Selon deux enquêtes de la Dares et de la Caisse des dépôts et consignations, présentées hier, les salariés disposaient en moyenne de 1040 euros sur leur compte personnel de formation, fin octobre 2019. Mais il ne s’agit là que de la partie immergée de l’iceberg : 84% d’entre eux n’ont pas déclaré leur droit individuel de formation (Dif). Soit des droits, pour l'heure, invisibles.
C’est un petit trésor de guerre sur lequel les entreprises pourraient jeter leur dévolu. Car avec la fin de la mutualisation des fonds de la formation pour les entreprises de plus de 50 salariés et la suspension du dispositif pro-A, soumis aux négociations des branches professionnelles, elles pourraient être tentées de lorgner sur les comptes personnels de formation bien fournis de leurs salariés, en co-construisant des parcours de formation. 28 millions de comptes totalisaient en moyenne 1 040 euros immédiatement disponibles, fin octobre 2019, selon deux enquêtes de la Dares et de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), présentées conjointement hier. Une manne bienvenue.
D’autant que ce chiffre est appelé à augmenter avec le versement en avril des sommes dues au titre de 2019 (500 euros par défaut, 800 pour les personnes peu qualifiées).
Mais il ne s’agit là que de la partie visible de l’iceberg. Car ce chiffre correspond au cumul des droits acquis au titre des années travaillées de 2015 à 2018, déduction faite des heures consommées. Ce montant intègre également les droits individuels à la formation (Dif). En effet, le salarié peut reporter ses heures de Dif acquises dans son compte personnel de formation pour pouvoir les utiliser.
Mais beaucoup d’argent dort encore. Fin octobre, seulement 16 % des salariés avaient rapatrié leurs heures de Dif correspondant en moyenne à 84 heures, soit 1 260 euros. "Un stock très important d’heures est donc invisible dans les CPF et pour autant toujours mobilisables", selon l'enquête de la CDC.
Selon la Caisse des dépôts, en intégrant une estimation des heures de Dif que les salariés n’ont pas encore déclarées, ce ne sont plus 1 040 euros qui seraient potentiellement disponibles, mais bien 2 000 euros en moyenne. Plus de 1,3 million de salariés auraient même atteint le plafond de 216 heures (120 de Dif et 96 heures de CPF), totalisant ainsi 3 240 euros de droits à formation.
Gestion du personnel
La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :
- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.
De quoi financer une bonne partie des formations - plutôt courtes et ne débouchant pas sur un niveau de qualification précis - mises à disposition aujourd’hui sur le compte formation, sans recourir aux financements complémentaires, via les abondements de leur employeur, ni même à leur propre carte bleue.
De fait, en 2018, le coût moyen d’une formation s’élève à 2 400 euros. Néanmoins des disparités existent. Comptez 2 067 euros pour une formation en langues (durée moyenne de 57 heures) ; 1 723 euros pour une formation en informatique (57 heures également) et 1 228 euros pour une formation dans le domaine des transports (58 heures). Soit des coûts modiques totalement couverts par le CPF pour les formations les plus sollicitées. 63 % des salariés ont d’ailleurs intégralement financé leur formation avec les heures CPF et Dif, en 2018.
Cette prise en charge pourrait même être facilitée avec l’ouverture de l’application "mon compte formation", en novembre dernier. Sur cette plateforme, les tarifs ont été revus à la baisse et les formations s’affichent désormais à 1 400 euros en médiane.
Seule condition pour déclarer les droits à Dif : le salarié doit se reporter à son attestation de droit au Dif, au bulletin de salaire de décembre 2014 ou janvier 2015, ou bien encore au dernier certificat de travail en cas de rupture du contrat de travail après 2009 et s’il n'a pas repris une activité depuis.
Il a alors jusqu’au 31 décembre 2020 pour inscrire ses droits sur "mon compte formation" ; ses anciennes heures de Dif seront ensuite définitivement acquises.
Mais le temps presse. "Il est noté la difficulté croissante avec le temps, de retrouver le nombre d’heures de Dif disponibles, sur le bulletin de paie de décembre 2014 ou sur une attestation de l’employeur", alerte Michel Yahiel, directeur des retraites et de la solidarité de la Caisse des dépôts. Faute de quoi le salarié mais aussi l’entreprise pourraient passer à côté d’une cagnotte bienfaitrice. Les abondements des employeurs n’étant prévus qu’à la fin du mois de juin.
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