Bruit et Covid-19 : des Français en meilleure santé mais davantage sensibles aux nuisances sonores

04.08.2020

Environnement

Suite à la période de confinement liée à l'épidémie de Covid-19, le Centre d'information sur le bruit (CidB) a réalisé une enquête sur l'environnement sonore face à la crise sanitaire.

Avec plus de 2 000 répondants, dont 51 % de femmes et 49 % d’hommes âgés d’en moyenne 48 ans, l’objectif de cette enquête du CidB était de comprendre le rapport des français avec leur environnement sonore mais également de faire ressortir leurs attentes et les actions qui permettraient d’améliorer la qualité des ambiances sonores à venir.
Une perception du bruit modifiée
La période de confinement, qui a présenté des niveaux sonores bien inférieurs à ceux relevés habituellement (réduction du trafic, des activités industrielles, etc.), a eu plusieurs conséquences, plus ou moins bénéfiques, sur le ressenti du bruit par les français.
Une amélioration de la santé
L’enquête révèle que 76 % des répondants ont perçu des points positifs, en termes de santé, liés à la diminution du niveau sonore. Ces effets bénéfiques ont été ressentis sur la santé par les pourcentages de français suivants :
Réduction de la gêne due aux bruits extérieurs   76 %
Diminution de la fatigue grâce à une ambiance sonore apaisée  45 %
Usages plus fréquents des espaces extérieurs par la baisse des bruits des transports   41 %
Meilleure concentration   40 %
Amélioration de la qualité du sommeil   40 %
Baisse de l’énervement, des tensions dus aux bruits extérieurs   24 %
Conversations facilitées par la baisse des bruits des transports  6 %
L’émergence de nouveaux bruits générateurs de tensions
Parallèlement, la diminution des bruits liés aux transports et aux activités économiques a fait émerger de nouvelles sources sonores génératrices de stress pour les parts de français suivantes :
Gêne liée aux bruits internes à l’habitat (musique, bricolage, etc.)   19 %
Tensions et énervement liés aux bruits extérieurs (travaux, tondeuses, enfants, etc.)   14 %
Perturbation des activités cognitives à cause de l’émergence de certains bruits  13 %
Dégradation du sommeil  12 %
Recrudescence des acouphènes  7 %
Des français plus sensibles
Toujours à propos de la perception du bruit à la suite de cette période de crise sanitaire, 57 % des répondants semblent être davantage sensibles au bruit aujourd’hui en comparaison à la situation pré-Covid.
En effet, pendant le confinement, ce n’est pas moins de 44 % des personnes qui ont été gênées par le bruit à leur domicile, dont 14 % en permanence.
Cependant, la réduction du niveau sonore durant cette période a tout de même permis à de nombreux répondants de profiter de l’environnement extérieur par une ouverture des fenêtre plus fréquente (72 %) et / ou des temps allongés dans leur jardin (51 %).
A la sortie du confinement, les activités les plus néfastes d’un point de vue sonore, citées par les répondants, ont été le trafic routier pour 49 %, les bruits de voisinage pour 36 % et les chantiers pour 8 %. Le trafic aérien, le trafic ferroviaire ainsi que les activités agricoles ont également été évoquées mais dans des mesures plus réduites.
Remarque : du fait de la réduction des bruits anthropiques pendant le confinement, les répondants ont jugé que le bourdonnement des insectes et le chant des oiseaux avaient augmenté.
Et maintenant, quels moyens d’action ?
Avec 41 % des personnes interrogées ayant qualifié de saillant l’environnement sonore du confinement, la majorité des répondants souhaiteraient que des actions soient mises en œuvre afin de limiter la pollution sonore.
Développer les mobilités douces
Pour 38 % des répondants, la mise en place de mobilités douces (marche, vélo, etc.) et moins bruyantes (voitures électriques ou hybrides, deux-roues électriques, etc.) est une solution pour parvenir à réduire les bruits liés au trafic routier. Le covoiturage et les transports en commun sont également de bonnes réponses permettant de diminuer le nombre de véhicules bruyants en circulation.
Par ailleurs, près de 13 % des personnes interrogées pensent que la limitation des déplacements des français irait également dans ce sens. Pour cela, les répondants proposent par exemple :
- de limiter les déplacements à des catégories professionnelles ;
- de développer le télétravail ;
- de favoriser les livraisons à domicile.
Ces deux mesures nécessitent des aménagements notamment pour les piétons et les cyclistes mais aussi pour les habitants de zones bruyantes : limitation du trafic, réduction de la vitesse, zones 30, parkings relais, contournements, végétalisation des centres urbains, revêtements routiers acoustiques, écrans antibruit, etc.
Renforcer la réglementation et son application
La mesure, jugée comme étant la plus efficace par les répondants, afin d’améliorer la qualité de l’environnement sonore, serait une meilleure application des textes réglementaires ainsi qu’une modernisation les rendant plus strictes. Les répondants proposent notamment :
- d’interdire les modes de transport les plus bruyants ;
- d’interdire l’accès des véhicules bruyants en ville et dans les zones résidentielles ;
- d’instaurer des restrictions horaires ;
- d’interdire certaines activités commerciales et de loisirs ;
- de développer des plages de calme pour le repos ;
- d’améliorer la réactivité des maires et des forces de l’ordre pour faire respecter la réglementation.
Déménager
La période de confinement a généré de nombreuses envies de déménagement de par un manque d’espace, mais également à cause d'environnements sonores de mauvaise qualité. En effet, 32 % des répondants souhaitent déménager notamment du fait d’une mauvaise isolation acoustique.
Certains projettent de réaliser des travaux d’isolation acoustique (7 %), mais cela nécessiterait, selon eux, la mise en place d’aides financières pour les logements anciens où aucune réglementation n’existe.
Changer les comportements, éduquer et sensibiliser
Enfin, pour 72 % des personnes interrogées, les citoyens doivent agir et se prendre en main pour améliorer l’environnement sonore. Cependant, il est essentiel que les pouvoirs publics soient à l’origine de l’impulsion du changement pour 87 % des répondants.
Les urbanistes, les professionnels du bâtiment, les architectes, les acousticiens et les professionnels de santé sont aussi des acteurs du changement.
Pour terminer, des actions d’information et de sensibilisation sont requises auprès des personnes manquant de civisme mais également des élus et de tous les citoyens afin d’éduquer au respect de la vie en collectivité par divers supports (école, télévisions, transports en commun, etc.).
Plus de 45 % des interrogés se pensent en capacité d’agir individuellement dans leur quotidien pour réduire les nuisances sonores. Par exemple, les répondants proposent plusieurs axes de changement tels que :
- limiter l’usage de la voiture individuelle à moteur thermique ;
- réduire la fréquence des trajets en avion ;
- développer le télétravail lorsque cela est possible ;
- privilégier la livraison de produits ;
- augmenter les déplacements à pied, à vélo, et en transports collectifs ;
- faire preuve de civisme vis-à-vis de ses voisins ;
- s’équiper en outils et matériels silencieux ;
- envisager des solutions amiables avant de porter plainte.

Environnement

La mise en place d’une stratégie environnementale cohérente s’impose de plus en plus aux entreprises du fait de la complexité de la législation pour la protection de l’environnement et de la multiplicité des réformes. En effet, de nombreuses lois et réglementations ont récemment impacté les activités économiques (autorisation environnementale, concernant notamment les ICPE, loi de transition énergétique, loi biodiversité)

Découvrir tous les contenus liés
Laura Guegan, Smart action environnement
Vous aimerez aussi