Changement de braquet pour les 4 ans du « Plan Vélo »

21.09.2022

Environnement

Pour accélérer la transition écologique, 250 millions d'euros vont être consacrés au « Plan Vélo » en 2023. Le but est d'accélérer la pratique des mobilités douces et de permettre aux collectivités de se doter d'infrastructures de qualité qui favorisent la pratique du vélo. Concernant l'AAP AVELO 2, 192 lauréats sont annoncés, et l'AAP « Développer le vélotourisme » est quant à lui lancé.

Enclenché en septembre 2018 (voir notre actualité du 18 septembre 2018 « Le vélo enfin pris au sérieux »), le « Plan Vélo » fête ces 4 ans. A cette occasion, la première ministre Élisabeth Borne, qui souhaite « que chaque Français puisse avoir accès à une mobilité propre pour ses déplacements », a annoncé un budget de 250 millions d’euros pour l’année 2023.
Croissance de 33 % de la fréquentation des itinéraires vélos
Le vélo, acteur central de la transition écologique, répond aussi à des enjeux pour la santé, la pratique sportive et l’économie. Afin d’ancrer le vélo et les mobilités actives comme moyen de transport à part entière pour les déplacements du quotidien, 500 millions d’euros ont déjà été débloqués sur 4 ans. En quelques chiffres, les principaux résultats du « Plan Vélo » jusqu’à présent sont :
- la mise en place de 2,7 millions d'euros d’aides en 2021 pour l’achat et la réparation de vélos ;
- la construction de 14 000 kilomètres de pistes cyclables ;
- l’augmentation des infrastructures cyclables de 40 % par rapport à fin 2017 ;
- la croissance de 33 % de la fréquentation des itinéraires vélos par rapport à 2019 ;
- la formation de 160 000 enfants en primaire au Savoir rouler à vélo ;
- l’inscription de près de 4 millions de vélos dans le nouveau registre national d’immatriculation pour lutter contre le recel et le vol.
Durant ces 4 années d’action, différentes mesures ont été déployées. On compte parmi elles, le fonds mobilités actives, le forfait mobilités durables (voir notre actualité du 7 janvier 2020 « Un forfait « mobilités durables » pour favoriser les déplacements des salariés avec des moyens de transport « propres » »), le marquage obligatoire (voir notre actualité du 6 janvier 2021 « Mise en œuvre de l’identification des cycles ») ou encore le Savoir rouler à vélo.
250 millions d’euros pour 2023
Au vu des impacts positifs du « Plan Vélo », le fonds mobilités actives, créé par le premier « Plan Vélo », va être renouvelé et doté d’une enveloppe de 250 millions d’euros pour l’année 2023.
Alors que la moitié des déplacements réalisés en voiture font moins de 5 kilomètres, le vélo et la marche représentent un potentiel de développement significatif. Pour l’exploiter, il est essentiel de « permettre à toutes et tous de pouvoir utiliser son vélo facilement, de façon sûre, d’un bout à l’autre du parcours d’un cycliste ».
Alternative attractive à la voiture individuelle
Ainsi, le « Plan Vélo » et mobilités actives se fixe 3 grandes priorités pour la période 2022-2027. La première aura pour objectif de faire du vélo et de la marche une alternative attractive à la voiture individuelle pour les déplacements de proximité et combiné aux transports collectifs pour les déplacements de plus longues distances.
Cela passera par le développement des infrastructures cyclables avec 200 millions d’euros dédiés aux infrastructures et 50 millions d’euros pour le stationnement essentiel pour la sécurité des équipements. La priorité sera aussi donnée à la sécurité grâce aux infrastructures et à la prise en compte du vélo dans l’espace public. Le marquage et l’inscription des vélos au registre national d’immatriculation seront poursuivis. Le forfait mobilités durables et les aides à l’achat, qui ont déjà été renforcés cet été (voir notre actualité du 1er septembre 2022 « De nouvelles mesures pour les frais de transport domicile-lieu de travail » et notre actualité du 2 septembre 2022 « Nouvelles modifications concernant l’aide à l’achat ou à la location de véhicules peu polluants »), le seront de nouveau.
Remarque : le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoire a publié un guide « Stationnement des vélos dans les constructions - Dimensions et caractéristiques - Aide à la conception ». A destination des collectivités territoriales, des architectes, des copropriétés et des promoteurs, ce document veut accompagner les nouveaux usages et un meilleur service aux cyclistes dans les bâtiments récents et anciens.
