Emploi RH : une nette embellie pour les jeunes diplômés

Emploi RH : une nette embellie pour les jeunes diplômés

14.11.2016

Gestion du personnel

Sur le terrain de l’emploi RH, l’optimisme se confirme. Une bonne nouvelle pour les jeunes diplômés des masters II RH qui viennent de terminer leurs études en alternance. Le temps de recherche d'emploi diminue et les CDI sont plus nombreux. En revanche, les salaires stagnent.

Les signaux sont au vert pour les jeunes diplômés des masters II en ressources humaines. Les taux d’insertion d’avant crise seraient quasi rattrapés. Preuve de cette embellie : le temps de recherche d’emploi diminue. "70% des diplômés sont en poste trois mois après la fin de leurs études, assure Rémi Bourguigon, responsable du master ressources humaines et RSE en apprentissage de l’IAE de Paris. Ils n’étaient que 50% dans ce cas, il y a trois, quatre ans". Les employeurs formulent parfois des promesses d’embauche avant même la fin des cursus. C’est le cas pour l’IGS et l’université Dauphine où la moitié des étudiants ont d’ores et déjà eu des propositions.

Le poids du réglementaire

Les taux d'insertion professionnelle confirment ainsi la tendance observée l’an passé. Les entreprises ont clairement remis en route leur process d’embauche pour les jeunes diplômés. Le poids croissant des contraintes législatives et réglementaires qui pèsent sur la fonction RH n’y est peut-être pas étranger. "Les directions d’entreprise anticipent les évolutions, que ce soit l’application de la loi Travail ou encore la mise en place de la DSN", constate François Geuze, maître de conférence au sein du master en management des RH de Lille 1 et ex-président de l’association Référence RH (qui regroupe une quarantaine de masters RH en France). Mais l’actualité juridique n’explique pas tout. "La fonction RH a payé un lourd tribut à la crise. Les directions ont procédé à de nombreuses suppressions de postes durant cette période". Au point où la fonction est rongée "jusqu’à l’os".

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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Cabinets d'expertise-comptable et de conseil

Le marché est tiré en particulier par les grandes entreprises. Des postes sont à pourvoir chez Bouygues, BNP Paribas ; Faurecia, L’Oréal ; Saint Gobain ; Schlumberger ; Suez, Vinci… Mais des opportunités existent également dans les start-up en forte croissance, les cabinets d’expertise comptable ou encore dans les sociétés de conseil. A l’IAE de Paris, par exemple, cinq jeunes diplômés ont décroché un job chez PricewaterhouseCoopers ; Korn Ferry ; Cellenza (expertise technique). Au Ciffop, des étudiants se sont orientés vers Accenture ; Crédey & Associés (recrutement) ; Deloitte ; HR Path France (SIRH); Uptoo (recrutement de commerciaux)...

Autre piste mais boudée par les étudiants : des postes sont également à pourvoir en province sur les sites industriels ou tertiaires délocalisés. "Mais les jeunes ne sont pas toujours preneurs, indique Eric Campoy, responsable du master management en RH à Dauphine. Il s’agit pourtant d’une expérience très formatrice pour des débutants". A noter également un poste à La Philarmonie-Cité de la Musique.

Un étudiant de l’IGS, qui développe des cours d’entrepreneuriat RH, projette, de son côté, de lancer sa propre start-up sur le créneau RH.

Plus de CDI

Si les jeunes diplômés trouvent plus facilement un emploi, ils décrochent aussi plus facilement un CDI. 39% des étudiants du master GRH et relations du travail du Ciffop (Université Paris II) ont signé ce type de contrat, cette année, contre 18% en 2015. Par un effet de vase communicant, le recours aux CDD recule. Ils représentent désormais 17% des embauches, contre 37% l’an passé.

L’intérim reste, toutefois, présent. "Les demandes émanent ici de groupes qui continuent à geler leurs recrutements", observe Rémi Bourguigon. Et les postes à l’étranger, très convoités par les jeunes diplômés sont encore rares. Sauf à se tourner vers les VIE (volontariat international en entreprise) à effectuer au sein de filiales de groupes français. Sept étudiants du Ciffop ont ainsi décroché des missions de 18 à 24 mois chez Sanofi (Boston et Panama), à la Société générale (Hong-Kong), chez Faurecia (Mexique et Etats-Unis), chez Amaris (Montréal) et Agap2 ( à Lausanne).

A noter, toutefois, un poste de DRH proposé par DHL (logistique) à Haiti.

Postes de généralistes RH

Les emplois réservés aux jeunes diplômés sont des emplois classiques. La plupart postulent à des postes de généralistes RH, en charge du développement des compétences, du recrutement, de la gestion des carrières ou des relations-écoles. Avec à la clef, des intitulés et des responsabilités très variables d’un poste à l’autre. Quelques particularités : un poste d’ "Happiness manager" proposé par une agence de communication ; de "diversity manager" dans une banque ou encore de "gestion de l’information", à la croisée du recrutement et du big data.

Des opportunités existent également du côté des SIRH et des avantages sociaux, notamment pour les "Comp& Ben".

Les débutants peinent, à l’inverse, à investir les nouveaux champs de la qualité de vie au travail (QVT), de la diversité et de l’égalité professionnelle. "Ces emplois sont le plus souvent attribués en interne ou viennent en complément d’une autre activité", remarque Eric Le Deley, directeur de l’IGS. Idem pour la formation professionnelle et le dialogue social "réservés aux plus expérimentés".

Autres métiers à suivre : "celui de digital RH, en charge de la communication numérique et celui de contrôle de gestion sociale, à la jonction des RH et de la finance ou d’analyste de données", poursuit François Geuze.

Les jeunes diplômés peuvent également se tourner vers les fonctions de responsables paie. Mais peu franchissent le pas. "Les diplômés de master II ont peu d’appétence pour ce type de poste plutôt dévolu aux titulaires de licences professionnelles".

Les salaires, eux, stagnent. Ils se situent entre 30 000 et 35 000 euros annuels.

Anne Bariet
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