Digitalisation des directions juridiques : un chemin semé d’embûches

Digitalisation des directions juridiques : un chemin semé d’embûches

21.06.2021

Gestion d'entreprise

Quelles visions les services juridiques et les avocats ont-ils de leur futur ? Si la transformation numérique et digitale des organisations juridiques est largement pressentie - une tendance accentuée depuis la survenue de la crise sanitaire - elles n’y sont pas toujours prêtes et continuent de décrire des freins organisationnels aux changements.

Quelles sont les grandes tendances qui impacteront le travail des avocats et des juristes au cours des trois prochaines années ? Ils sont plus des deux tiers à répondre « l’importance croissante de la technologie juridique », selon l’enquête annulée intitulée « Avocats et juristes face au futur » menée par Wolters Kluwer au mois de mars 2021 et rendue publique récemment. Tout comme « l’augmentation du volume et de la complexité des informations » juridiques auxquelles ils devront faire face. Des marqueurs qui n’ont pas particulièrement évolué entre cette année et le mois de décembre 2020, date de l’étude précédente réalisée avant la pandémie mondiale de la Covid-19.

Utiliser la techno pour accroître sa productivité

Mais la crise a tout de même eu un impact, car 80 % des organisations juridiques « déclarent que leurs besoins en solutions technologiques ont augmenté à la suite de la pandémie ». La très grande majorité des services juridiques anticipent d’ailleurs « une utilisation accrue des technologies pour améliorer leur productivité » dans les années à venir (à 84 %). Et plus de la moitié (57 %) prévoit d’augmenter les investissements technologiques dans les trois prochaines années.

La crise sanitaire a bousculé les perspectives économiques. 40 % des avocats et des juristes d’entreprise ont vu leur activité diminuer au cours de la première année de la pandémie. Plus de la moitié (57 %) ne prévoit pas un retour aux niveaux d'avant crise d’ici 2022. Quant à 61 % des répondants, ils déclarent avoir été contraints de réduire leur dépense durant l’année écoulée. Se doter de solutions permettant d’accroitre l’efficacité des services juridiques, en proie à une augmentation des leur charge de travail tout en ayant, dans le même temps, des budgets de plus en plus serrés, apparait donc comme la solution.

Gestion d'entreprise

La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...

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Quelles sont les tâches des juristes pouvant être optimisées via le digital ? Les principales technologies dans lesquelles les services juridiques ont l’intention d’investir sont les suivantes :

Source :  « Avocats et juristes face au futur », Wolters Kluwer, mars 2021

La technologie est également au cœur de la relation direction juridique/cabinet d’avocats. A 91 %, les services juridiques déclarent interroger (52 %) - ou prévoir d’interroger (39 %) - les conseils avec lesquels ils travaillent sur la technologie utilisée pour être plus productifs et efficaces. Un pourcentage qui a évolué de 10 points en une année seulement. La pandémie aurait donc accéléré cette dynamique.

Un niveau de préparation encore trop faible

Si le constat est unanime, le niveau d’appréhension par les organisations juridiques des technologies pouvant leur faciliter la vie n’est pas le même pour tous. Seul un tiers déclare être très bien préparé pour faire face à l’importance croissante du digital sur le métier de juriste. Et deux tiers estiment que leur service n’est pas parfaitement prêt à utiliser la technologie pour accroître sa productivité.

Mais comment l’expliquer ? Les services juridiques pointent en premier lieu des raisons organisationnelles :

Source : « Avocats et juristes face au futur », Wolters Kluwer, mars 2021

Quand les problématiques financières ne sont, elles, citées qu’à 13 %... 

La crise fera-t-elle évoluer les mentalités ? L'avenir nous le dira.

 

Sophie Bridier
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