Election 2017 et travail dominical : travailler ou voter, pas besoin de choisir !

28.04.2017

Gestion du personnel

Depuis la loi Macron, l'employeur doit permettre au salarié qui travaille le dimanche de pouvoir aller voter lors de scrutins nationaux ou locaux. De bon augure pour le deuxième tour de la pr��sidentielle 2017 et les élections législatives qui suivent.

Le principe du repos dominical connaît plusieurs types de dérogations qui peuvent, selon le cas, être permanentes ou temporaires, soumises ou non à autorisation, applicables à l’ensemble du territoire ou à certaines zones précisément délimitées. Les dispositions applicables ont été modifiées par la loi n°2015-990  du 6 août 2015 « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » (dite « Loi Macron ») qui a élargi les possibilités d’ouverture des commerces le dimanche dans les zones où cela crée de l’activité (zones touristiques internationales, zones commerciales, etc.).

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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Autant dire que, pour ces salariés, le deuxième tour de l’élection présidentielle qui aura lieu le dimanche 7 mai prochain ainsi que les élections législatives des dimanches 11 et 18 juin 2017 seront une première. Ils devront, en effet, concilier leur obligation de travailler avec leur devoir de citoyen. Si certains opteront pour le vote par procuration, d’autres voudront exercer personnellement leur devoir citoyen et se rendre aux urnes. Ces derniers pourront-ils s’absenter pour aller voter ?

L’article 247 de loi Macron précitée, protège le droit de voter. Ainsi, lorsque le dimanche travaillé tombe le jour d’un scrutin national ou local, l’employeur doit prendre toute mesure nécessaire pour permettre aux salariés d’exercer personnellement leur droit de vote (C.trav., art. L. 3132-25-4 et art. L. 3132-26-1).

Remarque ; avant cette loi, ce droit n’était pas expressément protégé par le législateur. Les salariés devaient donc s’organiser (vote par procuration par exemple), faute de dispositions conventionnelles.

Rien n’oblige l’entreprise à prévoir cette mesure dans l’accord collectif qui encadre le travail dominical. En l’absence de telles dispositions, l’employeur doit tout faire pour permettre à ses salariés d’aller voter. Il pourra ainsi accorder une heure sur la journée de travail pour que les salariés puissent aller voter et aménager ainsi l’horaire de travail (commencer une heure plus tard ou finir une heure plus tôt). L’employeur pourra en contrepartie demander au salarié de présenter sa carte d’électeur tamponnée.

Remarque : le législateur n’a pas prévu de sanction à une éventuelle défaillance de l’employeur. Il paraît, toutefois, difficile pour ce dernier de sanctionner un salarié qui déciderait de s’absenter le temps d’aller voter.

 

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Karima Demri, Dictionnaire permanent Social
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