Les salaires devraient progresser en 2022

Les salaires devraient progresser en 2022

05.09.2021

Gestion du personnel

Avec la reprise économique, les entreprises devraient octroyer des augmentations de 1,8% pour 2022, selon le cabinet LHH. Mais elles privilégieront les augmentations individuelles et devraient activer des "packages" non monétaires incluant une palette de dispositifs RH.

C’est une bonne nouvelle : les budgets d’augmentation salariale devraient repartir à la hausse, en 2022, pour atteindre 1,8 % en médiane, toutes catégories socio-professionnelles confondues, selon l’enquête de l’Observatoire de la performance sociale et des rémunérations du cabinet LHH, dévoilée ce matin. 95 % des entreprises sondées indiquent ainsi vouloir verser ce coup de pouce. L'étude s’appuie sur un panel de 150 entreprises, principalement de grande taille qui emploient 900 000 salariés au sein de plusieurs secteurs d’activité.

Une tendance également confirmée par Deloitte, le 30 août dernier.

"Après un fort recul en 2020, l’activité économique rebondit. Les entreprises ont un peu plus de visibilité sur le moyen terme et cela se ressent dans leurs prévisions d’augmentation. Elles doivent pouvoir renouer avec un niveau budgétaire suffisant pour attirer, motiver, retenir, en valorisant les contributions et performances, insiste Marie Bouny, co-directrice de la Practise stratégie et performance sociale. C’est une condition sine qua non pour soutenir leur compétitivité".

Marges de manœuvres limitées

Suffisant pour contenir la grogne salariale ? Yves Veyrier, secrétaire général du syndicat FO a d’ores et déjà prévenu que les augmentations de salaire seront au cœur de la mobilisation du 5 octobre, lancée par l'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires, le 30 août. Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, s’est également prononcé, lors de l’université d’été de l’organisation patronale, en août, en faveur des augmentations pour pallier les difficultés de recrutement de certains secteurs, comme la restauration, hôtellerie et le bâtiment.

Reste que les marges de manœuvres des DRH sont limitées. A fortiori, dans les entreprises encore fragilisées par la crise. Des imprévues demeurent sur le plan économique et sanitaire. Rien ne milite donc pour un excès de générosité. 

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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Augmentations ciblées

D’ailleurs, les budgets prévus, en l’état des projections, restent en deçà des niveaux d’avant crise (2 % en 2018, 2,6 % en 2015, 2,8 % en 2011). Conséquence ? Une nouvelle fois, ces augmentations seront ciblées, avec une part importante donnée aux augmentations individuelles. Un coup de pouce destiné à rémunérer la performance et à éviter des départs préjudiciables pour l’entreprise notamment des salariés exerçant des métiers "pénuriques" : informaticiens, techniciens et agents de maîtrise.

Packages monétaires et non monétaires

Pour calmer les impatiences, les DRH comptent jouer sur d'autres leviers. Les entreprises vont tenter de valoriser les packages salariaux. "Les chiffres d’augmentation de 2021 ne sont pas représentatifs de l’ensemble des efforts financiers des entreprises : prime exceptionnelle de pouvoir d'achat (même si cette dernière n’a pas eu les effets escomptés cette année), indemnisation supplémentaire de l’activité partielle, du télétravail…, rappelle Marie Bouny. Et n’oublions pas les périphériques de rémunération : participation, intéressement, PEE, retraite complémentaire... ". Même si la loi Pacte, qui a introduit des incitations pour le développement de la valeur ajoutée, avec la suppression du forfait social pour les sociétés de mons de 250 salariés, n’a pas donné sa véritable mesure. La pandémie a joué les trouble-fêtes, en freinant les négociations des accords de branche. D’autres mesures "non-monétaires" pourraient également être activées. A commencer par le recours à la formation, la mise en place de parcours de carrière "fluidifiés", la recherche d'une organisation du travail du souple ou des programmes de bien-être au travail.

Augmentation de 1,45% en 2021

Pas sûr, toutefois, que ces mesures rassurent les salariés en mal de "cash". Mais pour LHH, une chose est sûre : 2021 restera une année particulière, avec une enveloppe de 1,45 % en médiane, sans différence notable de catégorie, soit le plus bas niveau depuis 10 ans. L’effet Covid s’est fait pleinement ressentir : 15 % des entreprises ont confirmé un gel de salaires cette année.
Dans le détail, les entreprises ont octroyé 0,5 % d’augmentation générale pour les cadres et 0,9 % pour les ouvriers/employés (0,8 % pour les techniciens agents de maiîrise). Pour les augmentations individuelles, elles ont attribué 1 % pour les employés/ouvriers et 1,3 % pour les cadres (1 % pour els TAM).

Seules les entreprises confrontées à des tensions sur certains métiers et profils ont dû lâcher du lest, notamment l’industrie ainsi que les entreprises de produits industriels et de biens d’équipement.
Le cabinet Deloitte avait estimé, de son côté, que l’augmentation était de 0,6 % en médiane en 2021 pour les non-cadres et les cadres.

 

Anne Bariet
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