Véritable filière industrielle
Faire du vélo un levier pour notre économie en accompagnant l’écosystème des acteurs français sera le but de la seconde priorité du « Plan Vélo ».
L’accompagnement d’une véritable filière industrielle sera mis au centre du dispositif. Elle passera par les étapes d’assemblage, de réparation, de services et de recyclage. La recherche et l’innovation seront également soutenues.
Le vélo est le moyen de transport le plus vendu en France (2,7 millions en 2021). Afin de promouvoir la filière française, un label France vélo sera créé (critères sociaux et environnementaux). De plus, le vélotourisme et les projets qui y sont associés seront pérennisés.
Vélo accessible à tous
Enfin, le « Plan Vélo » devra rendre le vélo accessible à toutes et tous, dès le plus jeune âge et tout au long de la vie. Le Savoir rouler à vélo va perdurer avec comme objectif de former plus de 800 000 enfants chaque année.
Pour lutter contre la perte d’autonomie et dans une démarche de prévention, les mobilités actives et le vélo seront placés au cœur des politique de santé publique.
Les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 devront être utilisés comme levier en faveur de la pratique du cyclisme, de la santé et de l’inclusion.
AAP AVELO 2 : 192 lauréats
A l’occasion des 4 ans du « Plan Vélo », l’Ademe a dévoilé les 192 nouveaux lauréats du programme AVELO 2 (voir notre actualité du 25 janvier 2022 « Lancement du deuxième AAP AVELO 2 »).
Doté de 25 millions d’euros, cet appel à projets (AAP) aide 400 territoires peu et moyennement denses à définir et mettre en œuvre leur politique cyclable.
Alors que 227 lauréats ont été accompagnés dans le cadre de l’AAP AVELO 1, 248 projets ont ensuite été sélectionnés lors du premier relevé d’AVELO 2. A l’occasion de ce second relevé, 250 candidatures ont été reçues représentant un coût total des projets de près de 32 millions d’euros. Ce sont finalement 192 projets qui ont été retenus avec une majorité d’EPCI (établissements publics de coopération intercommunale), un tiers de communes mais aussi des départements, des parcs naturels régionaux, des syndicats et des pôles d’équilibre territorial et rural. Ils seront accompagnés techniquement par l’Ademe et le Cerema et bénéficieront aussi d’un accompagnement financier.
Les projets retenus comprennent :
- pour 90 % d’entre eux des études de planification des aménagements cyclables ;
- pour 25 % la réalisation d’un schéma directeur cyclable ;
- pour 50 % l’expérimentation de services vélo : location, partage, réparation, entretien ;
- pour 60 % des actions d’animation et de promotion des politiques cyclables ;
- pour 40 % un soutien à l’ingénierie territoriale passant par le recrutement de chargés de mission ;
- pour 25 % un projet global : étude, service, communication, chargé de mission.
Lancement de l’AAP « Développer le vélotourisme »
Afin que les acteurs du tourisme bénéficient d’une aide pour mieux accueillir les cyclistes, l’Ademe va lancer l’AAP « Développer le vélotourisme » dans le cadre du plan Destination France (voir notre actualité du 7 décembre 2021 « Plan « Destination France » : les mesures environnementales pour reconquérir le tourisme »).
Avec un budget de 6 millions d’euros, cet AAP va permettre :
- de soutenir l’effort d’investissement des offices de tourisme, sites touristiques et VNF (voies navigables de France) pour faire labelliser leurs sites Accueil vélo ;
- d’accompagner les acteurs publics dans la création d’aires de service vélo le long d’itinéraires cyclables ;
- d’aider les comités d’itinéraires de véloroutes.
Pour veiller à la mise en œuvre de du « Plan Vélo », un comité interministériel du vélo et des mobilités actives sera déployé.

Environnement

La mise en place d’une stratégie environnementale cohérente s’impose de plus en plus aux entreprises du fait de la complexité de la législation pour la protection de l’environnement et de la multiplicité des réformes. En effet, de nombreuses lois et réglementations ont récemment impacté les activités économiques (autorisation environnementale, concernant notamment les ICPE, loi de transition énergétique, loi biodiversité)

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Laura Guegan, Smart action environnement
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