La signature d'un formulaire de rupture du contrat d'apprentissage par les deux parties matérialise leur accord, indépendamment des cases cochées sur ce document.
Une rupture encadrée
La rupture du contrat d’apprentissage est encadrée puisque passé les 45 premiers jours (consécutifs ou non) de la formation en entreprise, qui peuvent être assimilés à une période d’essai au cours de laquelle les parties peuvent le résilier sans avoir à se justifier, le contrat ne peut être rompu que par accord entre elles, écrit et signé.
La force majeure, la faute grave ou l’inaptitude de l’apprenti sont d’autres motifs de rupture anticipée du contrat, tout comme le décès de l’employeur (C. trav., art. L. 6222-18).
Remarque : à l’époque des faits ici commentés, cette possibilité de rupture sans motif était ouverte durant les 2 premiers mois d’exécution du contrat mais la solution adoptée par la Cour de cassation reste valable.
Une rupture mal formulée, au détriment de l'employeur
Dans une affaire jugée le 17 février dernier, la Cour de cassation se prononce sur la validité d’un formulaire de rupture mal rempli par les parties. Le formulaire en vigueur à l’époque des faits (2013) offrait, s’agissant du motif de rupture, le choix entre deux cases à cocher : une case « commun accord » et une case « autre motif ». En l’occurrence, la case « autre motif » avait été cochée, ce qui avait par la suite amené l’apprenti à contester le caractère commun de l’accord sur la rupture qui, selon lui, était donc irrégulière.
Remarque : cette contestation comportait un aspect financier non négligeable puisqu’il réclamait à son ex-employeur le paiement des salaires qu’il aurait dû percevoir jusqu’au terme « naturel » du contrat, dont le montant avoisinait les 15 000€.
Il obtient gain de cause en appel, les juges estimant qu’il existait un doute sérieux sur l’accord des parties : outre le fait que la case « autre motif » – et non « commun accord » – avait été cochée, l’attestation Pôle emploi établie par l’employeur indiquait comme motif de rupture « rupture anticipée d’un CDD à l’initiative de l’employeur » et non l’autre option disponible : « rupture d’un commun accord d’un CDD ou d’un contrat d’apprentissage ».
Autant d’éléments démontrant que l’employeur était sans doute un peu plus d’accord que l’apprenti pour rompre le contrat !
Le formulaire signé des deux parties atteste de leur commun accord
La Cour de cassation n’est cependant pas de cet avis et considère simplement que, les parties ayant toutes deux signé le formulaire de résiliation du contrat d’apprentissage, le commun accord existait, peu important que la bonne case n’ait pas été cochée.
Cette décision est à rapprocher d’une autre, plus ancienne (
Cass. soc., 5 juill. 2011, n° 10-11.659) : un employeur et son apprenti avaient signé un formulaire de rupture motivant celle-ci par la démission de l’apprenti. La Cour de cassation avait néanmoins estimé que cette précision n’empêchait pas de considérer que le contrat avait été rompu d’un commun accord.
La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :
- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.
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Marie Excoffier, Guides RH