Emploi des cadres : une reprise des recrutements à plusieurs vitesses

Emploi des cadres : une reprise des recrutements à plusieurs vitesses

06.05.2021

Gestion du personnel

Selon les prévisions dévoilées ce matin par l’Apec, le nombre d’embauches de cadres devrait s’établir à 247 000 en 2021. C’est 8% de plus qu’en 2020. Mais 12% de moins qu’en 2019, avant la crise sanitaire. Reste que ce redémarrage est très contrasté en fonction des régions, des secteurs, des métiers mais aussi de l’âge des candidats.

"Redoux" ? "Rebond" ? Si l’Apec n’est pas parvenue à se décider sur le terme exact permettant de qualifier ce redémarrage des recrutements, une chose est sûre : le scénario tant redouté pour 2020, celui d’un solde net négatif entre créations et destructions de postes, n’a pas eu lieu : 37 100 postes de cadres ont effectivement été créés, l'an passé en tenant compte des embauches, des promotions internes et des sorties (démissions, licenciement, départs à la retraite), selon l’étude dévoilée ce matin sur les prévisions de recrutement. Dans le détail, 228 700 recrutements cadres ont été effectués, en baisse d’environ 20% par rapport à 2019. "L'emploi cadre a mieux résisté que prévu en 2020, affirme Gilles Gateau, le directeur général de l’Apec. Nous sommes dans une situation assez comparable aux crises précédentes, notamment celle des subprimes de 2008 mais aussi celle des années 90".

L’année 2021 devrait confirmer cette tendance positive : si les prévisions se concrétisent, les entreprises devraient recruter 247 000 cadres cette année. C’est 8 % de plus qu’en 2020. Mais 12 % de moins qu’en 2019, année durant laquelle 281 000 cadres avaient été recrutés. 

Trois régions concentrent les deux tiers des recrutements

Reste que cette reprise cache de nombreuses disparités. Par région tout d’abord, la situation est très hétérogène. Si l’Ile-de-France, les Hauts-de-France, l'Auvergne-Rhône-Alpes concentrent les deux tiers des recrutements cadres, d’autres territoires font grise mine : c’est le cas de l’Occitanie, touché par la crise aéronautique, qui affiche une baisse de 1 %, après une chute vertigineuse de 29% en 2020. Entre ces deux extrêmes, la Bretagne, portée par l’agro-alimentaire et l’informatique (notamment la cybersécurité), résiste avec un niveau supérieur à celui de 2019 (8 900 embauches prévues en 2021, contre 8 160 en 202). C’est la seule région dans ce cas.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

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- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
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Trois secteurs phares

Par secteur, ensuite, les inégalités sont criantes. Trois secteurs tirent les embauches. Les activités informatiques et télécommunications, l’ingénierie R&D et les activités de conseil concentrent la majorité des recrutements. A contrario, l’hôtellerie-restauration, l’automobile et l’aéronautique, accusent le choc avec une chute respectivement de 20 % et de 9 % des embauches. Idem pour la distribution spécialisée.  

Côté fonction, la demande concerne majoritairement des cadres informatiques (53 650 recrutements attendus). Viennent ensuite les cadres commerciaux et marketing (42 400 recrutements) et les spécialistes des études, recherche et développement (40 750).

Débutants et seniors davantage pénalisés

Sans surprise, tous les cadres ne seront pas logés à la même enseigne. Les entreprises recherchent en priorité des cadres disposant d'une expérience de un à dix ans, avec 148 800 intentions d'embauches. Elles préfèrent même ceux qui ont entre un et cinq ans de pratique. Conséquence ? Les débutants devraient payer le prix fort, prévoit l’Apec qui note une baisse des offres d’emploi de cette catégorie de l’ordre de 26 % par rapport à 2020. Or, la génération de 2021 qui arrive sur le marché du travail dans les prochaines semaines va se retrouver en concurrence avec les promotions de 2020 et 2021. Une partie des jeunes sortis en 2019 et même en 2020 est toujours en recherche d’emploi. 31 % des jeunes diplômé de 2019 sont sans emploi 12 mois après leur diplôme, contre 15 % l’année précédente. La prime à l’embauche instaurée par le gouvernement en août dernier n’a pas permis d’inverser la tendance.

Et lorsqu’ils décrochent un job, les conditions sont plus précaires : ils obtiennent plus difficilement des CDI (59 %, contre 69 % en 2019) et les salaires sont revus à la baisse (31 000 euros bruts annuels en moyenne en 2019, contre 38 000 euros en 2018). Une situation qui pourrait perdurer après-crise : "car avec des parcours heurtés, une insertion difficile à un moment T peut avoir des répercussions même quand la crise est terminée", prédit Gilles Gateau. Un décrochage qui pourrait même se maintenir pendant les sept années suivantes, selon l’Apec.

Seule consolation : le statut cadre se maintient, pour six emplois de débutants sur 10.

Les seniors, déjà malmenés sur le marché du travail, pourraient également payer un lourd tribut à la crise, avec un recul des embauches de 27 % pour ceux qui affichent plus de 20 ans d’expérience. Signe de cette situation tendue : 40 000 personnes ont fait valoir leurs droits à la retraite en 2020, soit une hausse de 7% par rapport à 2019, par choix, faute de pouvoir rebondir ou tout simplement poussés vers la sortie…

 

 

Anne Bariet
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