Comment les cadres jugent-ils leur service RH ?

Comment les cadres jugent-ils leur service RH ?

23.01.2025

Gestion du personnel

Dans une étude conjointe, l’Apec et l’ANDRH listent les priorités des cadres envers les services RH. Certaines actions sont déjà en place mais d’autres restent à parfaire, notamment en termes d’évolution de carrière et d’acquisition des compétences.

Pas de critiques notoires mais plutôt un rôle à compléter : tel est l’un des principaux points de l’enquête inédite, réalisée par l’Apec et l’ANDRH et dévoilée hier, sur la perception des RH par les cadres. Premier satisfecit : 61 % des quelque mille cadres sondés en novembre dernier se disent satisfaits de la gestion RH dans leur entreprise. Un chiffre en progression de trois points par rapport à 2022. A y regarder de plus près, les jeunes générations sont même enthousiastes puisque 70 % des moins de 35 ans distribuent des bons points à ces services. Ils ne sont que 52 % des 55 ans et plus à partager cette vision.

Ce qu’ils apprécient ? Ils soulignent volontiers la disponibilité de l’efficacité des équipes pour répondre à leurs demandes, qu’il s’agisse de la paie ou de leurs congés.

Une fonction perçue comme "administrative"

Reste que la fonction est avant tout perçue comme une fonction "administrative". 81 % l’attestent. Même dans les grandes structures, 79 % des sondés partagent cette opinion. Le DRH est avant tout identifié comme le gestionnaire comptable qui traite de la paie, de la vie contractuelle des salariés, gère les aspects disciplinaires et respecte les obligations légales liées au droit du travail.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

Découvrir tous les contenus liés
Devenir un interlocuteur de carrière

Or, les attentes des cadres vont bien au-delà de ces prérogatives. Ils souhaitent que le DRH devienne un interlocuteur pour leur carrière. Et c’est là que le bât blesse : à peine la moitié des cols blancs (52 %) considèrent la fonction RH comme un soutien utile à leur évolution de carrière et 49 % jugent que ces services peuvent les épauler pour développer leurs compétences. Certes, la perception est légèrement différente dans les entreprises de taille intermédiaire et les grands groupes, les salariés étant davantage convaincus des initiatives déployées à ce sujet. Il n’empêche. A l’heure des transitions numériques et écologiques, les exigences sont plus fortes. Selon l’Apec et l’ANDRH, il est donc indispensable de développer des dispositifs dédiés, à l’instar de programmes de mentorat, de cartographie de compétences ou encore de dispositifs facilitant la mobilité interne.

Et de les faire connaître. Tout l’enjeu étant de "renforcer la visibilité de cette contribution" insiste Audrey Richard, présidente de l’ANDRH.

Répondre aux nouvelles attentes

Autre priorité : l’optimisation des outils RH. D’ores et déjà, 70 % des cadres se disent satisfaits des outils à leur disposition, en progression de 11 points par rapport à il y a deux ans. Principalement des SIRH "plus performants pour répondre à la montée en puissance du télétravail". Mais selon les deux associations, il ne s’agit que d’une première étape, car l’intelligence artificielle risque de bousculer encore les process RH. Ces outils ne sont pas à négliger : ils constituent, en effet, le point d’entrée des services RH.

Surtout, les DRH sont aussi confrontés à de nouvelles aspirations, nées après la crise sanitaire : qualité de vie au travail, flexibilité du temps de trail, télétravail, pratiques managériales sont désormais des critères de poids pour les salariés. D’où l’importance des équipes RH d’être "proactives" sur ces changements structurels, à la fois pour recruter mais aussi pour fidéliser les cadres en poste.

Enfin, selon l’étude, la fonction RH aurait tout à gagner à être plus transparente. Car si 64 % des cols blancs estiment que les services RH sont modernes et 63 % qu’ils sont à leur écoute, ils sont plus réservés sur la transparence des process. Cet item ne recueille en effet que 55 % d’avis positifs. Nul doute que la transposition de la directive européenne sur la transparence des salariés, effective d'ici à juin 2026, sera l’occasion pour les DRH d’inverser la tendance…

Anne Bariet
Vous aimerez aussi