Le point sur les tendances du marché avec Marie Hombrouck, directrice associée du cabinet de recrutement Atorus Executive, spécialisé dans les fonctions juridiques et compliance.
Les résultats de la 1ᵉ étude de rémunération sur les fonctions compliance viennent d'être dévoilés par le cabinet Atorus Executive. Principal constat : une inflation des rémunérations, en particulier celle du DPO, qui avoisine de très près celle du directeur juridique.
Gestion d'entreprise
La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...
Quelles sont les principales tendances du marché de la compliance issues de votre étude* ?
47 % du marché est constitué de seniors, majoritairement issus du secteur juridique ou financier. Sur le plan des rémunérations, plus de 50 % des personnes ayant une fonction compliance (DPO, juriste compliance, directeur compliance, etc.) touchent plus de 70k euros brut par an.
Nous avons constaté que la fonction compliance se professionnalise, les entreprises prennent conscience des enjeux de ces nouveaux métiers. En 2019, nous aurons une pointe d’attention sur l’évolution de la nouvelle fonction de DPO qui a été créée en 2018.
Les entreprises ont-elles plutôt recours à des CDI ou à de l’intérim ?
Nous avons noté une tendance en 2 temps. Lorsque le besoin de compliance est ponctuel ou pas totalement défini, les clients font appel à des consultants ou à des managers de transition (intérim, cdd, portage). Une fois arrivé à maturité, les entreprises internalisent la fonction en CDI.
Ce constat a d'ailleurs été fait sur le secteur de la finance, entre 2010 et 2018. Les consultants étaient très demandés. Aujourd’hui on remarque une internalisation de la fonction.
Quels sont les secteurs où la compliance se développe le plus ?
La finance et l’industrie pharmaceutique sont des marchés plus matures car la régulation de ces secteurs s’est faite il y a quelques années.
Aujourd’hui, la tendance est la généralisation de la compliance à tous secteurs d’activité confondus (médias, services, industrie, etc.) en raison des nouvelles règlementations (RGPD, loi Sapin II) et des sanctions qui en découlent.
L’étude souligne la forte inflation de la rémunération du DPO (jusqu’à 120k pour un profil senior), un niveau presque équivalent à celle du directeur juridique (150k en moyenne). Comment expliquez-vous cette tendance ?
Cette inflation du marché sur la rémunération des DPO et, de manière plus générale, des fonctions compliance, s’explique par une pénurie des profils et une hausse de la demande. Autre facteur impactant, les formations dédiées à ce domaine sont peu nombreuses et récentes.
Pouvons-nous déjà parler de « bulle du DPO » ?
Il est trop tôt pour se prononcer à ce jour. Néanmoins, il faut rester vigilant et éviter de créer un déséquilibre entre les rémunérations et les niveaux d’expérience. Sur le long terme, cela ne sera pas bénéfique au DPO. Nous invitons régulièrement les candidats à rester mesurés dans leurs prétentions salariales.
*L’étude a été réalisée grâce à un panel de 200 candidats et clients à l’échelle nationale. Les rémunérations sont données en kilo euros annuel brut. Elles prennent en compte la rémunération fixe et variable ou tout autre avantage en nature.
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