Gestion du personnel, formation, assistance psychologique… Jeremy Denniel, RRH au sein de clinique mutualiste Bénigne Joly, à Dijon, se prépare, aux côtés des équipes soignantes, à gérer l’épidémie de coronavirus. Dès demain, l’établissement viendra en soutien du CHU de la ville pour accueillir les premiers malades. Témoignage.
Le calme avant la tempête. Jeremy Denniel, RRH au sein de clinique mutualiste Bénigne Joly, à Dijon, profite de ses dernières heures de répit pour hiérarchiser ses priorités. Car demain sera un autre jour. La clinique, qui viendra en soutien du CHU de la ville, se prépare à accueillir les premiers malades du coronavirus. Une unité covid-19 de 20 lits vient d’être mise en place.
Cette décision du ministère de la santé vise à absorber la montée en puissance des malades Mais elle secoue toute l’organisation de l’établissement. Tout doit être prêt pour gérer une telle situation.
D’emblée, "le personnel soignant a été mis en repos (récupération d’heures) pour pouvoir être mobilisé de manière plus efficace", assure le RRH. Les 500 salariés, dont 350 en CDI s’attendent, de fait, à des jours très difficiles. Voire des semaines. "Nous n’avons aucune visibilité sur la durée de l'épidémie, son évolution et même la manière dont elle peut s'arrêter". Seuls indices et guère rassurants, les premiers patients accueillis à Paris et dans l’Est de la France sont hospitalisés depuis une trentaine de jours.
En amont, toutes les opérations chirurgicales non urgentes ont été déprogrammées et les patients priés de regagner leur domicile pour libérer les lits de réanimation.
Les soignants ont, eux, été formés à l’épidémie par le personnel du CHU de Dijon : procédures dédiées à la maladie, protocoles de réanimation, rappels des consignes de sécurité… Mais des appréhensions demeurent.
"Ils ont alerté depuis très longtemps sur le manque alarmant de matériel, de lits, de personnel, sans avoir le sentiment d’avoir été être entendus", pointe Jeremy Denniel.
Gestion du personnel
La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :
- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.
Côté ressources, toutes les forces seront mobilisées pour essayer d’endiguer l’épidémie. Le RRH redoute toutefois l’explosion du contingent des heures supplémentaires. D’autant que la trentaine d’intérimaires employés habituellement dans la clinique ne pourra pas forcément prêter main forte aux équipes. "En cas d’évolution de la maladie, les travailleurs temporaires peuvent être réquisitionnés par l’Agence régionale de santé et de CHU sans notre aval". Il faudra donc composer avec moins de moyens.
Au passage, il a également fallu résoudre les problèmes concernant la garde des enfants des salariés. Certes, un accueil exceptionnel est assuré. "Mais lundi, le cafouillage était total, se rappelle Jérémy Denniel. Personne ne savait dans quel établissement il devait se présenter, si ce service incluait le personnel administratif ou encore s’il était ouvert le mercredi voire le week-end". A charge pour le RRH de rédiger des notes de service à l’attention des salariés parents.
Mais tous ne seront pas sur le front. Car si les soignants s’attendent à des semaines terribles, une trentaine d’administratifs (28 ETP) ont, eux, été mis en activité partielle. "Comme il n’y a plus d’entrées de patients à la clinique, le service facturation tournait au ralenti. Nous avons donc décidé d’opter pour ce dispositif". Un CSE a été convoqué sans traîner ; la décision est devenue effective dès jeudi.
"Reste que le gros travail sera de rassurer le personnel en poste", prévient Jeremy Denniel. Ils seront en première ligne face au coronavirus. D’ores et déjà, les stocks de masques FFP2 sont sous haute protection. "Le personnel doit fournir une attestation pour les utiliser. Les solutions hydroalcooliques sont également très surveillées. Le pire serait de stopper l’activité en raison d’un manque de moyens".
Des défections seront également à prévoir. Car le coronavirus fait peur. "Certaines personnes se déclarent en arrêt maladie, sans dire clairement qu’elles exercent leur droit de retrait". De plus, "elles vont être confrontées à des situations très compliquées si la clinique doit se résoudre à trier ses patients faute d’appareils d’assistance respiratoire suffisants. Le sujet a été évoqué en cellule de crise. Or, comment décider de réanimer tel malade plutôt que tel autre ? Un choix contre-nature et forcément très douloureux pour le personnel. Et surtout vécu comme un échec".
Aussi, la priorité sera donnée à l’assistance psychologique. Une cellule ad hoc a été constituée. Elle sera animée par les psychologues de la clinique. Des séances d’hypnose et des massages seront également proposées. Consigne a également été donnée à la société de restauration collective d’améliorer la qualité des repas… "Il faut aussi soigner les soignants".
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