Coup de fatigue chez les salariés

Coup de fatigue chez les salariés

18.09.2019

Gestion du personnel

Selon le baromètre santé et qualité de vie au travail, dévoilé hier par Malakoff Médéric Humanis, 53 % des salariés déclarent que leur travail est physiquement fatigant et 70 % affirment qu’il est nerveusement épuisant. A charge pour les DRH de requinquer les équipes malmenées.

Alerte rouge : les salariés sont en petite forme en cette rentrée. C’est l’un des principaux enseignements de la onzième édition du baromètre santé et qualité de vie au travail, dévoilée hier par Malakoff Médéric Humanis. Plus de la moitié des 4 552 salariés sondés du secteur privé estime que leur travail est fatigant physiquement. Les gestes répétitifs, le maniement de charges lourdes ou encore les positions pénibles, notamment debout, n’ont pas totalement disparu du monde professionnel. Pire : malgré l’automatisation, ces trois facteurs sont en hausse en 2019. Beaucoup de tensions sont enregistrées dans les métiers de l’industrie, dans le bâtiment, les travaux publics et la logistique. Mais aussi - on commence à en prendre la mesure - dans les métiers des services. Et cet épuisement touche toutes les générations.

La fatigue est aussi nerveuse. "La pression psychologique ne diminue pas", alerte Anne-Sophie Godon-Rensonnet, directrice innovation à Malakoff Médéric Humanis. Le rythme soutenu, l’insuffisance des temps de récupération ou encore à la nécessité de devoir se concentrer pendant de longues périodes sont générateurs de surmenage. 70 % des salariés dénoncent la pression psychologique, contre 60 % l’an passé.

"Un sujet d’ailleurs pris très sérieux par deux laboratoires de recherche, le CNRS, et l’Université Paris Nanterre qui ont décidé de se pencher sur la question", indique Anne-Sophie Godon-Rensonnet.

Rythme soutenu et réorganisations

Les causes ne sont pas nouvelles mais elles se sont aggravées cette année : 46 % des salariés sondés du secteur privé constatent ainsi que leur rythme de travail s’est accéléré au cours des 12 derniers mois. Ils n’étaient que 44 % à le penser en 2018 et 41 % en 2015. Les équipes travaillent en flux tendu et sont en surcharge, "le contexte économique n’apportant pas assez de visibilité pour recruter".

De plus, les incessantes réorganisations passent mal. Plus d’un salarié sondé sur deux a connu un changement interne important, en 2019, conte 49 % en 2018. Il peut s’agir d’une restructuration, d’une réorganisation, d’un changement de poste ou de métier. Certes, la plupart indiquent que ces changements sont nécessaires et approuvent même les orientations choisies par leurs entreprises. Mais ils sont mal vécus s’ils ne sont pas accompagnés. Or, seule la moitié des sondés bénéficie d’un coaching sur le sujet.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

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- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
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La montée des salariés aidants

Le contexte managérial peut également aggraver cette perception de malaise. Plus de la moitié des salariés sondés pointent le déficit de reconnaissance de la part de leur hiérarchie et 75 % déplorent le manque d’autonomie dans leur travail.

S’y ajoutent des temps de trajet à rallonge ; la part des salariés ayant un temps de trajet compris entre une heure et trois heures a augmenté de trois points par rapport à 2018. Mais aussi l’aide quotidienne apportée à un proche rendu dépendant par l’âge, la maladie ou le handicap. Les salariés aidants représentent aujourd’hui 19 % des effectifs, contre 9 % en 2010.

D’où des rythmes effrénés qui empiètent sur leur temps personnel et notamment leur sommeil. 53 % des salariés estiment ne pas dormir suffisamment. Et 30 % affirment avoir des troubles de sommeil. Avec, dans la plupart des cas, des répercussions sévères ou légères sur leur travail.

Les managers ne sont pas épargnés

Les managers ne sont pas épargnés. 75 % déclarent avoir un travail fatigant et 49 % d’entre eux ont le sentiment d’être stressés. La porosité entre vie professionnelle et  personnelle leur pèse particulièrement ; la plupart reste joignable pendant leur congés et consultent régulièrement les mails. Y compris le week-end.

Politiques QVT

Un constat qui invite les DRH à réfléchir à des pistes d’amélioration des politiques QVT. "Les entreprises ont fait des efforts de prévention des risques professionnels mais aussi dans leurs politiques de rémunération globale, affirme Anne-Sophie Godon-Rensonnet. Elles incluent désormais pour 72 % des sondés des garanties prévoyance, en sus de la mutuelle". Un item en progression de six points par rapport à l’an passé.

Mais si l’évaluation de la qualité de vie au travail s’améliore, il reste des progrès à faire : sur une échelle de 0 à 10, 37 % des salariés positionnent les résultats de ce chantier entre 8 et 10, contre 30 % en 2017.

Ce qu’ils attendent ? Une aide au retour à l’emploi après un arrêt maladie, le dépistage de maladies graves (diabète, hypertension, cholestérol), des services liés à l’hygiène de vie, l'accompagnement d’un parent dépendant et la conciliation vie professionnelle/vie privée.

Des questions qui figurent encore peu à l’agenda des DRH.

Anne Bariet
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