Assistant juridique : le point sur une fonction recherchée

Assistant juridique : le point sur une fonction recherchée

08.09.2016

Gestion d'entreprise

Soutien indéfectible de la direction juridique et à minima diplômé d’un bac + 2, l’assistant(e) occupe une fonction qui diffère selon l’activité de l’entreprise… pour un niveau de rémunération qui dépend de sa spécialisation.

« Alors que dans les cabinets d’avocats, les assistants ont plutôt un profil d’assistant de direction dans un environnement juridique, dans les entreprises, le poste est occupé par de véritables assistants juridiques », déclare Ahlem El Hajri, consultant senior de Fed Legal, cabinet de conseil spécialisé dans le recrutement et l’intérim dans les secteurs juridique et fiscal. Mais des passerelles existent entre les deux univers. D’ailleurs, constate Caroline Blondet, consultant senior chez Expectra, « depuis une dizaine d’années, le profil recherché évolue. Les entreprises ont besoin d’assistante de service juridique, c’est-à-dire capable de prendre en charge la gestion administrative du service et présentant des petites compétences juridiques ».

Gestion d'entreprise

La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...

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Les candidats sont titulaires d’un BTS, d’un DUT ou d’un DEUG de droit ou diplômés de l’Enadep (École nationale droit et procédure du personnel des avocats). « Ces profils sont essentiellement recherchés en intérim pour des missions longues », ajoute Caroline Blondet. La pénurie semble s’être installée. En revanche l’assistant « para légal », très spécialisé, est moins demandé, ou tout au moins, reste en poste. Bien rémunéré, d’un niveau Master 2, il peut espérer évoluer vers un poste de juriste.

Évolution de carrière

« Le cursus de formation des assistants juridiques n’est pas homogène : ces postes sont fréquemment occupés par des personnes de formation de type Bac +2 ou Bac +3 (Deug, BTS, DUT, Licence). Certains d’entre eux choisissent de compléter leur formation par un Master en droit pour évoluer vers le poste de juriste. Certains juristes de formation (M1, M2) peuvent aussi faire le choix de l’assistanat juridique en début de parcours afin d’acquérir de l’expérience. De manière générale, les entreprises sont davantage en recherche de compétences et privilégieront l’expérience plutôt que la formation d’origine », indique Ahlem El Hajri.

Les assistants prenant leurs fonctions ou souhaitant valider leurs expériences peuvent également se former via la formation continue. Les organismes comme Cegos, Dalloz ou ELEGIA Formation proposent à leurs catalogues des sessions dédiées. ELEGIA, par exemple, dispense une formation certifiante (10 jours) baptisée « Être assistant(e) juridique » qui permet de connaître le cadre juridique d’exercice de ses missions, d’acquérir les fondamentaux du droit, de maîtriser les pratiques issues du droit des contrats, d’utiliser les outils informatiques de recherche et de veille juridique, d’assurer le secrétariat juridique d’une entreprise commerciale. Plus courte, la session proposée par Cegos (3 jours) forme les assistants juridiques et assistants de direction à assurer les formalités courantes (création et modification de statuts, préparation et tenue des assemblées générales, établissement de procès-verbaux, etc.)

Des rémunérations plutôt stables

Les spécialités recherchées dépendent pour beaucoup du secteur d’activité de l’entreprise. Ainsi, les firmes industrielles recherchent des assistants spécialisés en droit de la propriété intellectuelle, brevets, droit des marques, etc. Les candidats les plus recherchés développent des compétences en droit des sociétés. Ils sont rares et donc bien rémunérés. « Les assistants juridiques juniors sont rémunérés entre 28 et 30 K€, les seniors de 35 à 37 K€ », affirme Caroline Blondet. « La demande est forte », ajoute la consultante « et ceux qui disposent de compétences en anglais voient leur salaire grimper de 38 à 45 K€ ». Néanmoins ces niveaux de rémunération n’ont guère évolué au cours des dernières années. Selon PDF iconl'étude de Robert Half, le salaire des assistants juridiques n’augmente en effet que de 0,6 % entre 2016 et 2015.

L’étude de rémunération nationale d’Hays en 2016 confirme qu’un assistant juridique démarre sa carrière à 26 K€, dans l’hypothèse la plus basse, ou à 28 K€ voire 30 K€ s’il est spécialisé. Ainsi, un assistant spécialisé en droit des marques, droit des brevets, droit des contrats ou droit social démarre à 28 K€ alors que l’assistant spécialisé en droit des sociétés, valorisé, démarre à 30 K€. Lorsqu’il justifie de 3 à 7 ans d’expérience, il gagne selon Robert Half entre 32 250 € et 38 250 € en 2016 quand son collègue, assistant juridique au profil plutôt administratif, ne perçoit que 23 000 à 31 250 € en 2016. Le premier semble, selon l’étude de Robert Half, l’assistant le mieux rémunéré des assistants spécialisés, à expérience équivalente. Après huit années d’expérience, le salaire d’un assistant spécialisé en droit des sociétés atteint les 40 K€, celui d’un assistant juridique/para légal quasiment les 45 K€ selon Hays.

Véronique Méot
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