers, la part des surfaces cultivées en bio est de plus de 23 % des surfaces totales.

 

Cependant, la répartition géographique des surfaces certifiées n'est toujours pas homogène et se concentre sur quatre régions qui captent 60 % des surfaces certifiées : l'Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes et les Pays de la Loire. L'écart risque de se creuser car la Nouvelle-Aquitaine, par exemple, a enregistré une hausse de 27 % des surfaces conduites en bio en 2018. Ce phénomène touche cependant toutes les régions même les plus en retard : l'Île-de-France connaît une hausse de 40 %, la Corse de 20 % et la Guadeloupe de 36 %.

 

À l'échelle de l'Union Européenne, la France était en 2017 le 3e pays derrière l'Espagne et l'Italie en terme de surface de production biologique. Entre 2016 et 2017, les surfaces cultivées en bio ont augmenté de 5,9 % au sein de l'Union. 

 

Un focus est effectué dans le rapport sur la conversion des élevages : entre 2017 et 2018, les effectifs de poules pondeuses ont connu une augmentation de 31,3 % et ceux des truies de 20 %. Les poules pondeuses bio représentent aujourd'hui 13,3 % de l'effectif national et les truies 1,3 %. En ce qui concerne les ruminants, l'évolution est importante avec une augmentation de 20 % pour les brebis, 14 % pour les vaches et 15 % pour les chèvres. Le rapport souligne que cette expansion est en partie due aux signes officiels de qualité et d'origine qui incluent le bio tels que les AOP.

 

Cette augmentation accrue de la production est rendue possible par l'augmentation du nombre d'opérateurs engagés dans le bio. Le nombre d'opérateurs certifiés a augmenté de 14,3 % entre 2017 et 2018 pour atteindre 61 768 opérateurs. L'augmentation la plus importante est celle du nombre d'opérateurs de distribution qui croit de 41 %. En corollaire, le nombre d'emplois directs a augmenté de 14 % par rapport à 2017. L'agriculture biologique capte aujourd'hui 14,3 % de l'emploi agricole. Ceci s'explique par le fait que les fermes biologiques emploient plus de personnels que les fermes conventionnelles (2,41 unités de travail contre 1,52 en moyenne).

Expansion du marché du bio

 Au sein de l'Union Européenne, la France occupait en 2016 la deuxième place en terme de marché bio avec 8,3 Md €, derrière l'Allemagne (10,3 Md €) mais loin devant l'Italie (3,6 Md €). Les ventes de produits biologiques au sein de l'UE ont augmenté de 11,3 % en 2017. En 2018, la progression a été plus rapide en France et les ventes ont atteint 9,7 Md €, encore derrière l'Allemagne (10,9 Md €).

 

Le rapport met en avant le fait que la croissance annuelle de la consommation d'aliments biologiques est « inégalée en valeur ». Ce marché enregistre une croissance de 15,7% en 2018, ce qui représente une augmentation de 1,4 Md €, pour atteindre 4,8 % des achats alimentaires des ménages. Cette explosion peut trouver une explication dans le fait que la grande distribution capte 49 % des achats. Ainsi, les ventes de produits bio se sont accrues de 22,6 % entre 2017 et 2018 dans les magasins conventionnels tandis que les ventes dans les magasins spécialisés n'ont cru que de 7,7 %.

 

En Allemagne, la part des produits bio achetés en grande distribution est de 58,9 %, avec une augmentation de 8,6 % entre 2017 et 2018, tandis que les magasins spécialisés ne représentent que 26,9 % des ventes de produits bio. Ces chiffres sont respectivement de 49 % et de 34 % en France.

 

Un autre facteur qui peut expliquer cette croissance est le fait que les ventes sont de plus en plus diversifiées. Bien que la moitié se fassent sur des produits frais, les ventes au rayon des viandes ont augmenté de 21 %, celles des produits laitiers de 25 % et celles des plats surgelés de 29 %. Les demandes en produits bio, notamment les viandes et la crémerie, ont pu être satisfaites grâce à l'arrivée en production bio de volumes importants en 2018.

 

Quatre événements sont mis en avant dans la troisième et dernière partie de ce rapport :

  1. la 20e édition du printemps bio : cet événement vise à apporter de la pédagogie et de la transparence sur les aliments bio afin de répondre aux interrogations des consommateurs. En effet, il y a toujours actuellement 23 % des Français qui déclarent ne pas consommer de produit bio « par manque d'information sur les produits biologiques » ;
  2. la 2e édition des trophées bio des territoires : cet événement vise à mettre en lumière des initiatives locales en faveur du développement de l'agriculture biologique ;
  3. la 7e édition du concours « Les petits reporters du bio » dont les lauréats ont été désignés le 15 mai dernier ;
  4. le 14e séminaire international de l'agriculture biologique qui est une journée de réflexion et de participation. 
Léa Caron, Code permanent Environnement et nuisances

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