Economie circulaire : une opportunité à saisir pour les établissements de santé

Après avoir mené des opérations témoins auprès de la grande distribution, des ménages et des entreprises agro-alimentaires et industrielles, l’ADEME se consacre aux établissements de santé. En partenariat avec la Fédération hospitalière de France (FHF), la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (FEHAP), la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) et l’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP), l’ADEME a accompagné 14 établissements et 3 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) dans des démarches d’économie circulaire.

Cette opération a permis d’analyser les pratiques des établissements puis d’élaborer un plan d’actions. Au total, 77 actions ont été mises en œuvre abordant les questions :

- des achats responsables : introduction de critères environnementaux et sanitaires, en particulier sur les produits d’entretien ou le papier, réduction des achats générant beaucoup de déchets (bouteilles d’eau, vaisselle jetable), formation des acheteurs aux achats responsables et au coût global ;

- de la réduction du gaspillage alimentaire : réduction du pain jeté, adaptation des quantités préparées et des quantités servies, adaptation de la carte au goût des patients et résidents. La réalisation de pesées pour bien identifier la nature du gaspillage, à la fois sur les retours assiette et sur la production côté cuisine, est la mesure ayant présenté les meilleurs résultats ;

- de la réduction et de la valorisation des déchets : meilleur tri des déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) beaucoup plus coûteux à éliminer (incinération spécifique), création de nouvelles filières de traitement des déchets et révision du contrat avec les prestataires pour intégrer plus de valorisation.

La démarche a apporté de nombreux bénéfices environnementaux et financiers aux établissements. Elle a permis :

- une économie de 390 000 euros/an sur les 17 établissements ;

- la création de 45 filières supplémentaires de valorisation des déchets ;

- une réduction du gaspillage alimentaire de 90 tonnes/an dont 2,5 tonnes de pain ;

- un détournement de 74 tonnes de déchets de la poubelle DASRI ;

- la formation de 21 acheteurs aux achats responsables.

Grâce aux gains financiers, certains établissements ont financé d’autres actions. Par exemple, réduire le coût de gestion des DASRI a permis la mise en place de filières de valorisation parfois payantes. De même, la lutte contre le gaspillage alimentaire a favorisé le réinvestissement des gains dans des aliments de meilleure qualité.

Une description et les résultats des actions mises en place par chaque établissement sont présentés sous forme de fiches. De plus, 25 fiches actions zooment sur une action reproductible, en détaillant la démarche suivie par l’établissement, les ressources techniques nécessaires et les freins et leviers identifiés.