Cartographie des directions juridiques 2021 : la valeur ajoutée du directeur juridique mieux reconnue
29.09.2021
Gestion d'entreprise

Fonction plus stratégique, rôle central dans la gestion des risques… Les directeurs juridiques ont été très sollicités pendant la crise et leur périmètre tant géographique que fonctionnel est de plus en plus étendu.
Evolution de la fonction, impact de la pandémie, gestion du risque, budget… Quelles sont les dernières tendances au sein des directions juridiques ? Une enquête a été menée entre le 21 mai et le 13 juin 2021 auprès d’un panel de 830 directeurs juridiques. 248 y ont répondu. Voici les résultats de la 7e cartographie des directions juridiques, réalisée par LEXqi Conseil, en partenariat avec l’AFJE et le Cercle Montesquieu, et avec le parrainage de LexisNexis et du cabinet Baker McKenzie, présentés hier matin à la presse.
Trois directeurs juridiques sur quatre font partie du comex ou du codir en 2021 (contre deux sur trois en 2018). « La fonction est de plus en plus stratégique », analyse Hélène Trink, fondatrice de LEXqi Conseil. Leur périmètre géographique s’étend au-delà de la France pour 75% d’entre eux (contre 70% en 2018) et leur périmètre fonctionnel se consolide avec la conformité, l’éthique, les données personnelles qui sont désormais dans le champ de la direction juridique dans 3 entreprises sur 4.
Pendant la crise sanitaire, les directions juridiques ont été très sollicitées : 50 % d’entre elles l’ont été sur de nouveaux domaines du droit en lien avec la crise. 4 entreprises sur 5 ont mis en place une cellule de crise et le directeur juridique en a fait partie dans 2 entreprises sur 3. « La visibilité de la fonction a donc été accrue avec la pandémie », commente Hélène Trink.
Le directeur juridique est désormais un gestionnaire du risque à part entière. 85 % des entreprises ont déployé un programme de conformité en 2021. Les principaux risques que la direction juridique est amenée à gérer sont :
- la protection des données : 82 %
- la lutte contre le blanchiment, la corruption et le financement du terrorisme : 66 %
- la RSE / gouvernance : 61 %
- le respect des droits humains : 23 %
- la diversité : 19 %
En cas de sinistre, 3 directeurs juridiques sur 4 interviennent pour des missions de « conseil, stratégie, coordination et pilotage des actions ». Aujourd’hui, « le directeur juridique n’est plus seulement attendu sur les domaines traditionnels mais sur sa valeur ajoutée », pour des sujets extrêmement sensibles.
Gestion d'entreprise
La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...
Concernant la transformation digitale des directions juridiques, elle est en nette progression par rapport à 2018 :
- 81 % utilisent la signature électronique de documents,
- 47 % le e-learning juridique,
- 40 % la gestion électronique de documents,
- 30 % le pilotage de la direction juridique / KPI.
A l’horizon 2022, quels sont les nouveaux projets de transformation envisagés par les directions juridiques ? Voici les principaux cités :
- la génération automatique de contrats : 31 %,
- les KPI : 28 %,
- un chatbot : 9 %,
- la justice prédictive : 5%.
A noter que 27 % des répondants ne comptent pas mettre en place de projet particulier.
Si la transformation digitale est désormais enclenchée dans la plupart des entreprises, « les directions juridiques commencent à s’emparer de nouveaux sujets tels que la cybersécurité, ajoute Marc Mossé, Senior director government affairs, associate general counsel chez Microsoft Europe et président de l’AFJE. Elles vont devenir des incubateurs d’innovation dans leurs organisations ».
Pour autant, le budget alloué aux directions juridiques est « extrêmement faible en France » si on le compare aux pays anglosaxons, estime Laure Lavorel, directrice juridique de Broadcom et présidente du Cercle Montesquieu. En termes de ressources internes, 72 % des directions juridiques n’ont pas encore intégré la fonction « legal operations » en leur sein (oui à 21 %, tandis que 7 % l’envisagent dans le futur). 30 % des directeurs juridiques discutent et assurent un suivi régulier de leur budget avec leur directeur financier ou leur directeur général. « Les entreprises disposent de 10 juristes par milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2020, contre 7 en 2013. Elles ont recruté durant la crise pour prendre en charge des sujets lourds comme la compliance et la gestion du risque », explique Hélène Trink. Une tendance encourageante et confirmée par Laure Lavorel : les recrutements sont repartis à la hausse et « la profession se porte bien ! ».
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